Saint Vitus, The Graviators : Paris [08.12.2010]
Plage météo pour commencer ce report : Paris est enseveli sous la neige. La station météo France de Paris Montsouris dans le 14 ème arrondissement a enregistré 11cm de neige mercredi, un niveau record qui n’avait pas été dépassé depuis 1987, selon météo France! Panique en ville! Stress pour le peuple! Transport perturbé, circulation difficile… Et pourtant, porte de la Villette une vague de chaleur persiste autour du Glazart en ce 8 décembre 2010….
Avec un anticyclone venu de Californie : Saint Vitus et un front chaud scandinave: The Graviators qui assureront la première partie.
Du groove, du rock’n’rool et bien sûr du gros doom annoncent ce que j’aime appeler une ambiance de bar à p**** ( * prostituées) où ça sent bon la clope et le whisky !
En revanche, le Mistral n’aura pas emporté avec lui …. le public!
Les suédois de The Graviators ( groupe fondé en 2007, avec à leur actif un album « The Full Lenght » sorti en 2009 ) ouvre les hostilités. Ce groupe de doom/stoner aux accents psychédéliques, cite en source d’inspiration Chuck Berry, Black Sabbath, Led Zeppelin ou encore les Rolling Stones.
En effet, le quatuor (Niklas Sjöberg au chant, Martin Fairbanks à la guitare, Johan Holmb à la basse et Henrik Bergman à la batterie) transpire le rock’n’rool 70’s. Dès les premières notes on ne peut faire abstraction de la grosse influence Black Sab‘, que cela soit dans la voix de Niklas, que dans la composition des morceaux. Mais là où je vais être surprise, c’est l’incroyable tonalité blues du groupe qui arrive à réconcilier, avec subtilité, ces styles. La voix est impeccable dans les graves comme dans les aiguës ( avec la Ozzy Touch’ ) et une pointe suave dans le timbre. La basse sonne blues avec une rythmique chaude des classiques du blues/rock tel Popa Chubby ou encore John Lee Hooker, mais également des accords plus actuels lourds et lents, typiques de la scène stoner. Ajoutons pour mon grand plaisir, une gentille tête blonde qui danse et donne de son corps pour la musique avec un érotisme doom! Le guitariste, plus timide mais tout aussi efficace avec un jeu influencé postcore. Même chose pour la batterie, rythmique rock’n’roll et une belle touche d’audace!
Au milieu du set Niklas va modestement quitter les planches pour venir admirer avec nous la performance de ses musiciens. Solo, épopée rythmique et une belle complicité qui n’est pas sans me rappeler des trips à la Led Zep’ ou encore mon dernier concert de Cathedral.
Le public même peu nombreux, semble conquis et atteint de la « St vitus dance », ça headbang ( moi aussi entre deux photos !). Une très belle découverte que je vous conseille si vous êtes adeptes du doom d’hier et d’aujourd’hui ! En attendant de les voir, passez sur leur myspace: http://www.myspace.com/graviators et venez m’en dire des nouvelles!
La Saint vitus dance n’a pas fini de nous contaminer ce soir ( rappelons à titre informatif que Saint vitus, danse ou chorée de Sydenham, populairement appelé danse de St Guy, est une maladie du système nerveux caractérisée par des mouvements involontaires du visage et des extrémités. )
Saint Vitus Saint patron de la danse, des comédiens, des chiens, et des jeunes semble bien être des nôtres afin de posséder l’âme du public et des artistes. La bonne nouvelle c’est que la Tramontane a soufflé et a déposé sur son passage du public!
Anecdote d’entre acte : The Graviators est à la Kro et St vitus à la Heinkein!
Le rassemblement devant nos ainés du doom se fait immédiatement ! Jeunes fans et anciens trasheurs/doomeurs sont scotchés à la scène.
Originaire de Californie le groupe se forme en 1979 et est considéré comme le premier groupe de doom.
Ils débutent sous le nom de « The Tyrant », vite remplacé par Saint Vitus ( qu’ils portent bien ! ). Leurs influences sont Black Sabbath et Pentagram ( j’ajouterai à cela des groupes rock psyché comme Led Zepplin ou les Doors ). Dans la première formation on retrouve Scott Reager au chant, Dave Chandler à la guitare, Mark Adams à la basse et le regretté Armando Casta à la batterie. Plusieurs changements de chanteur Scott Weinrich dit Wino sera le chanteur de ce dernier line up et Henry Vasquez remplace depuis un an Armando à la batterie.
Henry Vasquez fait son entrée dans un nuage psychédélique, s’installe tranquillement et prend même le temps de signer un autographe!
Lumière flashy et fumée: Wino débarque avec nonchalance et charisme. Dave quant à lui est plus rock’n’rool avec le bandana dans les cheveux !
Saint Vitus n’ont plus rien à prouver! Ça envoie proprement et avec savoir faire! Set list bien choisie avec notamment des titres mythiques comme « Bleed Black » ou Mytic Lady », mais également des nouvelles compos. Le set présente de belles démonstrations de solo doom oldschool bien placés, une basse lourde et lancinante et la voix de Wino grave et rocailleuse ( un petit côte Lemmy Motorhead….) tout cela dans une teinte caverneuse et sexy! Tout pour nous rappeler ce que Saint Vitus a apporté à la scène doom qui suivra. Le seul bémol est que le show est un peu « trop propre », sans réels échanges avec le public. Malgré ce déficit d’énergie scénique, la température va monter au milieu de la prestation lorsque Dave Chandler taquine le public et nous bénit de sa guitare au nom de St Vitus! Amen!
Wino s’éclate avec ses musiciens et fait participer un public fan qui va reprendre en choeur les classiques!
A noter un petit orage dans les jambes de notre cher Wino passablement agacé par la mauvaise qualité du revêtement de la scène et va tout simplement essayer de l’enlever!
Pour conclure : qu’il est bon de se réchauffer au coin d’un concert lorsque le feu est un mythe du Doom! Et de faire une belle découverte (The Graviators) avec de jolie braises naissantes!
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