Live report et photos : Bloodybarbie
Il est tôt, très tôt pour un deuxième jour du Hellfest ! Mais il y a quand même des gens sérieux qui se bougent le cul de bon matin (comme les journalistes) et qui viennent pour le premier concert de la journée. Je le sacrifie pour faire un tour au Metal Market et arriver à temps pour revoir The New Roses, que j’ai déjà eu le plaisir de voir en première partie d’Accept et qui avaient d’ailleurs fait une sacrément bonne impression. Dans l’esprit rock n’roll, c’est parfait, à la façon AC/DC, dans la joie et la bonne humeur. Si on est un minimum bon public, on ne peut qu’apprécier, même sous 35° de chaleur et sécheresse. Je ne suis pas restée jusqu’à la fin car je me suis empressée d’aller voir Monolithe.
Note : Les photos du jour 1 se trouvent ici : http://www.soilchronicles.fr/photographies/hellfest-2017-jour-2-par-bloodybarbie
Monolithe :
Dans le style Doom qui se respecte, made in France, Monolithe apparaît dans le top 3. Leur concert au Hellfest, c’était la grosse claque, surtout avec un son aussi excellent et une setlist qui a su mettre le peu de gens présents en transe. Dommage que le frontman Richard Loudin qui assurait si bien décide de quitter le groupe juste après le Hellfest. A la base, il s’agit d’un one man band formé par Sylvain Bégot, qui a réuni de très bons musiciens pour l’accompagner en live. L’idée de Monolithe, c’est d’écrire de longs, voire de très longs morceaux et donc un album peut ne contenir qu’un seul morceau. Et pour la blague, juste après le deuxième long morceau, le frontman nous annonce “le dernier morceau, déjà, parce que nous jouons de longs morceaux”. Dire que le chanteur s’est excusé maintes fois car il n’a pas de voix alors qu’elle était en pleine forme !
Je décide ensuite d’aller à la découverte de Slydigs, un très jeune groupe avec un look de rocker qui, je ne sais pour quelle raison, me fait penser aux Beatles ! Et à ma grande surprise, leur rock surenchérit celui de The New Roses, et ce n’est pas à cause du clavier.
Crypt Sermon vs Ultra Vomit… Bin… Crypt Sermon, voyons ! Entre de la bonne musique sérieuse et de la pseudo musique pas sérieuse, je choisis la vraie musique, et surtout que ce c’est pas tous les jours qu’on croise Crypt Sermon, ce jeune groupe de Doom/Heavy formé en 2013, qui est assez méconnu au bataillon et pourtant a énormément de potentiel et de talent ! Il y avait si peu de gens devant ce groupe que j’ai eu de la peine pour lui ! Mais bon, une peine qui a duré deux secondes car ensuite j’étais en totale transe, oubliant tout ce qui se passait autour de moi. Ce qu’il y a d’orignal chez Crypt Sermon, c’est que ce n’est pas du pur Doom classique, car les passages inattendus et accélérés de Heavy Metal après la lourdeur de Doom surprendront toujours et encore, mais le cocktail reste très réussi !
Igorrr :
Ne voulant pas beaucoup marcher et ne sachant pas qui voir pour la suite, j’opte pour la scène d’à côté, poussée également par la curiosité, pour le fameux Igorrr dont j’ignorais tout sauf les lettres composant son nom. Il s’appelle Igorrr mais il n’est pas gore !
Que vois-je ? Une table de mixage, une batterie et… c’est tout ! Ça sent mauvais (au sens figuré bien sûr) ! Quelques minutes de suspense avant qu’une demoiselle apparaisse et expulse des envolées lyriques, et là je me dis : “mais elle n’a pas la tête d’un Igorrr, ni une voix digne d’un Igorr ? Que se passe-t-il ?” Quelques instants plus tard, la créature démoniaque apparait et c’est LE Igorrr. A partir de ce moment, c’est le WTF total (écoutez « Le petit moineau » vous comprendrez), je pense que cela fait vraiment une éternité (même si je ne suis pas immortelle) qu’une musique ne m’a pas autant surprise ni choquée. Choquée oui, j’ai bien dit choquée. Choquée par l’ingéniosité et le talent du multi-instrumentiste à composer et à mélanger tous les styles de musiques imaginables et le résultat est digne du chef-d’œuvre. Je ne sais pas à quoi il tourne ni quel est son QI pour produire une musique aussi exceptionnelle mais, putain, même les mots me manquent pour décrire ce talent. Du Black Metal electro mélangé avec de l’avant-garde, de la musique baroque, les orchestrations n’y manquent pas, ni les chœurs, ainsi qu’une voix lyrique féminine en duo avec le chant Black et bestial d’Igorrr pour relever le tout… Bref, vous voyez un peu le délire, et encore j’ai découvert des morceaux sur album qui étaient encore plus hallucinants !
Je me souviens de tous ces regards que les non-connaisseurs se sont échangés pendant les concerts, tous tellement ébahis qu’ils ne pouvaient pas s’exprimer auprès de leurs voisins, moi la première !
Vers la fin du concert, Igorrr descend pour se rapprocher de la barrière et gueuler un coup dans les tronches des premiers rangs, serrer des mains puis aller se cacher en backstage, laissant la jeune demoiselle continuer le concert. Il y a même eu un solo du DJ à la fin ! Et en fait, le DJ c’est le cerveau du groupe, c’est Igorrr !
Par contre, ce qui a vraiment gâché le concert, c’est le look de la chanteuse : sa voix est magnifique et sans défaut aucun mais alors, être habillée d’une façon aussi banale, ça casse le charme même de la mise en scène du costume comme le déguisement et le maquillage uniques et marquants de Igorrr et son jeu théâtral de l’artiste complètement shooté ; c’était vraiment du gâchis ! Et puis le fait de sauter partout et courir sur la scène, ça fait un peu la gamine surexcitée qui ne suit pas du tout le rythme et essaie de se faire remarquer alors qu’elle ne fait que gâcher la musique !
Et pour l’anecdote, je me suis empressée de faire découvrir cette musique à des amis, leur réaction était la surprise et le like directe.
Igorrr c’est définitivement MON COUP DE COEUR DU HELLFEST 2017. Igorrr aura marqué les esprits des présents à tout jamais, un énorme bravo ! Igorrr c’est la continuité de l’espoir dans le Metal créatif ! A écouter, réécouter, rééééécouter jusqu’à l’infini, et sur album c’est encore mieux et les clips sont magnifiques !
Ugly Kid Joe :
J’en avais entendu beaucoup de bien de ce groupe qui existe déjà depuis 17 ans mais je n’ai jamais eu l’occasion de les voir sur scène.
Une excellente ambiance règne dans le public, tout le monde sait chanter même ceux qui ne connaissaient pas ont vite appris les refrains pour bien profiter du concert.
Deux belles reprises « Ace of Spade » en hommage à la grande star du rock et un des grands classiques « Cats in the Cradle » de Harry Chapin que tout le monde se mit à chanter.
En tout cas Whitfield Crane est un sacré frontman qui est très à l’aise sur scène et sait mettre une sacrée ambiance et pousser le public à bouger et à participer. Sans oublier ses camarades qui sont d’excellents musiciens ! Vive le rock !
Un coup de cœur !
C’est clairement la journée du rock aujourd’hui, et pour continuer, c’est une belle surprise que nous offre le groupe danois de Heavy Metal, Pretty Maids, pour ceux qui ne connaissaient pas. On aura passé un très bon moment. Encore et encore du Rock maintenant place au Glam avec Steel Panther.
Steel Panther :
Non pas que je sois ultra fan de Steel Panther mais j’aime bien l’ambiance rigolote (et non, je ne fais pas partie de ces filles qui montrent fièrement leur nichons au public et à la caméra). Steel Panter s’est clairement fait la réputation du groupe à l’humour sexuel inégalé interdit aux petits, un groupe qui a de la haute considération pour la femme… en tant qu’objet de plaisir et certaines l’assument fièrement (surtout quand ils disent que les femmes françaises sont les plus faciles à baiser) ! Steel Panter s’est inventé un nouveau style de Metal, le “Nichon Metal” !
Dès que le show commence les filles exhibitionnistes se mettent sur les épaules de leur mec pour se préparer au concours des nichons pendant une heure sauf une qui a refusé de retirer son soutien gorge même si le frontman et le public a crié ‘’Nichons’’ et Steel Panther a improvisé un morceau nommé « Nichons ». Même les mecs se sont mis à montrer leurs tétons pour se donner de l’importance aussi ! La seule occasion permise au Hellfest de monter sur scène, danser et chanter avec un groupe, c’est si et seulement si vous êtres une femme et même si vous ne montrez pas vos nichons ! Certaines, bien sûr, ne manqueront pas de retirer leurs soutifs et montrer leurs seins, voire leurs fesses et leur chatte (c’est la première fois que je vois ça même lors d’un concert de Steel Panther), ou des lesbiennes qui se roulent des pelles. Ce qui est dommage c’est que ce sont les seins les plus moches qui sont montrés ! Les demoiselles ont eu deux morceaux pour défiler sur la scène et faire leur show devant les caméras. Elles sont montées pour la traditionnelle « 17 Girls in a Row » et restées pour « Glory Hole ».
Sinon musicalement, bin comme d’habitude : les morceaux classiques qu’on connait assez bien maintenant, mais aussi des extraits de leur nouvel album que je n’ai pas trop apprécié. Finalement le set commençait à me souler, surtout que c’est toujours les mêmes blagues sur le sexe, les nichons, les testicules, la mère de je ne sais qui, le prochain documentaire de Lexi « 50 Shades of Gay »… et quelques impros drôles sympas. Il m’a été difficile de digérer leurs nouveaux morceaux mais pour les plus classiques, c’est toujours cool. Steel Panther, c’est cool, mais quand on les a un peu trop vus, on sature (je n’aurais pas dit de même si c’était Twisted Sister ou Manowar).
En tout cas, Steel Panther gère comme un dieu sur scène et le public était à fond dans leur délire. Un concert sympa qui vous donne le sourire après tout !
Decapitated :
Je cours voir Decapitated car c’est la seule vraie dose de Death du jour et il en faut tous les jours, surtout qu’ils viennent avec nouvel album « Anticult » sorti quelques jours après le Hellfest. Un album meilleur que son prédécesseur mais pas spécialement exceptionnel, en tout cas les nouveaux extraits passent bien en live (comme « Never »).
Première chose à examiner chez Decapitated, c’est la chevelure de plus d’un mètre aux mille-et-une dreads du frontman qui est toujours aussi bien entretenue (oui, oui, la chevelure est un détail important).
Un son très propre et surtout une excellente setlist très équilibré, des morceaux qui tabassent, des plus techniques et mélodiques avec des moments plus tempérés pour une bonne dose de Death à headbanger jusqu’à s’en décapiter ! En tout cas, c’est un des meilleurs concerts des polonais que j’ai vu ou j’ai headbangé le plus au Hellfest. Une méga tuerie que j’ai envie de revivre une deuxième fois !
Turisas :
Je m’impatientais tellement de les revoir. Depuis 2013, aucune tournée ! Les voilà de retour au Hellfest pour nous rappeler de leur existence et nous faire passer une bonne heure. Ouf, pour une fois que je ne me fais pas étouffer par la foule à un concert de Folk au Hellfest, j’ai pu me frayer une place bien située pour profiter du concert.
Sous des notes de violons, les finlandais font apparition sur scène, fidèles aux couleurs de Standhal et à leurs costumes traditionnels, ce qui n’a pas changé depuis la dernière tournée. Le seul changement, c’était le backdrop de la scène avec un personnage qui ressemble sacrément au frontman Mathias. En lisant “Typicac”, je me réjouissais en pensant qu’ils cachent un nouvel album et donc de nouveaux morceaux. J’ai été déçue à la fin du concert car il n’y avait aucun nouveau morceau ni annonce d’un nouvel album. Typicac c’était simplement l’écriture en cyrillique de Turisas.
Comme toujours un public qui rend le concert d’autant plus magique en réagissant, en chantant, en pogottant, en dansant ! Vive le public folk !
Turisas ne déçoit jamais, mais on l’aura compris, la setlist était constituée de morceaux de leur album “The Varangian Way” (2007), qui est leur meilleur album d’ailleurs. On a également eu le droit à des interludes amusants avec un medley de polka finlandaise en crescendo, où les musiciens se sont mis à danser sur scène !
C’est avec « Stand up and fight » qu’ils termineront leur concert et non pas le tube « Rasputine », pour casser la tradition. Ils m’avaient sacrément manqué, ces finlandais qui se faisaient désirer. Un concert épique avec un frontman toujours aussi imposant et charismatique accompagné des chœurs tout puissants et la musique qui font toute l’épicness du concert. On ressent de la joie – mais surtout de la nostalgie pour la fan de Turisas que je suis –, il est vraiment temps qu’ils nous sortent un nouvel album et repartent en tournée !
Alcest :
Parmi les plus grandes fiertés issues de la France à l’échelle internationale, après Gojira vient Alcest. Parce qu’Alcest fait parti de ces artistes qui sont à la tête d’un sous genre de Metal : le Shoegaze. Il n’était pas question que je rate une seule seconde de leur concert. Je me souviens de cette ambiance à la Maroquinerie il y a quelques mois, un calme totale lorsque Alcest jouait, qui avait capturé toute l’attention du public, tout simplement magique.
Le début n’était pas encore rodé, quelque chose clochait dans le son mais qui a été aussi vite rattrapé sans qu’on en souffre trop longtemps. Neige prend la parole le temps d’un court accordage d’instruments pour remercier son public de sa présence et rappeler les bons moments de leur première fois au Hellfest en 2012. Le seul bémol est le chant clair de Neige qui n’était pas du tout au top de sa forme et il ne chantait pas toujours très juste (enfin un défaut !), mais par contre les morceaux ne sont jamais exactement pareils à chaque concert conformément à la version album, et c’est fortement appréciable. Telle une délivrance, Alcest terminera son concert avec « Delivrance ».
Un concert féérique, planant, magique, qui vous injecte une dose de bien-être et de paix dans ce monde de brute. Merci Alcest pour ce concert, toujours aussi parfait comme l’ont été tous vos concerts !
Pain of Salvation :
J’ai raté ma chance de voir ce fameux grand groupe suédois de prog pour une fois en concert à Paris en début d’année (celui-ci a été vite complet), mais ce soir une deuxième chance s’offre à moi. Pain of Salvation revient non seulement avec un vrai nouvel album depuis 2011, “In the passing Light of Day”, mais signe aussi le retour du guitariste Johan Hallgren à la guitare alors qu’il avait quitté le groupe en 2011. A noter aussi la présence d’un français au sein du groupe derrières les futs, Léo Margarit, mais ce n’est pas lui qui comptera jusqu’à 10 en français avant de jouer « Reasons » mais le guitariste Gustav Hielm.
Ce qu’il avait de si spécial, ce concert, c’est ce côté émotionnel que dégage leurs morceaux, et cette sympathie et joie qu’affiche le groupe, mais aussi un côté authentique dont déborde leur musique saccadée et barrée : ça, c’est du vrai prog qui me rappelle beaucoup les concerts “bizarres” de Leprous, comme par exemple avec le morceau « Reasons ». Une mention spéciale pour les lumières qui ont donné le petit coup de baguette magique supplémentaire à ce concert si exceptionnel.
Un retour en force et un concert à la hauteur de nos attentes. Un concert inoubliable !
Wardruna:
Autant j’aime sur album, autant en live, c’était à mourir d’ennui pour ma part. Des chœurs impressionnants, le décor et la mise en scène y sont, mais je ne suis pas dedans. Je préfère dormir en position couchée, alors je passe un quart d’heure debout et je me dirige vers l’espace VIP pour me reposer et garder de l’énergie pour la suite.
Pour la fin de cette journée, la fatigue me pèse de plus en plus, mon endurance a des limites, alors je me pose tranquillement à l’espace VIP pour regarder une petite demi-heure du concert d’Aerosmith dont je ne suis pas fan en attendant mon collègue Metalfreak.
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