Le DVD d’Amphitryon présente divers titres :
Doom/Death lithurgique
Le DVD se compose d’un concert en intégralité, mais aussi de plusieurs bonus, tels que le making of, l’explication du Cycle d’Ephapsaménée…
Archéia
Au commencement était Héliamène, première de toutes et tous, parfaite de surcroît. Celle-ci donna naissance à toute une race mortelle : les Héliamenides.
Le peuple euthyméien dont je fais partie vouait un culte aux proarchéia, les “nouvelles croyances”. Sept divinités formaient notre panthéon : Atimé, déesse-mère du Temps aux yeux de brume qui, unie au très juste Xeilos enfanta le céleste Manontès ; Héménaï, Maîtresse des Flots, et Teiromékréos, qui gouverne les songes et le Royaume des Ombres. Ce dernier prit pour épouse Akrémosumène, une mortelle rendue atemporelle par la grâce d’Atimé et qui obtint la charge de garder les âmes. Le septième, enfanté par Héménaï seule dans la blancheur de son écume, était le terrible Xunisopantès. Pour le peuple pharmélide, ennemi depuis des temps ancestraux, un seul et unique dieu constituait les presarchéia, les “anciennes croyances”. Mais celui-ci, Abaskantos, n’est plus…
Theocracy
Dans notre monde tumultueux, les dieux régnaient sur les Héliamenides. C’est ainsi que le bienheureux fils de Teiromékréos et d’Akrémosumène, Éphapsaménée, se vit confier le trône de Sumphokéras, la “Cité Éternelle”, qui renfermait – et renferme toujours – le fleuve Sumphos dont la valeur est inestimable.
Malgré sa condition mortelle, le puissant monarque Éphapsaménée n’eut de cesse de combattre les Pharmélides. Choisi par le très juste Xeilos pour sa double vue divinatoire, celui que l’on surnommait l’Interprète des songes ne souffrait d’aucune peine à écarter le danger.
Selon les règles du couronnement, l’élu était d’abord acclamé par son peuple. Puis il proclamait l’“Ordre Juste” instauré par l’impartial Xeilos et prêtait serment d’allégeance.
Omen
Mais un jour, Xunisopantès quitta le royaume. Tous ignoraient ce qui l’opposait alors au très juste Xeilos, car Xunisopantès avait été à l’origine de la conquête du royaume de Sumphokéras. Il avait lui-même mis les Pharmélides en déroute, les obligeant à se réfugier au-delà des Terres Inexplorées, après avoir vaincu leur seul et unique dieu Abaskantos.
Plongé dans un songe divinatoire, Éphapsaménée entrevit alors les terribles conséquences liées à la trahison de Xunisopantès : le Dieu de la Colère, s’étant emparé du corps du chef pharmélide Silius, était en train de lever une véritable armée afin de marcher à nouveau sur Sumphokéras.
Cadence of the rowers
Ainsi s’amorça la “Bataille des Escadres”, bien au large de Sumphokéras, car Éphapsaménée, doué de mantique, avait fait le choix de combattre sur mer. La supériorité navale des Euthyméiens était très nette ; leurs vaisseaux, plus rapides et plus robustes que les médiocres rameurs pharmélides, devaient l’emporter.
Le passé était révolu et désormais tout le monde considérait le dieu de la colère comme un traître. Nous, nobles guerriers euthyméiens, étions fiers de pouvoir accompagner notre digne souverain pour ce fait d’armes.
Les armadas se déployèrent et chacun se préparait à combattre courageusement tandis que la cadence des tambours grondait sur l’Océan du Chagrin.
Armadas conflict
Éphapsaménée, interprète des songes, avait vu une promenade militaire.
Mais Héménaï, Maîtresse des Flots, entra à son tour dans une sombre colère et renversa le cours de la bataille. Malgré cette intervention funeste, nos coeurs étaient encore guidés par la même passion et le même courage. Cependant, la mort recouvra bientôt les yeux de nombre de nos compagnons.
Éphapsaménée parvint à se hisser sur le navire amiral pharmélide. Mais notre glorieux roi fut désarmé par les flots déchaînés tandis qu’il se trouvait au corps-à-corps avec Xunisopantès. Sans pitié, ce dernier lui ôta alors la vie d’un lourd coup de hache à la poitrine. À ce moment intervint Manontès, obscurcissant les cieux…
Saundehâ
La défaite laissait présager un avenir désespérément sombre. Notre glorieux roi n’était plus… Bien sûr, les Pharmélides durent battre en retraite ce jour-là, suite à l’intervention du céleste Manontès, mais l’avènement du redoutable fils d’Héménaï, déjà présent dans les esprits, allait fatalement se réaliser dans un futur proche.
Akrémosumène, Gardienne des Âmes, se chargea du daìmon de son fils, son “essence vitale”. L’âme d’Éphapsaménée rejoignit alors le Royaume des Ombres et sa dépouille fut placée dans la crypte royale.
Le sort qui attendait donc notre roi déchu n’était autre qu’une errance perpétuelle. Un lot quotidien de souffrances et d’angoisses.
Pantheon
La mort d’Éphapsaménée plongea les Euthyméiens dans un abîme plus vaste encore que les ténèbres mêmes… Beaucoup de traîtres passèrent à l’ennemi et le royaume de Sumphokéras attendait passivement son nouveau souverain.
Toutefois, le très juste Xeilos décida de réunir le conseil des dieux. Éphapsaménée y était présent d’une certaine façon, car Akrémosumène, Gardienne des Âmes, s’entretenait avec lui. Pour avoir trahi, Héménaï quant à elle, fut bannie du panthéon. Et, selon les dires de chacun, Éphapsaménée seul ayant le pouvoir de contrecarrer le funeste destin qui devait s’abattre sur la “Cité Éternelle”, les dieux ordonnèrent sa résurrection grâce à la volonté consensuelle d’Atimé aux yeux de brume, du puissant Teiromékréos et d’Akrémosumène vêtue de pourpre. Il put donc connaître à nouveau le bonheur de respirer.
Paths of dementia
Une fois ressuscité, Éphapsaménée restaura la gloire de son nom et, réunissant tous les Euthyméiens valides en âge de livrer bataille, prit les commandes de la nouvelle armée. Ses yeux brillaient étrangement.
Après quatorze jours de marche forcée, nous arrivâmes enfin dans la plaine où devait se tenir à nouveau la confrontation avec l’ennemi. Au cours d’une lutte acharnée, Éphapsaménée parvint à dompter de sa lame le féroce Xunisopantès. C’est alors que la folie s’empara de son glaive et qu’il commença à massacrer l’ensemble de ses ennemis, Pharmélides et traîtres euthyméiens confondus. Sans aucune pitié, tous, il les massacra de sa main jusqu’au dernier.
La folie, dit-on, est un songe… À cet instant, Éphapsaménée recouvra la clairvoyance de la divination. Ainsi fut révélée à sa conscience la véritable nature de Xunisopantès, non pas enfanté par Héménaï seule dans la blancheur de son écume, mais à la suite de l’union incestueuse de Xeilos ancestral avec la déesse des Flots au voile d’azur.
Phthonèros daìmon
Au milieu de la plaine souillée du sang de ses victimes, Éphapsaménée entama alors un rituel occulte.
Il s’agenouilla dans l’obscurité de la nuit et adressa des prières au phthonèros daìmon, l’essence vitale d’Abaskantos, le dieu des presarchéia pharmélides qui jadis était tombé face à Xunisopantès.
Le clairvoyant fils du puissant Teiromékréos et d’Akrémosumène aux accents délicats plaça devant lui les offrandes préliminaires, végétales, avant de noyer de sa main un oiseau dans un récipient contenant du lait. Il but le breuvage, auquel s’était mêlé le sang de l’animal, puis, dans un dialecte avide d’impiété, il énonça la sombre incantation du phthonèros daìmon.
Alors apparut un serpent. En celui-ci se trouvait une part de l’essence vitale d’Abaskantos. Mais dès le moment de son apparition, Éphapsaménée fut saisi d’une douleur foudroyante, et succomba peu après.
Samsâra
Tout le monde savait dorénavant que Xeilos porteur du Vice avait conçu le dieu de la colère dans les temps anciens afin de chasser les Pharmélides et de s’emparer du précieux fleuve Sumphos. Pour l’obtention du pouvoir, les fervents partisans de Xeilos ancestral et ceux du dieu des presarchéia s’affrontèrent des années durant dans une lutte sans merci. Mais cette lutte n’eut aucune issue, jusqu’à ce que le serpent d’Abaskantos expirât sous le poids de la morne vieillesse.
Tandis que la guerre civile déchirait la “Cité Éternelle”, le clairvoyant Éphapsaménée continuait à errer dans le désespoir. Pourtant, un jour, Akrémosumène aux accents délicats revint auprès de lui. Elle venait lui proposer sa résurrection, comme elle avait pu le faire autrefois. Davantage même, l’impassible Atimé lui offrait de devenir atemporel.
Néanmoins, Éphapsaménée refusa l’une et l’autre de ces propositions et, dit-on, les larmes de la douce Akrémosumène disparurent dans la brume du passé…
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