Metallian Battle Contest (Rilleux La Pape) [29.05.2010] ...
Samedi 29 mai. Ce soir, tandis que certains se rendent sourds dans une boite entre « fashion fictims », et que d’autres regardent l’Eurovision, croupissant concours malgré la participation des Finlandais Lordi qui laissaient augurer un renouveau; d’autres, peu nombreux, mais certainement les plus chanceux, se rendront au O-Totem, plutôt spacieuse salle de Rilleux la Pape, afin d’assister à la finale du Metallian Battle Contest.
Derrière ce nom qui a de la gueule se cache un concours, dont le premier prix est la participation au mythique festival allemand: le Wacken Open Air. Un gros enjeu, et une bonne occasion, pour les groupes, de se donner à fond ce soir, afin d’espérer lancer considérablement leur carrière.
17h30, le public est invité à rentrer dans la salle. C’est un peu tôt, mais il faut dire que six groupes jouent ce soir: cinq en compétition, ainsi qu’Aabsinthe en tête d’affiche.
Les hostilités commencent avec Nemost, groupe de death progressif qui nous vient de Paris. Dès leur entrée, l’ambiance est donnée: ils sont là pour jouer ce soir, et jouent bien. Un bon gros son bien massif nous est offert, aucune fausse note n’est à remarquer. Leur jeu de scène n’est pas le plus impressionnant jamais vu, mais ils bougent assez pour motiver un public encore peu nombreux, à cette heure-ci, mais très varié: de 7 à 77 ans. Le chanteur et le bassiste profiteront d’ailleurs du vide de la fosse pour s’y faufiler et continuer le show durant une chanson de leur set. Trente minutes c’est court, et le dernier morceau est déjà annoncé. Morceau durant lequel les membres du groupe se lâchent complètement, remuant, headbanguant frénétiquement et sautant sur scène… S’ils voulaient marquer l’auditoire, c’était à ce moment qu’il fallait le faire, et ils l’ont compris.
Après les balances et derniers réglages, le concours continue avec le groupe de death mélodique de La Rochelle: Sons of Senoka. Tout comme leurs prédécesseurs, les membres du groupes comptent marquer les esprits ce soir. Néanmoins, j’ai l’impression que le son était moins lourd que Nemost, problème côté technique? Choix délibéré du groupe? Je ne sais pas. Mais il reste quand même plutôt bon. Chaque instrument est bien audible. Côté compos, certains auront noté beaucoup d’influences de la scène suédoise, mais le tout est plutôt bien fait, alors… Le public, quant à lui, sera un peu plus présent, mais on ne peut pas dire que l’on soit collés les uns aux autres. D’un côté, cela permet aux photographes de varier les angles de prises de vue. Encore une fois, le set passe vite. Au moins, pas le temps de s’ennuyer ce soir!
Suit alors Frontal, un groupe qui porte sacrément bien son nom. Ils n’essaient pas d’endormir notre attention pour mieux nous avoir, ni d’établir une stratégie de combat. Non, eux préfèrent l’attaque de front! En effet, nos petits bouchers pratiquent un death/thrash un peu core et, surtout, bien brutal. Mais attention, bouchers, oui, mais avec un tablier de dentelle! A la fois technique et violente, leur musique nous met bien K.O. Le public commence à s’amasser, et devient plus réceptif (headbangs et pogos se forment et se font plus nombreux). Est-ce parce que l’horaire se fait plus convenable pour une soirée? Ou sont-ce des fans venus supporter le seul groupe lyonnais de la soirée? A voir le nombre de T-shirts à leur effigie, je penche pour la seconde solution. Et pour les satisfaire, ils mettent le paquet. Le chanteur en impose, ainsi que le guitariste s’occupant des backing vocals, et le reste du groupe n’est pas en reste.
Ce sera à Whisky of Blood d’assurer la suite. C’est, ce soir, le deuxième concert des Grenoblois, mais ce ne sont toutefois pas des amateurs: la formation contient des membres d’Ellipsis (quand même…), qui ont formé ce groupe « pour se faire plaisir ». Et on le sent! Ils nous jouent un hard rock accrocheur dans la pure tradition du style, et ce n’est pas un hasard s’ils abordent des T-shirts à l’effigie de AC/DC, Motorhead… avis aux nostalgiques de la belle époque! Malgré un public complètement absent composé d’environ quinze personnes, dont cinq photographes et huit membres d’autres groupes… (est-ce dû au radical changement de style?), qui leur donne l’impression de « faire une grosse répétition », ils montrent le meilleur d’eux même: blagueurs, poseurs complètement assumés, ils ne se prennent à aucun moment au sérieux, tout en jouant professionnellement! Sex, beer and Rock’n Roll!
La pause se fait plus longue cette fois, puisque le batteur de Mehtnakriss s’était retrouvé coincé très loin de la salle. Le groupe fit donc ses balances sans lui, sans même la certitude de jouer. Finalement, il arrivera deux minutes avant le début du show, sous la OLA!! des spectateurs restés dehors. Deux minutes de réglages, pas le temps de souffler et c’est parti! Avec Mehtnakriss, on retrouve un style death, avec un chanteur très typé core (aussi bien dans la voix, que dans la gestuelle), toujours violent, mais le groupe sait varier sa musique avec des plans très mélodiques. Tout comme les précédents groupes, les Mehtnakriss veulent se faire remarquer ce soir, et pour cela, chacun des membre bouge joyeusement. Mais c’est surtout le chanteur qui impressionne, sa voix, on aime ou pas, mais dans son domaine, il est doué, et le suivre est plutôt difficile.
Invités pour leur talent, ainsi que leur univers musical, c’est Aabsinthe, avec leur death atmosphérique lourd, pesant et s’affranchissant des barrières de styles, qui est chargé de nous faire patienter durant le dépouillement et les délibérations. Tâche difficile, vu que certains jeunots semblent très impatients de connaître les résultats. Je ne vais pas vous le cacher, Aabsinthe fait partie de mes groupes cultes, et ce, en deux albums seulement! J’ai pu assister à de nombreux de leurs concerts, et une chose est sûre, ça fait du bien de les voir sur une grande scène! N’ayant aucune contrainte de concours, ils se font plaisir. Toujours dans leur trip, bougeant, remuant, et même dansant (du postérieur…), ils nous gratifient d’un spectacle prenant. Ils n’en oublient pas les blagues, en faux dépressif « Nous allons continuer avec un morceau, oh! je ne dirais pas joyeux, mais… plus débridé… », ou utopiste du bisou, Pedro nous offre de nombreuses occasions de rire entre les morceaux. Mais lorsqu’ils jouent, pas de place à l’erreur (ou vraiment peu…). J’ai eu même l’impression que leurs morceaux ont été un brin complexifiés depuis la dernière fois que je les ai vus, malgré l’absence de leur claviériste. La salle s’est quelque peu remplie, et reste contemplative. Un petit bémol, cependant: je ne sais pas si c’est pour souligner le coté atmosphérique, mais niveau lumières, c’est un peu… light. Aabinthe a le droit à une heure de concert, mais celle-ci est passée bien trop vite à mon goût.
Voilà enfin l’annonce des gagnants, suspense insoutenable pour certains. Le jury a décidé de le faire durer en annonçant les groupes du cinquième au premier. Et le gagnant qui est… Frontal! Les gagnants sont très heureux, mais certains (parents) tiennent à affirmer que « c’est de la triche! ». Mais il faut souligner que l’organisation ne permet pas de dire cela: une vraie délibération a eu lieu, et ce n’était pas seulement un vague vote à main levée, suivez mon regard…
Je dirais, de façon peut-être naïve, pour certains, que le grand gagnant ce soir fut le public, peu nombreux, mais Ô combien satisfait!
Nemost . Paris .
Sons of Senoka . La rochelle .
Frontal . Lyon .
Whisky of blood . Grenoble .
Mehtnakriss . Besançon .
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