Bien que comme expliqué précédemment, le samedi je déclarais forfait durant le set d’Alice Cooper, la nuit fut quand même brève. Il n’était effectivement pas question de rater le début de cette dernière journée, qui verra 2 des formations légendaires du Hard Rock français fouler les grandes scènes du fest : Blasphème et Vulcain.
Première constatation, la météo est redevenue plus clémente, bien que la nuit on se soit particulièrement gelé les ……. choses de la vie dans les tentes.
Deuxième constatation, pour accueillir les 2 légendes, le parterre est assez fourni. Il faut dire que cette dernière journée se finira en apothéose avec la venue de Kiss, et bon nombre de festivaliers ont pris un pass juste pour cette journée, ceux ci sont bien mieux reposés que les sauvages qui font les guignols depuis 2 jours et ont plus de facilité à se lever.
Blasphème, donc ouvre le bal de cette dernière journée. Pour les avoir rencontré et avoir très brièvement discuté avec eux la veille, je peux vous dire qu’ils les avaient un peu à zéro de jouer dans une telle enceinte. Et ils s’en sont très bien tiré. Incluant quelques nouveaux titres entre leurs classiques, en rendant un bel hommage à Dio avec le titre « Au Nom des Morts », ils ont rendu une copie très propre. On les aurait peut être préfères un peu plus remuants, mais ils sont restés concentrés jusqu’au dernier morceau, sur lequel Pierre s’est un peu lâché. Au niveau du chant, plus de grandes montée dans les aigus comme d’antan, mais une émotion à fleur de peau dans le chant de Marc. Basse batterie impeccable, rien à redire, bravo au jeunot derrière les futs !! Maintenant les gars, reste plus qu’à trouver à distribuer votre album. Nous, on attend.
Longtemps surnommé le Motorhead français, c’est sur la Mainstage 1 dénué de tout décor (le matos de Kiss était déjà en place sous des bâches noires) que Vulcain fait son retour. « Trop tôt pour faire du Rock’n’Roll » déclare rapidement Daniel. Pourtant, du rock ils en ont balancé !!! Tous issus du premier album (sauf un, le plus rock, mais aussi le plus mou, extrait du « Despérado »), les frangins ont tapé fort. Ça fait un bien fou de ré entendre « Vulcain », « l’Enfer » (et son très cool « salut Lemmy ce soir, à ta santé je vais boire ». ça, c’est du texte …) « le Fils de Lucifer ». la machine est relancée, et vu ce qu’on a vu ce matin, elle n’a pas beaucoup de ratés. Une petite « Digue du Cul » à capella et repris en chœurs par les vieux briscards du public, et hop !! un festival dans la poche !!
Révélation discographique pour moi cette année avec le très bon « Coats to Arm », j’attendais le set de Sabaton avec impatience. Back drop énorme, disposition originale de la scène (batterie d’un coté, clavier de l’autre), on a assisté à un chaud très sautillant, à l’image du chanteur Joakim Broden, qui malgré son costume fabriqué avec une marche pied de camion a passé son temps à cavaler dans tous les sens. Musicalement le heavy metal guerrier des suédois fit mouche, à grands coups de refrains fédérateurs et de riffs furieux. Bonne surprise, donc.
Première pause de la journée (déjà !!!) tout en gardant un œil sur le set déluré de Freak Kitchen, set pour lequel le guitariste chanteur Mattias IA Eklundh mériterait le titre de « Guignol du Festival » tant ce gars là respire la bonne humeur et sait la rendre communicative.
On se rapproche de la Mainstage 2 sur laquelle vont prendre place les 8 zicos d’Eluveitie. Avec tous ces instruments, je craignais franchement le pire au niveau du son, et bien non, au contraire, ce fut à mon avis un des concerts les mieux sonorisés de tout le fest. Les grands moments ?? Inis Mona, évidemment, mais aussi bonne surprise, les titres du dernier album qui passent définitivement mieux sur scène que sur CD. Question d’ambiance peut être… et de l’ambiance il y en a eu, c’est certain, à l’image de ce circle pit monstrueux et du plus gros Wall Of Death du festoche. Un très bon moment, beaucoup trop court, surtout pour des gens comme moi qui n’a pas eu la chance de les voir lors de la tournée du Pagan Fest.
Vient ensuite le temps du traditionnel sandwich pendant un set de Primal Fear vécu de loin et ça suffisait bien comme ça. Un concert sans surprise de la part des teutons, et quelques vocalises assez insupportable de Ralph « Iznogoud » Scheepers, l’Homme qui voulait être Rob Halford à la place de Rob Halford ? certains ont adoré, moi pas. Autant sur CD certains titres passent, là, ça m’a carrément gonflé.
Par contre pour Ensiferium, ce fut exactement le contraire. Je dois avoir un album, et c’est prise de tête assurée au bout de 2 chansons. Alors quand ils sont montés sur scène, torse nu et avec leur kilt, j ‘étais bien parti pour me gausser un brin. D’autant plus que leur délicieuse claviériste a disparu… et bien, Pan sur le bec !! Les 4 gaillards, une fois le problème de sangle de la basse réglé nous ont servi un metal folk de haute volée. Rapide, mélodique, distingué. Pas chiant pour 2 ronds, comme quoi, le metal, avant de dire j’aime ou j’aime pas, il faut bien le voir sous toutes ses coutures. Carrément un des meilleurs show de la journée, en fait.
J’avais vu UDO il y a …. Pff c’est tellement vieux que je ne m’en rappelle plus. Ça devait être en première partie d’Ozzy, vous avez qu’à voir. J’avais été enchanté. Et bien ce dimanche, je suis un peu resté sur ma faim. Bien que j’ai adoré « Dominator », j’ai trouvé que les titres de celui ci sonnaient assez plats et pire encore, les traditionnels standards d’Accept (Metal Heart, Balls To The Wall) joués sans trop de conviction. Peut être la faute à une prestation assez statique ? Puis un show de Udo sans « Fast As A Shark », c’est un peu bancal, non ??
Après les 5 minutes d’ arrêt habituels, les grands méchants polonais de Behemoth viennent déverser leurs flots de Black Death. Qu’on apprécie ou non cette agression, tous sont unanimes. Ces gars là sont de fabuleux show men. Le headbanging est furieux, à un tel point que j’ai eu peur qu’ils se fracassent le crane sur les articles de ferronnerie d’art servant de décor. Ça a blasté sec pendant une heure, les fidèles ont été ravis, les néophytes ont été impressionnés.
Je me faisais une joie d’enfin voir Saxon en vrai. Le concert commençait sous les meilleurs hospices, avec un « Heavy Metal Thunder » rapide, mais aussi avec un son très brouillon. Ce fut la raison qui me fait hélas fuir le pré, comme la veille avec Finntroll, on entendait à peine autre chose que la basse. Et Byff, malgré le fait qu’il égrène les classiques, m’a semblé un peu absent. Erreur de jugement à mettre sur le compte de la fatigue, peut être, mais en attendant, même des titres comme « Crusader » que j’adore n’ont pas suscité en moi une grande attention. A revoir dans un cadre moins grand, sûrement. Tellement déçu que je file sous la tente Rock Hard pour voir la fin de la prestation léchée de Katatonia.
Puis ce fut au tour du frappadingue de service Devin Townsend de venir secouer un peu le cocotier. Même si je reste assez hermétique à ce type de prouesse, il faut bien reconnaître que ce type de prestation ne laisse pas de marbre. L’homme a une faculté pour passer dans le même morceau du coq à l’ âne en enchaînant des passages très heavy et d’autres plus aériens, avec des vocaux tantôt hallucinés, tantôt flirtant avec la pop … pas complètement convaincu, mais assez intrigué. Il va falloir ré écouter tout ça tranquille en rentrant. En tous cas, plus concentré que sur ce cliché pernicieux de votre serviteur, pris par un de mes confrères de festivaliers durant le set du canadien
Je ne vous parlerai pas de Stone Sour, pour la simple et bonne raison que n’ appréciant pas ce style « Neo Metal », je pars au Market pour baver devant certaines galettes, tout en restant très raisonnable, et ne reviens en fait qu’au milieu du set d’ Exodus. Bonne dose de sauvagerie distillée par cette légende du Thrash Metal, une prestation remarquée du nouveau hurleur de la bande de la Bay Area.
C’est à la nuit tombante que Motorhead rentre dans la fosse au lion. Débutant sur un rageur « Iron Fist », terminant comme d’accoutumé par le fameux « Aces of Spades » et l’interminable « Overkill », la bande à Lemmy joue ici dans son jardin. De bons moments, comme ce « Going To Brazil » toujours aussi déjanté, le très attendu intermède « danse du ventre » sur « Killed by Death », pourtant, on mentirait en écrivant que le concert ait été époustouflant. Pire, il a même un peu tiré en longueur par moment, comme sur le très dispensable solo de batterie du « best drummer of the world », Micky Dee. Bon concert, sans plus. Pourtant Lemmy avait l’air content de lui, c’est bien la première fois que je l’entend saluer et remercier à tant de reprises le public.
Pas de chichis au niveau décor pour les ricains de Slayer. Un impressionnant mur de (36) Marshall, c’est tout. Un extrait du dernier album pour commencer, des grands classiques ensuite, un son fort mais clair, un public déchaîné. Tout était en place pour rendre ce show mémorable, mais l’autre habitué du festival a semble t il expédié les affaires courantes. Trop statiques pour réellement mettre le feu, une communication avec la fosse réduite à son stricte minimum, un Tom Arya trés peu en voix, tout ça fera que la prestation des ricains ne laissera pas vraiment de traces, sauf chez les die hard fans qui campent depuis un bon moment devant la scène. Restera malgré tout pour moi la satisfaction d’avoir vu enfin en vrai Slayer …
Quant à Kiss, dont je n’ai jamais été grand fan, force est de constater que le show fut très scénique, évidemment, depuis l’entrée des musicos sur la plate-forme, jusqu’au feu d’artifice final. Très chouette à voir, musicalement ça ne m’aura pas marqué plus que ça. Miss Gwenn a beaucoup plus apprécié que moi, lisez donc son report, pour vous faire une vraie idée.
Et bien voilà. C’en est terminé de ce Hellfest 2010. j’aurai beaucoup de mal à comparer avec les éditions précédentes, car à 40 balais passés j’assistais à mon premier grand fest, et avec mes yeux de néophyte, je ne peux qu’adresser un grand bravo à l’organisation et aux groupes. Et surtout, un grand merci à la famille Metal, qui de par sa tenue, sa joie, son enthousiasme, a prouvé à tous ses détracteurs, qu’ils soient politicards ou grenouilles de bénitiers, que la tant décriée culture métal existe, et qu’elle est belle …
1 Commentaire sur “Hellfest 2010 : le Dimanche de Fredo !!”
Posté: 23rd Nov 2010 vers 0 h 03 min
[…] Le dimanche de Fredo […]
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