Réveil doux mais brutal paradoxalement, je sens physiquement que j’ai un brin tiré sur la ficelle. N’étant pas la seule, je ne suis pas inquiète et reste décontractée. J’arriverai quand j’arriverai. C’est qu’il y a une Interview d’Udo à attraper, une de Primal Fear si c’est possible, et enfin, de Solace. A ce propos, mon téléphone sonne, sonne… Je décroche :
– T’es où ?
– Ben je viens de me lever
– C’est malin, je suis avec les gars de Solace, tu viens prendre la vidéo ?
– Ouch, bon, écoutes, fatiguée mais de bonne humeur, j’arrive te prendre ça.
– Okay, nickel, on t’attend à l’Espace Presse!
M’empressant de vider mes cartes mémoire et recharger mon matériel, je fais… LA GAFFE. Et the gaffe de the gaffe, ça n’est pas de la gaffe de débutant. Je clique deux fois sur « supprimer » au lieu de « renommer » (c’est juste à côté, sous Vista), et baoum, suppression définitive des trois quarts de ma carte SD du Samedi. Le temps de cliquer sur « Annuler » et je constate qu’il me reste les photos de My Dying Bride, Immortal et Alice. J’en avais fait des chouettes de Tankard, des ambiances, de Behemoth, de Candlemass, de Slash et de Twisted (surtout de Twisted où je l’avais eu couché sur la scène…) mais au revoir. Suis verte, bleue violette, écoeurée… on commence bien sa journée de reporter, là. Voilà pourquoi il n’y a pas de photos, ou quasiment, sur le reportage de Samedi.
Bon, ben pas le temps de reprendre un petit déjeuner Viking, je fais ma toilette de chat et débarque dans la demi heure à l’Espace Presse. Je suis un reporter très gentil, je sais, trop, parfois. Je fais une prise son et vidéo sur l’Interview encore une fois très réussie de Clément.
A la sortie, je pique deux croissants dans les loges des artistes. En effet, je constate avec Clément que tout le monde est très bien loti, ici. Calme, ambiance feutrée, douce, rougeâtre, c’est très « VIP VIP », car l’Espace Presse, à la limite, n’est rien, à côté. Jambon, fruits, boissons à volonté, canapés design, plantes… J’hallucine comme une gamine, mais ne prends aucun cliché par respect pour l’intimité et le calme des artistes. Je ne garantis pas la même chose avec un groupe comme Satyricon s’ils avaient été présents, mais pour ce coup je reste sage comme une image.
En même temps je rate non seulement Vulcain, mais Blasphème ! Il faut choisir. Voir des concerts où être trop gentille. A la sortie des loges je pique ma crise, un trop plein, trop d’attente, trop sollicitée, je décide de ne penser qu’à moi sur cette dernière journée, et à me concentrer sur ce que je veux. Et ça a marché, ma parole.
*pique une pomme sur le buffet et se barre*
Ensiferum pour commencer, je n’accroche pas et ne reste que peu de temps. Les fans sont là, pourtant, ils sont accueillis à Clisson à bras ouverts, mais c’est un petit peu trop mélodique pour moi. Cependant, le chanteur déploie sur scène une énergie sans failles.
UDO, je cours pour aller les voir, et évidemment j’ai adoré. J’aime beaucoup « Dominator », le dernier bébé du groupe et ai évidemment apprécié un set varié dans le temps, dans les choix, et dans ses reprises d’Accept aussi. C’est toujours un plaisir. Encore, un fois, ils ont été appréciés à leur juste valeur par le public français, apparemment friand de Heavy de qualité !
Behemoth, j’en vois ensuite une bonne moitié, mais je suis placée trop en arrière pour réellement déguster le concert. Evidemment ça sera pour moi le point noir du festival. Sans se placer bien à l’avance pour pouvoir avoir accès au concert en face et pas trop éloigné… c’est mort.
Les années fastes sont finies, on ne peut plus se déplacer à sa guise d’une scène à l’autre au gré d’un vent froid et metallique.
Cela ira sans dire, je passe les prochaines heures à attendre, il me faut cette Interview d’Udo, la première confirmation, la première réponse, surtout dans l’idée de ne pas décevoir la responsable presse et le Tout Manager. Et sans téléphone, c’est « sport ». Mais j’attends, aidée de Roger. Merci Roger, vraiment pour tout.
En attendant j’arrive à assurer une petite interview de Primal Fear… le chanteur n’était pas là… mais quelle gentillesse de la part de son guitariste, complètement dans l’échange et dans le genre « mise à l’aise t’as pas de questions préparées mais j’en ai rien à faire! » Il est GE NIAL. Merci Primal Fear. Très belle rencontre aussi !!! Ralph une demi-heure plus tard qui s’avance vers moi, j’écarquille les yeux à max, non, je n’hallucine pas.
– Bonjour !
– Ouch !! Vous êtes.. Ralph, LE Ralph ?
– Oui, merci pour l’interview, je suis désolé, je me reposais, mais je suis ici maintenant !
– Oh, ben écoutez, la vache *montre mon trophée du doigt* ON le meilleur chanteur de heavy de l’Univers entier si vous voulez, je l’ai devant moi, donc ouh, quelle chance, la première fois que j’ai entendu Gammaray, en live aux wackens…, ensuite Primal Fear… la claque !
– HAHAHAHA !!! n’en dis pas tant !!! Merci !!!
– Bon, je craque *collègue qui prend une photo alors que je déteste ça* ON
– Merci !!
– Meerci, je hais aussi les photos, là je fais faire un effort genre *fromaaaaage* !!!
– Tu m’étonnes.
Encore une très belle rencontre au hasard… Ralph Scheepers, une armoire à glace adorable, et surtout pleine de talent, du sourire à revendre. Génial, ce gars me fait l’effet d’un Redbull et je file voir ensuite Saxon. L’intro de près, puis de loin car j’ai RV avec Udo d’ici une petite heure. *Cruuusader, cruuuusader* raisonne dans l’air à l’espace Presse, mes oreilles s’en régalent. J’ai l’impression d’une grosse frustration, mais en même temps, ayant vu Saxon presque une dizaine de fois en live, je n’ai pas trop à me plaindre. Toutefois, quel plaisir de les voir toujours… même presque bien plus… énergiques, le peu que j’ai vu de Saxon de mes yeux cette année m’a encore agréablement surprise, et ébahie. Merci.
Retour à l’espace Presse, afin d’effectuer une superbe prestation de pied de grue. Attendre Udo pour l’interview. Dans un premier temps, l’organisation m’affirme que le groupe est bien prévu pour un moment d’interviews. Je ne suis pas la seule à attendre, d’autres reporters font de même, attendre. A l’heure prévue, je passe me renseigner quand même, et l’organisation me spécifie que rien ne vient. Le match contre l’Allemagne a encore lieu, donc il s’agit d’attendre que celui-ci se termine. Une demi-heure, puis une heure de retard, je décide de rester concentrée sur mon projet et cette fois je ne diversifie plus. Après maintes et maintes demandes, coups de téléphone, le Tour Manager vient me chercher pour une Interview dans les loges, directement. Super. Ca, c’est fait. Merci les gars !
Je retourne ensuite voir Motorhead, égaux à eux-mêmes, et toujours aussi puissants. Ca me fait plaisir de vois qu’ils sont très attendus et appréciés du public français. Le monde, devant la scène, c’est réellement très impressionnant. Le contact marche bien avec le public qui hurle évidemment sur « Ades of Spades », cela commencerait il à ressembler aux ambiances « wackeniennes » allemandes ?
Je passe ensuite un peu de temps avec les gens, constatant de ce fait que tout le monde est ravi de cette édition du Hellfest, plus travaillée mature, organisée, bien en place. La progrssion en qualité de ce festival est tout simplement très impressionnante, et ce n’est pas l’année prochaine encore que je ne serai pas de la partie.
Les metalleux sont inquiets également de l’avenir du Hellfest. Clisson, pas Clisson ? Que se trame-t-il dans la tête de nos dirigeants ? Allez savoir.
En attendant je me concentre sur le show de Slayer qui ma foi, nous donne quelque chose de précis et propre. Avec une qualité de son peu commune, nous voilà de retour dans un bon set de Slayer. Certains me diront « on n’en attendait pas moins ! », mais il m’est arrivé de vois Slayer dans des conditions moins chouettes où le contact avec le public a été quasi inexistant. En revanche, j’ai beaucoup de mal, du côté gauche de la scène, à saisir les musiciens dans la mémoire de mon appareil photo. Mais dans la mienne, ils sont tout de même présents !
Enfin, et pour terminer ce report sur un feu d’artifice, je vous présente ceux qu’on ne présente plus… Kiss. Vissée sur le côté droit de la scène avec mon appareil photo, je tente de capter quelques moments de magie. Sur un fond pailleté de toutes couleurs, voilà nos quatre Black and White qui déboulent sur la scène (agrandie pour l’occasion) à l’aide d’une nacelle. Et comme cela ne suffit pas, il leur arrive durant ce show de se balancer au dessus du public, et de jouer aux singes hurleurs, pour le plus grand plaisir de tous. L’ambiance, pétaradante, ne veux que nous en mettre plein les yeux, Genne Simmons et sa bande n’en est pas à leur premier coup d’essai, et je ne peux que ressentir de l’émotion quand je vois la tête de certains clissonnais, venus pour l’occasion, les larmes aux yeux.
Un show de clôture extraordinaire, de plus de deux heures, plein de surprises et de couleurs. Une œuvre d’art et de lumière, ça s’appelle Kiss. « Exactement comme sur les photos », je dirais !
C’est au dessus du public, balancés à des hauteurs extraordinaires, que le groupe poursuivra son show, celui-ci restant sur le thème de la démesure et du plaisir des yeux et des oreilles. Infatigable, Kiss nous offre un baiser de lumière.
Impressionnée, il me semble que je vais me procurer à l’avenir certains de leurs albums.
De retour ensuite sur le camping, je passe une dernière nuit, la tête dans les étoiles, avant de prendre la route du retour avec mes colocataires de voiture qui eux aussi, reviennent, les souvenirs magiques virevoltant dans leur tête.
Merci à toute l’organisation du Hellfest, aux artistes, à toutes les personnes que j’ai rencontrées sur place.
Fabuleux festival, encore une fois.
Miss Gwenn, Soilchronicles.
1 Commentaire sur “Hellfest 2010: le Dimanche de Gwenn !!”
Posté: 20th Nov 2010 vers 0 h 38 min
[…] Le dimanche de Gwenn […]
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