Xtrunk – Full Confession
Line-up sur cet Album
Fredd : Vocals Gil : Guitars Errol : Bass John : Guitars Taymour : Drums
Style:
MetalDate de sortie:
8 Novembre 2010Label:
Manitou MusicNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 6,5 / 10
Nice et sa vieille ville, sa promenade des anglais ou des vieux friqués se défient en courses de déambulatoires carénés d’or massif, sa plage de galets vous rompant l’échine pendant que des escadrilles de pigeons vérolés s’essaient à vous couvrir de leurs fientes putrides, le Negresco et ses baltringues de portiers déguisés en sapin de noël, le défilé sur la corniche de cabriolets décapotés crachant leurs watts et aux volants desquels se pâment des dindons bardés de gourmettes et chaines en métal jaune, le vétuste stade du Ray et… Quelques groupes Metal bien sympathiques ! Kerion, Solid State, Xtrunk en seront ainsi trois exemples exhaustifs d’autant plus représentatifs qu’ils officient chacun dans des sous styles diamétralement opposés. Une tradition locale de combos intéressants ne datant d’ailleurs pas d’aujourd’hui puisque certains quinquagénaires se souviendront du Karoline de Serge Tafini ouvrant la tournée française d’ AC/DC en 1981 !
Après une mise en route on ne peut plus traditionnelle voyant s’égrener démo, « Of Hate » en 2004-, Ep en 2006 « All Comes To An End », et enfin un premier cd en 2008 « Not In Vain » déjà labélisé Manitou Music, Xtrunk, formé en 2003, remet le couvert. Un second opus qui en guise de confession totale, se voudra viscéralement évoluer dans une veine saignante et surpuissante. Un Thrash/Death influencé tout à la fois par les scènes suédoises et Us, mais avec au final une résolution bien hexagonale. Quelque part entre le Deathcore à la Lamb Of God et le Death de Göteborg façon In Flames et At The Gates, les cinq lascars proposent une musicalité sans coup d’éclats certes, mais malgré tout convaincante. Un Metal à la française alliant traditionalisme lié à l’expérience des musiciens d’une part, et de l’autre un modernisme incontestable. Ainsi le guitariste Gil, ex Medusa, est aussi celui du Heavy Kragens local ayant déjà pondu trois albums, et le chanteur Fred (ex Blackout) officie aussi au sein de Sideblast. Une expérience de maturité indéniable qui parallèlement profitera des utilisations de samples, des panels Core/Death/chant clair des vocalises, et plus encore d’une production ciselée par Daniel Bergstrand au Dug Out Studio (Meshuggah, Behemoth, Strapping Young Lad, In Flames…) pour amenuiser et mâtiner le classicisme ambiant d’une alchimie contemporaine.
Emphase et puissance sonore seront ainsi au service d’un combo rageur et débordant d’énergie. Une petite intro volatile et éphémère « Drip », et les sudistes lâchent la purée avec un « Silver Tray » en forme de brulot incandescent et faisant immédiatement tout son effet. Une bonne baffe d’emblée vous poussant à penser que si les quarante minutes suivantes sont du même acabit, vous tenez là un petit bijou à choyer. Le problème sera juste que si le « Corpses In The River » suivant tiendra lui aussi aisément la route, le sentiment de linéarité commencera dès lors à infecter votre sang. « Infectious Blood » !!! Cela riffe épais, c’est pêchu, cela envoie du grain à moudre sans conteste ; mais malgré quelques essais à modérer les ressacs d’intensité comme sur un intéressant « Double Bind », le « tout au taquet » à l’alchimie unique montre certaines limites. « The World’s Saliva » tirera quand même son épingle du jeu, mais le restant de la tracklist souffrira incontestablement de plages ne se démarquant pas les unes des autres.
Au final un rendu mitigé, mi figue mi raisin, qui donnera cependant satisfaction aux jeunes métaleux énervés et sur les dents. Les adeptes de dépenses inconsidérées de testostérones adulant les Dagoba et autres Jarell au summum d’une irritation trouveront dans ce « Full Confession » de quoi épancher leur énervement, soit ! Mais pour les autres, l’agrément sera plus parcimonieux et relatif : Xtrunk parait tailler pour particulièrement envoyer l’avoine en Live, incontestablement. A contrario, ce second opus risque de peiner à s’extraire de la masse et de la nasse des pléthores de releases actuelles, faute de quelques trémolos où originalités.
Myspace : http://www.myspace.com/xtrunk
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