Le Mercredi 12 Janvier, c’est la date qu’aura retenu Base Prod pour souhaiter une bonne année 2011 aux amateurs lyonnais de heavy-metal. Et pour ce faire quoi de mieux qu’un Transbordeur gonflé à bloc pour accueillir comme il se doit cette belle affiche Helloween/Stratovarius ? Malheureusement, pour certains fans du combo finlandais s’étant déplacés tout exprès, la fête va cependant tourner court puisque Stratovarius, ayant déjà annulé son set parisien la veille en raison des problèmes de santé de son vocaliste Timo Kottipelto, devra également se résigner à décliner sa prestation du soir. Une déception évidemment compréhensible, mais il s’agit là malheureusement des aléas d’une tournée.
Ce n’est qu’en sortant de l’entretien avec Sascha Gerstner d’Helloween (prochainement sur votre webzine préféré) que j’ai appris en le voyant sur scène qu’un autre groupe était de la partie, à savoir les italiens de Trick Or Treat. Vous connaissiez ? Moi pas et pour cause, malgré le style très orienté speed-mélodique des 80 (Helloween et Gamma-Ray, entres autres) le groupe est en réalité plutôt récent (2002). Pour info, à ses débuts ToT, était d’ailleurs un cover-band de, je vous le donne en mille … Helloween, bien sûr (son patronyme même y est lié … mais je vous laisse mener vos petites investigations) ! En tout cas, musicalement, l’influences des citrouilles est indéniable, même si quelques touches plus ‘latines’ au niveau des mélodies se font aussi ressentir. Les morceaux sont enjoués et fédérateurs, comme tous bons titres de speed-mélodique qui se respectent. Le rendu scénique est convainquant, on notera juste un peu de répétitivité, mais rien de bien méchant : les musiciens sont bons, se démènent bien, et donnent l’impression de bien s’éclater sur une scène aux couleurs de leur second et dernier album en date « Tin Soldiers » (2009). Le chanteur, notamment, assure ses parties avec brio et son bassiste de compère nous régalera d’un solo de basse inspiré. ToT rempli donc bien son rôle de chauffeur de salle !
(photos : julia_photosynthèse)
Nous ne nous attarderons pas sur cette interminable attente avant l’entrée en scène des citrouilles teutonnes. Les choses sont ce quelles sont, mais suite au désistement de Strato, on aurait pu penser que les allemands se seraient arrangés pour se montrer plus tôt, que nenni : l’heure c’est l’heure. M’enfin, calmons notre joie puisque l’organisation nous annonce qu’Helloween nous proposera un show de plus de deux heures (mais nous y reviendrons).
En tout cas, lorsque les lumières s’éteignent ne laissant que quelques projecteurs parcourir le backdrop aux couleurs de « 7 Sinners » la dernière production des allemands, une véritable euphorie s’empare de la salle, la plupart des gorges reprenant le fameux ‘Happy Helloween, oh oh hohoho’. Les samplers d’intro aussi d’ailleurs, jonglant avec les mélodies du nouvel album (à la manière de l’introduction du morceau ‘Occasion avenue’) pour finalement s’arrêter sur celle de ‘Are you metal ?’, qui lance les hostilités. Pan dans ta gueule ! Les lights, grandioses tout le long de la soirée, se rallument et en voyant Sacha Gerstner et sa guitare à deux manches mais surtout Dani Löble et sa quadruple grosse-caisse (Mike Portnoy, t’es qu’un mickey !), on se dit que le groupe ne fera pas dans la demi-mesure. Bien heureusement, cela semble être juste pour l’esbroufe, pour appâter le chaland, ma bonne dame et on revoit rapidement tout ce petit monde revenir à des instruments plus conventionnels. On enchaine tout de suite sur du classique avec ’Eagle fly free’ revisitée comme à chaque fois depuis l’intégration d’Andi Deris. Un Andi Deris plutôt en voix qui, tout sourire, n’hésite pas à communiquer avec son public, c’est le moins que l’on puisse dire ! C’est lui qui introduira la première surprise de la setlist, l’une de ses ‘favourite songs’, ‘march of time’, elle aussi issue du « Keeper Of The Seven Keys p.2 ».
Côté son, celui-ci est loin d’être optimum ce soir. Heureusement le mixe s’arrangera un chouilla tandis que Sascha Gerstner entamera son solo (déjà ?) menant directement à l’introduction de ‘Where the sinners go’. S’en suivra alors un speech de Deris avant de lancer un ‘Steel tormentor’ (« Time Of The Oath », 1996) sympathique. Mine de rien le groupe est bien en place, Gerstner et Grosskopf (basse) échangeant leur place et parcourant la scène tandis que Weikath (guitare) égal à lui-même, ne sortira de son coin qu’en de rares occasions. Alors que l’ambiance est très bonne, tout ce petit monde s’éclipse pour laisser le batteur, y aller de son solo. Dommage que les soli ne soient pas aussi fun que ceux qui ont pu être interprétés par le passé, à l’image du dernier DVD ou l’on voit les musiciens se livrer des duels sur des instruments pour gamins ! S’en suivent des titres piochés ci et là dans la discographie des citrouilles, dont les choix créeront la bonne surprise (‘I m alive’) ou au contraire, laisseront complètement dubitatif (‘A handful of pain’, il a quand même bien mieux sur « Better Than Row », 1998). Ceci dit, avec une douzaine d’albums à son actif, dur-dur de contenter tout le monde … cependant, six albums ne seront pas représentés, avec une impasse quasi-complète sur les productions les plus récentes si l’on excepte bien sûr « 7 Sinners ». Un troisième titre en étant issu nous sera d’ailleurs offert avec le rageur ‘You stupid mankind’, au message alarmiste d’actualité, là aussi longuement présenté par le vocaliste. Deux surprises plutôt inattendues seront au rendez-vous, preuve que le syndrome « Unarmed » (2010) fait encore son œuvre, avant d’aborder la (les) dernière(s) ligne(s) droite(s) du concert ! La première avec une version acoustique du magnifique ‘Forever & one’, puis le seconde avec l’interprétation d’un medley du ‘Keeper’s trilogy’ (c’est-à-dire d’un mixe de ‘Halloween’, ‘Keeper of the seven keys’ et ‘The king for a 1000 years’) en version électrique cette fois. On retourne à la fin des années 80 pour un ‘I want out’ comme on les aime et l’heure du rappel sonne malheureusement déjà. Fort heureusement, Helloween ne sera pas avare de ce côté-là avec du classique ‘en veux-tu en voilà’. D’abord un ‘Ride the sky’ des familles (miam !), puis un ‘Future world’ archi-attendu par l’assemblée (re-miam) et enfin, en guise de second rappel un ‘Dr Stein’ assez déluré ou quelques fans déguisés en savants fous monteront sur scène rejoindre le groupe, avant une ultime courbette.
(photos : julia_photosynthèse)
Alors Helloween à Lyon, qu’en retenir ? Tout d’abord un réel plaisir d’avoir enfin pu assister à une prestation des cucurbitacées allemandes, c’est clair et net, nous avons assister à un show professionnel et haut en couleurs mais malheureusement il manque cette petite pointe de folie qui en aurait fait un moment magique et ce pour plusieurs raisons.
Primo, une setlist manquant un peu de caractère, ou sont donc passés, au hasard, les ‘who is Mr Madman ?’, ‘Power’, ‘Sole survivors’ et autres ‘Mr torture’ ? Dur à avouer, d’autant plus que le groupe fait l’effort de varier sa setlist au fil des années (seulement 4 en commun avec le précédent DVD). Deuxio, trop de coupures, entre mais aussi pendant les titres : soli, rappels, interventions de Deris … Ok, Andi, merci de nous faire part de ta bonne humeur, on ne saura t’en blâmer … Mais qu’est-ce que tu causes ! Faire participer le public pendant ‘I want out’ et ‘Future world’, ça aussi c’est énorme et ça met la patate, mais dix minutes à chaque fois, n’est-ce pas un peu ‘too much’ ? Alors, oui, comme annoncé le groupe a joué environ deux heures, mais une fois décompté 20 minutes de blabla, 10 minutes de soli et autant de rappel … on se retrouve avec un show un pou court avec tout juste 14 titres interprétés, et là, avec 3-4 morceaux supplémentaires il n’y aurait pas eu besoin de réclamer tel ou tel titre ?
Enfin, enfin … je m’emballe, mais c’est simplement le cœur qui parle. N’oublions pas que cette tournée était en co-tête d’affiche avec Stratovarius, et que forcément Helloween ne devait simplement pas être préparé à balancer un set de deux heures … Je dois être un éternel râleur, en fait !
Setlist Helloween :
01. Intro + Are you metal ?
02. Eagle fly free
03. March of time
04. Solo guitare Sascha —
05. Where the sinner go
06. Steel tormentor
07. Solo batterie Dani —
08. I’m alive
09. You stupid mankind
10. Forever & one (acoustique)
11. A handful of pain
12. Keeper trilogy medley
13. I want out
— Rappel 1 —
14. Ride the sky
15. Future world
— Rappel 2 —
16. Dr. Stein
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