Knotfest le 20/06/2019 à Clisson

Le 25 août 2019 posté par Bloodybarbie

Live report : Quantum

Photos : Metalfreak & Bloodybarbie

knotfest

Après une nuit de récupération bienvenue et un petit-déjeuner gargantuesque, il est temps pour nous de récupérer nos pass. C’est donc la première fois que je découvre les portes du Hellfest. C’est monstrueux ! Je suis frappé par le nombre d’accès possibles et tout le décorum qui s’annonce. Si je n’avais pas encore mesuré l’ampleur de la tâche qui m’incombe, je la prends en pleine figure. Une fois nos pass reçus, nous pénétrons dans le village Hellfest et là encore je suis frappé par l’ensemble : on dirait vraiment un village avec ses bars en pagaille, ses magasins de merch ou de goodies, ses toilettes communes, ses distributeurs de billets, etc. On a le sentiment que rien n’est laissé au hasard, qu’il y a de tout et pour tous. Une formidable machine qui se met au service du metal.
L’occasion également pour moi de découvrir la Hellfest stage, sorte de petite scène dédiée aux groupes émergents qui trône au milieu du village. La scène est couverte et un ring de boxe est placé devant, ajoutant des possibilités de mises en scène supplémentaires. Deux groupes se produiront sous mes yeux : Shark et Eight Sins dont je parlerais plus longuement plus tard.

Avant de parler du Knotfest du 20 Juin, petite explication : cette année le Hellfest accueille la première en Europe du Knotfest, festival organisé par Slipknot depuis 2012 et qui a constamment changé de format. Cette année, le principe est de mêler deux line-up différents : un américain et un autre européen. On peut se donner comme objectif de faire un battle entre les deux et de deviner quel est celui qui remportera mon suffrage !
Mais pas non plus de temps à perdre ! Dès l’ouverture des portes du Knotfest, je me rue immédiatement vers la Mainstage 2 pour le premier groupe : Sick of It All. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un groupe de hardcore américain existant depuis 1986 (avant ma naissance, punaise !) composé notamment des frères Koller. Line-up inchangé depuis 1992, autant dire qu’on va avoir droit à des pionniers du genre, et les premières salves de “Take The Night Off” chauffent le public d’entrée de jeu ! Quelle énergie sur scène ! Les musiciens bougent dans tous les sens, surtout les deux frangins qui sont de vraies piles électriques et quand on devine leurs âges, on se doit d’être un tantinet jaloux. On est sur une mise en scène sobre mais tout repose clairement sur la patate des morceaux et les encouragements des musiciens qui donnent de la voix et de leur corps pour nous faire vibrer ! J’apprécie particulièrement le look très -core de Pete Koller qui nous captive à lui tout seul et volerait même la vedette de Lou le frontman. Le bassiste est plutôt serein mais envoie un peu de son énergie enfouie en chœur tandis que le batteur maintiendra ce train de forme tout le concert. Note assez cocasse : une petite fille passera une bonne partie du concert en serrant fort sa grosse peluche en arrière-plan, pas perturbée du tout ! Il faisait déjà chaud dans cette première fosse, la température montera de plusieurs degrés supplémentaires grâce aux premières bousculades et je ne boude pas mon plaisir d’entendre pour la première fois en live les deux seuls morceaux que je connais : “Black Venom” et “Good Lookin’ Out” qui me donne une pêche d’enfer ! Une parfaite entrée en matière, et le challenge va être difficile à relever pour les Européens de la Mainstage 1.

Setlist Sick Of It All :
Take the Night Off
Inner Vision
Clobberin’ Time
Us vs. Them
Injustice System
Machete
Road Less Traveled
Black Venom
That Crazy White Boy Shit
My Life
The Snake (Break Free)
Good Lookin’ Out
Uprising Nation
Bull’s Anthem
Busted
Scratch the Surface
Step Down

USA 1 / Europe 0

 

Amaranthe se présente ensuite. Groupe suédois de heavy metal existant depuis 2008, j’en avais toujours entendu parler sans écouter un seul morceau. Je pars donc sur des bases toutes neuves pour ce concert, et dès l’arrivée du groupe je suis surpris de voir trois chants ! Sur le coup plutôt perplexe, je constate assez vite qu’il y a tout simplement trois chants différents : Elyz au chant féminin claire, Nils au chant masculin clair et Henrik au guttural. J’avoue que je passe vite de la précipitation à un constat amer : pourquoi avoir mis autant de chants ? Je trouve en effet que Henrik a une place trop faible. D’ailleurs, je crois déceler une forme d’ennui sur scène pour lui… Et je le comprends. Ne brillant pas par son importance dans le jeu de scène ni dans le chant, il laissera une place plus importante aux chants clairs. C’est logique vous me direz ! Au vu du style, cela ne fait aucun doute de l’aspect opportun des chants clairs ! Mais pour avoir un ou deux couplets en guttural… Bon. Admettons. Sur la prestation en elle-même, j’apprécie mais sans plus. L’introduction plutôt electro me laisse dubitatif. Je ne vois pas trop le rapport et je n’arrive pas à m’imprégner de la mise en scène qui mélange une sobriété déroutante par rapport à la musique. Musique que je trouve en revanche bien exécutée, entraînante et mélodique à souhait. Je suis assez sensible aux jeux en commun des musiciens et si pratiquement tous font quelques headbangs bien placés et bien coordonnés, l’absence de jeu headbang du guitariste (très) blond Olof me déçoit un peu. Et surtout, le groupe a connu une des choses les plus difficiles qui soient dans ce genre d’évènement musical : une grosse panne technique. D’après le groupe (furieux mais qui essaye de le dissimuler), les ingénieurs sons de l’autre Mainstage ont « trafiqué » sur la table de la 1. Je retiendrai l’embarras de la chanteuse Elyz qui essayera tant bien que mal de faire bonne figure mais qui n’aura que peu de mots pour maintenir l’ambiance. Le public répondra par des encouragements, ce qui me fait plaisir. La fosse sera plutôt calme sur ce concert, pas de bousculade remarquée.
Bon, je crois que nous autres, Européens, avons du pain sur la planche après Amaranthe qui me plaira mais sans me transcender. Ce n’est pas vraiment ma tasse de thé donc à voir sur CD.

Setlist Amaranthe :
Helix Intro
Maximize
Digital World
Inferno
Hunger
Amaranthine
GG6
Helix
The Nexus
Drop Dead Cynical

USA 1 / Europe 0

Ministry vient ensuite continuer la journée. Arrivant avec quelques minutes de retard (visiblement les bières étaient bonnes en backstage !), je ne peux m’empêcher de penser qu’on a un groupe qui est considéré comme un des premiers estampillés metal industriel. Peut-être vais-je contempler des légendes, moi qui adore le style. Et sachant qu’ils existent depuis 1981 (après une pause de 2008 à 2011), j’éprouve un primo-sentiment de respect quand je les vois débarquer sur scène. Al Jourgensen, le frontman, m’impressionne avec ses dreadlocks et ses lunettes de soleil. Sans compter le pied de micro avec un crâne de corbeau énorme et une imitation de roche avec le M de Ministry qui dominent le devant de scène et qui hypnotisent. Mais très rapidement, je suis un peu blasé. Comme je disais à mon chef et mes consœurs, j’ai été extrêmement déçu de l’attitude du leader. Je vais passer pour un vieux rabat-joie, mais je trouve le fait d’arriver complètement pété sur scène assez honteux pour le public. Si c’est ça être une légende, c’est-à-dire s’en ficher des apparences, alors très peu pour moi. Je reconnais un charisme certain pour Al, mais la prestation me semblera hasardeuse. Les musiciens seront plutôt boudeurs (hormis le claviériste qui sera bien en phase), et les samples étaient peu audibles. Le chant ne me cassera pas trois pattes (coin coin), et la musique non plus. Pionnier certes, mais lointain surtout ! Et je crois que définitivement, quand on est considéré comme une légende, on se fiche un peu de bien présenter pour les gens venus nombreux. Le public ne s’y trompera pas car, à part des acclamations sur le nom des morceaux, il restera relativement stoïque. Ma plus grosse déception de ce Knotfest, je passe largement mon tour qui heureusement n’aura duré que sept morceaux.

Setlist :
The Missing
Deity
Stigmata
Jesus Built My Hotrod
Just One Fix
N.W.O.
Thieves

USA 1 / Europe 0

Mais à présent, je sais d’avance que le curseur va ENFIN monter. Car voilà qu’arrivent les Polonais apostates de Behemoth. Et là, la bannière européenne va pouvoir vibrer car Behemoth, sur scène, c’est un show exceptionnel. Intense, dérangeant, fascinant. Premier groupe également extrême de la journée. J’avais adoré le concert au Ninkasi Kao du temps d’Evangelion, j’attends donc énormément de cette prestation-ci. Je m’attends à des costumes, une musique magnétisante. Le groupe ne va vraiment pas me décevoir du tout ! La bannière verra apparaître la France avec une croix renversée noire. La couleur est annoncée : le groupe va répandre la parole satanique sur l’Hexagone ! Puis chaque musicien apparaît devant un autel chacun faits de cobras et de symboles. Le plus joli revient bien entendu au frontman et leader du groupe Nergal, entouré de sa garde Orion à la basse et Seth à la guitare. Inferno à la batterie lancera les premières rythmiques et “Wolves ov Siberia” retentit ! Je suis en extase totale car il fait partie de mes coups de cœur du dernier album. Le point fort de cette prestation se situe bel et bien dans la mise en scène : multipliant les projections de symboles ésotériques et religieux en arrière-plan et arborant des costumes travaillés, Behemoth nous propose un vrai spectacle, comme si on était dans un arène entouré de public nous-même. Le groupe nous proposera quelques morceaux du dernier album mais aussi il ne résistera pas à faire certains de ses grands classiques comme “Conquer All” ou “Chant for Eschaton”. J’ai adoré l’énergie d’Inferno à la batterie et cette dernière occupe une place prépondérante avec ses rythmiques de percussions comme sur “Bartzabel”. Les effets pyrotechniques seront utilisés également pour la première fois, et apporte cette touche de martialité. Franchement, un super concert qui a totalement répondu à mes attentes. J’adorais quand Nergal haranguait le public avec ses discours, mais à présent il cultive une forme de discrétion qui sonne comme une forme de secret à garder. Preuve en est que le groupe a évolué et n’a plus besoin de parler au public pour le captiver. Un set court, mais vraiment du très grand art.

Setlist Behemoth :
Solve (vidéo)
Wolves ov Siberia
Ora Pro Nobis Lucifer
Bartzabel
Ov Fire and the Void
Conquer All
Sabbath Mater
Blow Your Trumpets Gabriel
Chant for Eschaton 2000
Coagvla

USA 1 / Europe 1

On amorce un virage à cent-quatre-vingt degrés avec Papa Roach sur la Mainstage 2. Là encore, grande première pour moi en concert et je n’aurais pas parié un pécule sur le fait que j’aimerais. Si je m’étais tenu à l’écart du groupe américain qui existe tout de même depuis 1993, c’était pour le côté “fan band” un peu trop excessif : c’est bête mais de les voir dans les mêmes magazines que Tokio Hotel ou des groupes du genre m’avait découragé totalement. C’est donc avec une oreille toute fraîche que je découvre le groupe de Jacoby Shaddix et de son look improbable avec sa chemise léopard. C’est d’ailleurs un décor de scène assez kitsch que l’on a, avec ses effets de fond très colorés et sa peau de grosse caisse psychédélique. Étonnant de passer comme cela du coq à l’âne, sans faire offense aux ricains. Par contre, une chose me saute aux yeux : l’énergie du groupe. Quelle patate sur scène ! Impressionnant. Le groupe ne se fatigue vraisemblablement jamais, toujours en mouvement malgré la chaleur maintenant étouffante. Je suis vraiment surpris, je ne m’attendais absolument pas à autant de pêche. Le metal proposé par le groupe est difficile à classer mais il oscille entre des parties très Green Day et des parties plus techniques qui me ferait classer le genre dans de l’alternatif, même si ce terme a toujours été selon moi un fourre-tout typique. Ne connaissant pas les morceaux, je ne serais pas capable d’en retenir un ou deux et c’est bon signe. Cela signifie que la prestation est fluide, sans rature ni démarcation. Un show à lui seul en somme. En tout cas, si j’ai trouvé le concert un peu long, je ne peux pas nier la qualité du groupe et j’avoue que la curiosité m’amènera sûrement à écouter le groupe en CD pour me faire une meilleure idée. Mais un bon concert en tout cas.

Setlist Papa Roach :
Last Resort
Blood Brothers
Help
Feel Like Home
Who Do You Trust ?
Between Angels and Insects
Elevate
Not the Only One
Scars
Born for Greatness
Firestarter (The Prodigy cover)
Getting Away With Murder
…To Be Loved

USA 2 / Europe 1

On enchaîne encore une fois rapidement avec les teutons de Powerwolf pour représenter notre beau continent. La bataille fut rude jusqu’à présent et peu de groupes ont reçu mes louanges, de fait j’attends beaucoup de Powerwolf en concert car en CD, autant être honnête tout de suite, je n’aime pas du tout. Mais déjà, j’aime beaucoup la décoration de scène avec ces imitations de ruines de lieux sacrés et ses portes-claviers en forme de racines. Lorsque le groupe pénètre sur scène, je suis également impressionné par le soin qui est porté aux costumes : il y a un côté un peu steampunk qui me plaît beaucoup avec ces instruments stylisés, les costumes qui mélangent le cuir et les plastrons, et le frontman qui vient habillé comme un prêtre de temps avancés. C’est un univers un peu insondable mais que j’apprécie beaucoup. Belle entrée en matière ! Et le reste va m’achever pour plusieurs raisons. La première et non des moindres est que le frontman Attila Dom parle français, et je ne sais pas exactement pourquoi mais ce détail va réveiller chez moi un sentiment de bien-être et d’admiration. Enfin un groupe qui fait l’effort de s’adresser à ses fans en France dans un (très) bon français ! Ensuite, bien évidemment, par le show musical. Outre les décors que j’ai mentionnés plus haut, il y a la musique qui gagne en puissance d’une manière assez phénoménale sur scène, mille fois plus qu’en CD ! Et enfin, parce que le power metal que propose le groupe est de loin le meilleur que j’ai entendu en concert. Bien construit, majestueux, voir même extravagant dans ce côté religieux caricatural. Le fait que le claviériste soit dans un rôle d’agitateur est une belle prouesse et ajoute encore plus de folklore. Sans compter l’arrière-scène qui est dominée par un loup géant. D’ailleurs — et ce sera sûrement un détail pour vous — j’adore ce concept religieux associé à la puissance du loup. C’est un concept difficile à cerner pour ceux qui aiment qu’un groupe suive une logique stricte (un peu comme moi en fait), mais tellement efficace ! Mes morceaux préférés ? Simplement ceux que je déteste en CD ! C’est-à-dire “Amen & Attack”, “Werewolves of Armenia” et l’immuable “We Drink Your Blood”. Le public a été aux anges, c’est le moins que l’on puisse dire, et lorsque Attila a scandé quelques refrains à faire chanter au public, il n’a pas trouvé lettre morte du tout.
Vous l’aurez compris : Powerwolf m’a littéralement renversé la cervelle. Me prendre une claque est un doux euphémisme tant le concert m’a paru grandiloquent et je me demande encore, pendant que je vous écris, pourquoi je n’aime pas en CD. En tout cas, les Européens ont mis la barre très très haut et j’ai hâte de voir comment nos collègues américains d’un soir vont s’en sortir par la suite !

Setlist Powerwolf:
Lupus Daemonis (intro)
Fire and Forgive
Incense & Iron
Amen & Attack
Demons Are a Girl’s Best Friend
Armata Strigoi
Blessed & Possessed
Werewolves of Armenia
We Drink Your Blood

USA 2 / Europe 2

Et la suite porte un nom devenu prestigieux depuis longtemps, notamment pour les amateurs du monde de l’horreur : Rob Zombie. Alors là, les amis, non seulement on s’aperçoit depuis un moment que, sur le papier, la programmation va crescendo, mais en plus je trépigne de plus en plus. Rob Zombie, au-delà du groupe qui existe depuis 1985 et qui s’appelait White Zombie, c’est surtout des morceaux cultes dont certains seront bien évidemment joués ce soir. Que dire d’autre ? Que l’on retrouve John Five, ancien guitariste de Marilyn Manson, et considéré comme un des meilleurs guitaristes metal. Que les shows de Rob Zombie sont en général un vrai manège de l’horreur avec ses artifices, le jeu de scène qui mime la folie et les costumes aussi déjantés que kitschs. Le jeune homme puceau du metal qui sommeille en moi n’en peut plus ! Il veut voir une de ses stars !
Avant l’entrée des artistes, la scène sera marquée par de multiples écrans éparpillés sur le devant et l’arrière, qui diffuseront des images cinématographiques en référence directe aux films de Rob Zombie, et l’arrivée des musiciens costumés (le bassiste sera même masqué) nous fait entrer tout de suite dans le vif du sujet. Ne me demandez pas de décrire la musique de Rob Zombie car fondamentalement j’en serais incapable. Metal industriel ? Probablement. Mais retenez à travers mes écrits que c’est… une pièce de théâtre. Un spectacle de cirque. Tout est réuni pour que le public entier entre en transe. Rob Zombie nous mimera un homme complètement fou, avec son costume de cow-boy déterré de six pieds sous terre et son regard perdu dans le vide. John Five arborera plusieurs guitares aussi loufoques les unes que les autres (on retiendra notamment une guitare transparente avec du liquide vert qui remonte comme ces lampes un peu vintage) et ce dernier nous gratifiera de quelques soli dont lui seul a le secret, dans une maîtrise chirurgicale de la guitare électrique. Le bassiste me fera penser au Joker et remplira parfaitement son rôle malgré la lumière beaucoup portée sur les deux précédents. Le groupe me fera rêver en jouant “More Human Than Human”, mon morceau préféré. Des petites références seront faites aux groupe The Ramones avec une reprise de “Blitzkrieg Bop” et aux Beatles avec la géniale reprise de “Helter Skelter”. Bref, il y a de tout et pour tout le monde ! Et tout le monde a été galvanisé, le public a été renversant d’énergie.
Le concert à peine fini, je me dis que, oui, j’ai vu Rob Zombie. Et que c’était juste exceptionnel. C’est dans des moments que ceux-ci que l’on peine à redescendre de l’extase dans laquelle on est enfermé, et je vais garder des souvenirs plein la tête, à n’en pas douter. Comme disait le regretté Thierry Roland : « Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah c’est super. Quel pied, ah quel pied ! Oh putain ! Olalala ! » (Et c’est là où Chris nous gratifie de son rire légendaire.)

Setlist Rob Zombie :
Intro
Meet the Creeper
Superbeast
Living Dead Girl
More Human Than Human (White Zombie song)
In the Age of the Consecrated Vampire We All Get High
Dead City Radio and the New Gods of Supertown
Helter Skelter (The Beatles cover)
Get Your Boots On ! That’s the End of Rock and Roll
Well, Everybody’s Fucking in a U.F.O.
House of 1000 Corpses
Guitare Solo
Thunder Kiss ’65 (White Zombie song)
Blitzkrieg Bop (Ramones cover)
Intermission (“3 From Hell” Trailer)
Dragula

USA 3 / Europe 2

Étrangement, si je redoutais la descente du fait qu’il me fallait cinq minutes montre en main, le prochain groupe ne fera que me confirmer que je n’aurais aucun mal. Amon Amarth est juste un de mes groupes de référence en terme musical. J’ai eu le privilège de faire la chronique du dernier album tant décrié, j’avais de fait hâte de me frotter au groupe en concert (déjà vu auparavant) pour voir quel accueil sera donné aux nouveaux morceaux. J’avais eu l’outrecuidance d’affirmer qu’il n’y avait plus grand chose de death metal dans leur musique, mais plus un basculement vers un heavy plus commercial, ce qui de mon point de vue n’était pas anormal ni péremptoire. Mais quand même ! J’étais impatient et le décor de scène caché par un rideau me laissera encore plus frétillant. Quand entre le groupe sur le morceau ultra connu “The Pursuit of Vikings”, je trouve déjà la scène très belle. Avec ce casque à corne (hérésie !) géant qui sert de support batterie et l’immense arrière-scène changeant selon les morceaux, tout est planté ! Et toute petite nouveauté : les T-shirts arborés par le groupe, noirs bien sûr, ont le logo Berserker. À part cela, rien de très notable : les instruments sont les mêmes, Johan Hegg a toujours sa corne à boire à la ceinture, toujours la barbe. Mais quel concert mes aïeux ! Si les morceaux de Berserker me laissaient dubitatifs quant au rendu en concert, là je n’ai plus l’ombre d’un doute : ils sont géniaux ! “First Kill” est exactement dans la même veine que les morceaux plus cultes joués en live, “Crack the Sky” est d’une efficacité redoutable, “Raven’s Flight” itou. Seule petit ombre au tableau : ils sont finalement peu nombreux du dernier bébé à être joués. Mais qu’importe ! Pour le reste, on retrouve quelques morceaux cultissimes (“Twilight of the Thunder God”, “Guardians of Asgaard”) et un morceau que j’avais toujours sous-estimé en CD et qui passe super bien en live (si on aime le côté pouët-pouët d’Alestorm) : “Raise Your Horns”. Nous invitant à s’en mettre une bonne lampée avec lui, le morceau se verra entraînant à souhait. J’ai aussi trouvé Johan Hegg un peu moins prompt à exhorter le public que d’habitude, et les autres musiciens un peu trop en retrait par rapport là encore à d’habitude. Pour le reste c’est du méga lourdingue et je me souviens maintenant pourquoi j’adore ce groupe. Certes, il est ultra commercial et piétine de moins en moins les plates-bandes originelles qui faisaient rêver les premiers amateurs. Certes, le death metal est moins présent car certainement moins vendeur. Mais quand on voit un concert d’Amon Amarth, avec son dragon géant qui sera en arrière-plan, les effets pyrotechniques et le professionnalisme du groupe qui veut clairement nous vendre du plaisir, on ne peut pas passer à côté d’un tel groupe sans dire « ah oui, respect ». Alors, messieurs, si par miracle vous nous lisez : respect à vous, et surtout un grand merci pour ce concert.

Setlist Amon Amarth :
The Pursuit of Vikings
Deceiver of the Gods
First Kill
The Way of Vikings
Crack the Sky
Death in Fire
Shield Wall
Raven’s Flight
Guardians of Asgaard
Raise Your Horns
Twilight of the Thunder God

USA 3 / Europe 3

 

Allez, on en est déjà à l’avant-dernier groupe du soir. Et je sais par avance que je vais souffrir. Représentez-vous la chose : je suis en fosse depuis 16h30, j’alterne avec plus ou moins d’adresse les deux Mainstages pour être au plus près possible des groupes et les observer. Je savais simplement que tout ce que j’avais entrepris depuis le début n’était qu’un échauffement comparé à ce qui m’attend en fosse. En vérité, je n’étais pas prêt les gars. Car en face, c’était Slipknot… Et en concert ça dépote à mort ! Le premier point fort du groupe américain est bien évidemment tout le soin qui est porté à la scénographie : il y a un grand luxe de décors très industriels, les percussionnistes sont perchés en hauteur et les deux claviers/synthétiseurs sont en rang d’oignon avec la batterie en fond. Les guitaristes/bassistes occuperont une large place en avant-plan mais c’est bel et bien Corey Taylor le frontman qui ramène toute l’attraction vers lui. Déjà, son masque est très troublant : sorte de blancheur qui lui colle tellement au visage qu’on a l’impression, si on ajoute l’articulation de la bouche qui est laissée et les yeux visibles, que c’est son vrai visage ! Flippant. Les autres auront sensiblement les mêmes que les derniers albums. C’est incontestablement une des marques de fabrique de Slipknot (même si la paternité du concept est revendiqué par Mushroomhead, créant un conflit de longue date entre les deux groupes). L’autre empreinte, et non des moindres, est l’énergie. Ça n’arrête jamais ! Toujours en mouvement, jamais avares de headbangs et d’injonctions au public, un concert de Slipknot c’est une communion presque sectaire avec le public venu en masse. D’ailleurs, plusieurs fois Corey Taylor nous nommera « mes amis, ma famille » en anglais. Et la dernière touche Slipknotienne est cette propension à faire des pauses pendant les morceaux pour encore plus exciter les lions en cage que nous sommes, par des longs moments de parole et d’encouragement à la violence. Le nu metal proposé est en effet un véritable concentré de violence d’un point de vue musical, que ce soit dans les instrumentations que dans les paroles. Hormis le chant clair, rien n’est laissé au hasard, tout est millimétré. Franchement, étant mon premier concert, je suis abasourdi (entre deux pogos) par la précision clinique de leur concert. C’est propre, net et sans bavure. J’entends le public dire que le groupe semble fatigué, bon sang ! Qu’est ce que ça doit être quand il est en forme !
N’ayant jamais été un fan absolu, ma connaissance discographique a été toutefois gâtée par les interprétations des morceaux “Spit It Out” (en rappel) qui est devenu un classique, “The Devil in I” qui a été un des premiers morceaux où je me suis senti un peu diabolique (période d’adolescence honteuse…) et “Vermilion” que j’ai toujours adoré dans ses trois versions. La fin du concert verra Taylor nous expliquer que pour une première représentation du Knotfest en Europe, il ne pouvait pas trouver meilleur public qu’au Hellfest, et honnêtement je le crois sur parole. Le public a été incroyable, complètement acquis à sa cause, montrant par là l’envergure énorme que ce groupe a pris dans le monde metal depuis sa création en 1995.
Je n’étais pas prêt, vraiment. À prendre un uppercut pareil ; à être aussi ballotté dans la fosse (mais jamais tombé ! Toujours invaincu !) ; à entrer en communion avec des centaines de milliers de personnes car même ceux au fond semblaient touchés. Slipknot a mis tout le monde d’accord à commencer par moi. Quel concert, bordel !

Setlist Slipknot :
Intro (515)
People = Shit
(sic)
Get This
Unsainted
Disasterpiece
Before I Forget
The Heretic Anthem
Psychosocial
The Devil in I
Prosthetics
Vermilion
Custer
Sulfur
All Out Life
Duality

Rappel :
Spit It Out
Surfacing
’Til We Die

USA 4 / Europe 3
Et voici le clou du spectacle, la fin de ce Knotfest qui m’a réservé quelques contusions et hématomes. Groggy encore par la fatigue d’être autant en fosse(s) et par l’énergie déployée durant cette journée, Sabaton se présente enfin. Bon, je les avais déjà vus une fois à Marseille, j’ai également fait la chronique de la réédition de Carolus Rex, donc je ne pars pas dans l’inconnu. Sabaton occupe le paysage metal depuis sa création en 1999, et le moins que l’on puisse dire c’est que les Suédois ont su se faire une place de choix dans ce paysage, mais une place également assez clivée. Il y a en effet beaucoup de détracteurs pour ce groupe dont on reproche je-ne-sais-quoi d’ailleurs. Mou ? Trop épique ? Jouant la carte G.I. Joe ? Personnellement, je ne trouve pas réellement de défaut à ce groupe. Le power metal qui est proposé a toujours été à la hauteur de son talent. Mais bon, il en faut pour tous les goûts et manifestement, le public a décidé que c’était un goût amer. J’ai vu un nombre incommensurable de personnes s’en aller après Slipknot, laissant une brèche béante au groupe en fosse et à l’arrière. Alors quoi ? Les gens ne seraient venus que pour Slipknot et auraient pris la poudre d’escampette ? Il faut croire, oui. Eh bien, si vous me lisez, je peux vous dire que vous avez raté un super concert.
Car Sabaton est parti sur les chapeaux de roue avec “Ghost Division” et son introduction dantesque. À noter que le groupe a mis le paquet sur sa mise en scène avec la présence de choristes déguisés en soldats sur certains morceaux, et le fameux tank Sabaton où est niché le batteur. Sans oublier ces fameux pieds de micro avec des casques ou les effets pyrotechniques. Franchement, j’ai adoré ! Cette mise en scène colle parfaitement avec les morceaux très épiques du groupe, qui tourne toujours le concept de ses morceaux sur les guerres et l’Histoire. J’ai eu quelques regrets comme le fait qu’il ne joue pas le morceau „Gott Mit Uns“ ou «Attero Dominatus» que j’adore, mais sinon tout était génial, surtout 『Shiroyama』 et “The Lion From the North”. Les gens, vous auriez dû rester ! Mais qu’importe, parce qu’en fosse c’était juste une super ambiance. Le public reprenant quelques refrains, les bousculades se faisant rares à cause, j’imagine, de la fatigue et de l’alcoolémie de certains. Les musiciens sont toujours au top avec un Joakim Brodén qui donne tout (un peu trop, on le saura par la suite…), Hannes Van Dahl qui est toujours une machine à la batterie et les gratteux qui assurent le spectacle avec les soli et les chœurs. Mon moment d’extase est arrivé lorsque le groupe a joué en rappel “Swedish Pagans”. Et ce morceau est quand même extraordinaire quand on sait qu’il s’agit au départ d’un morceau bonus, et qu’il est devenu un morceau-phare du groupe. En tout cas, j’ai vibré pour la dernière fois de la soirée. C’était énorme de finir avec eux. Finir ? Pas sûr… La suite, on la connaîtra au première lueur de l’aube le lendemain…

Setlist Sabaton:
Ghost Division Intro
Ghost Division
Winged Hussars
Resist and Bite
Fields of Verdun
The Price of a Mile
Shiroyama
Bismarck
Dominium Maris Baltici
The Lion From the North
Carolus Rex
Night Witches
Diary of an Unknown Soldier
The Lost Battalion
The Last Stand

Rappel :
Primo Victoria
Swedish Pagans
To Hell and Back
Masters of the World

C’est le moment d’annoncer le score final : USA 4 / Europe 4. Match nul donc mais pour une soirée magnifique. J’ai passé ce premier jour de report en condition directe, c’est-à-dire en fosse, non sans encombre mais avec des souvenirs exceptionnels. Vous me direz, avec une affiche pareille, tout était réuni pour toucher du doigt le septième ciel ! Sur l’organisation, c’était super. Rien à redire : le son était très bon, la météo plutôt clémente (Sol nous a un peu épargné pour ce premier jour, enfin… demandez à Chris Metalfreak ce qu’il en pense, et à Skyline) et le public a été au rendez-vous. J’ai déjà hâte d’être au lendemain pour me frotter au Hellfest, mais d’ores et déjà ce Knotfest est une énorme réussite. Un grand bravo à Slipknot de proposer des affiches titanesques comme celle-ci en Europe, on a été gâtés. Un grand merci au Hellfest également d’avoir eu l’initiative de proposer que ce festival se produise pour sa date unique en France, ce n’est pas rien pour l’image du metal hexagonal ! C’était chouette de vivre cela !
Maintenant, un bon sommeil de quatre heures nous attend, on se voit la prochaine fois les amis !

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