Metal Fest Winter Blast 2 (La Tour-En-Jarez, 09 février 2019) ...
Photos + report : Fast Freddy
Organisation : Bloody Noise
La-Tour-en-Jarez, commune campagnarde proche de Saint-Etienne connu pour son calme et sa douceur de vivre va se transformer l’espace d’une journée en la capitale ligérienne du Metal en accueillant la deuxième édition du Metal Fest Winter Blast, baptisée extrême…
Ce que l’on comprend allègrement en voyant l’affiche proposée avec pas moins de 6 groupes, le tout concocté par Bloody Noise !! Autant le dire tout de suite, cette date a tenu toutes les promesses que la programmation laissait entrevoir malgré la défection de dernière minute de Sublime Cadaveric Decomposition (problème de santé) remplacé au pied levé par Ashed Winter ! C’est un Play Pop rempli d’une centaine de fondus qui a savouré chacun des groupes aux styles différents mais assénant tous un Metal avec force, tripes, conviction et passion !
Honneur à Broken Down, combo qui glisse doucement vers ses vingt années d’existence, d’ouvrir ce Fest en cette fin d’après-midi ! Les Stéphanois qui ont accueilli Chat au micro l’année dernière livrent une prestation de Death Metal Old School de bonne facture, influencée par Obituary, Entombed et autres références du genre ! Quoi de mieux pour mettre nos oreilles dans le bain ! Les toujours jeunes « vieux briscards » déroulent leur set façon force tranquille, l’expérience parlant ! Les morceaux alternent parfois rapides, lents ou surprenants comme « Black domina » dont l’intro aurait pu nous faire croire qu’on était en Jamaïque si on n’avait pas regardé le panneau à l’entrée du village ! Quarante minutes de show qui auront parfaitement lancé la soirée ! Still there guys !
C’est Ashed Winter, groupe de Thrash / Death metal de Roanne d’à peine un an et appelé de la dernière minute pour compléter l’affiche suite au retrait de SCD qui va succéder à Broken Down ! Inutile de dire que c’est un réel challenge pour le quatuor (Greg le bassiste n’ayant pu se libérer du job pour venir) qui peut autant déchanter que marquer des points ! Les titres joués sont tous évocateurs d’une ère post apocalyptique « The age of ashed winter », « Eternal warfare », Mass suicide » sont envoyés sans autre forme de procès ! La jeunesse du groupe est palpable, chacun se cherche du regard pour se synchroniser mais y’a de l’envie de bien faire ! Les morceaux tiennent largement la route, les riffs sont cinglants bien assurés par Lana concentrée et appliquée et Lucas martèle les fûts à la façon du XV néo-zélandais qui arrive lancé pour te faire bouffer le gazon ! A mi-set, Alex (lead guitar) et Nico (chant) intervertissent les rôles et à en croire les échos du public, c’est plus efficace dans cette configuration ! Ashed Winter envoie au final 7 compos + une reprise de « Rewind it all » des Allemands de Disbelief ce qui en moins d’un an d’existence est déjà une belle performance ! Y’a du travail derrière tout ça, souhaitons leur bonne route et passez les voir le 12 juillet à Roanne au Sevens histoire de les soutenir !
C’est au tour de Sharked d’entrer en lice ! Leur dernière prestation au Brin de Zinc en décembre dernier n’avait laissé personne indemne… Bis repetita ce soir ! Bim bam boum, prends ta claque de Thrash death metal brutal dans ta face ! Mieux valait s’échauffer les cervicales en amont pour éviter des craquements de vertèbres à tout va !
Énorme prestation de l’ensemble du groupe est un doux euphémisme pour dire qu’il n’y a pas de mots assez forts pour traduire la qualité du show tant sur le plan visuel que musical ! Tout est envoyé avec un professionnalisme impressionnant qui traduit outre un travail conséquent derrière un talent à l’état pur ! Question charisme, t’es servi plus que de mesure ! Thomas, hormis le fait qu’il te voit le fond du crâne lorsqu’il te regarde envoie du lourd à la batterie, Djo domine sa basse en prenant le temps de déconner quand il capte ton objectif, TomRoger au look rappelant Scott Ian à une certaine époque (si si) envoie des riffs façon S.O.D puissance et rapidité décuplées, quant à l’Abbé SM, frontman intenable, époustouflant avec une voix tantôt rauque et grave, tantôt poussant dans les aigus qui confère à Sharked une brutalité extrême de tous les instants ! Heureusement qu’il y a ArtRose (samplemixer) pour amener un peu de tenue dans l’jeux d’boules si je puis dire… Quelque chose me dit qu’elle cache bien son jeu ! Les morceaux du dernier EP sont tous exécutés ainsi que sept autres titres du même acabit ! Avant-même d’avoir le temps de récupérer ou de te remettre de la bagarre du morceau qui vient de finir que le titre suivant t’embarque de nouveau dans une furie dévastatrice ! C’est comme si tu étais au maximum de tes capacités pendant un sprint et que tu arrivais à accélérer toujours plus en te demandant quand tu allais exploser ! Bref une seule chose à dire : c’est où et quand la prochaine date ! Chapeau les gars !
Pas facile pour Prismeria de prendre le relais après une telle démonstration. Après une escapade en début d’année en dehors de la région (deux dates à Toulouse et Bordeaux), les Lyonnais (comme Broken Down) ont répondu présents pour remplacer Soulbreeder et Electric Charged prévus initialement ! Fin octobre 2018, le groupe a sorti l’EP « Lost Individual Thoughts » qui lui sert d’ossature pour les lives ! Et c’est d’ailleurs par « Bar fight » issu de cet opus que les hostilités commencent et on peut constater que l’on repart sur le même niveau d’intensité ! Gros son et show bien rôdé qui font adhérer d’emblée le public ! Les titres s’enchainent et Prismeria nous gratifie même de trois morceaux (dont deux jamais encore joués live) qui figureront sur le prochain album dont la sortie est prévue fin 2019 – tout début 2020. C’est du Brutal Metalcore millimétré, précis efficace, chacun connaissant parfaitement sa partition pour un rendu collectif parfait ! Benjamin (guitare) et Alexandre (basse) y vont de leur passage dans la fosse pour ajouter de la folie, comme s’il en manquait !!! Cyril (chant) envoie du lourd au micro, son timbre de voix et sa puissance ajoutent de l’agressivité à l’ensemble ! Prismeria régale en offrant une prestation aboutie et bien ficelée ; les lyonnais progressent rapidement même très rapidement et peuvent prétendre à partager des scènes de plus grande renommée sans rougir ! Bravo les Gones !
La soirée avançant, le style va évoluer vers le Black, logique, non ?
Sorti tout droit des entrailles minières du Forez, Mythark pose d’emblée une ambiance sombre, lugubre parfois malsaine chère à leur Death / Black contant l’horreur voire l’épouvante dans les mythes et légendes ! Les arrangements sampler apportent une touche symphonique qui colle parfaitement à l’ensemble en jetant un voile mystérieux et inquiétant ! Les tenues de circonstance et la gestuelle des membres du groupe viennent parfaire le tableau ! Volker (chant) en impose, tant par son gabarit que par la puissance de sa voix ! Au bon sens du terme, sa voix fout les jetons ! Vidark (guitare) et Suif (basse), ce dernier complétant parfois Volker dans ses vocalises, assurent la lourdeur des titres et Grim (batterie) tient la baraque, ou la grotte ou le château, c’est au choix ! Après 45 excellentes minutes, « Vlad Tepes », morceau évoquant Vlad l’empaleur qui sévissait dans les Carpates au 15ème siècle – voir l’excellent clip sur le lien ci-après- vient clore ce set de toute beauté !
Belle découverte me concernant (je les avais loupés début janvier au Rock ‘n’ Eat) que je ne peux que vous conseiller !
Quand on se dit que c’est au tour de Mithridatic, on se rend compte que l’on n’a pas vu passé le temps, signe d’un spectacle de qualité proposé depuis plusieurs heures ! Place à la tête d’affiche, please welcome Mithridatic !
Quand on déguste un whisky de 12 ans d’âge, on l’apprécie à sa juste valeur ! Quand on assiste à un live de Mithridatic, groupe de 12 ans d’âge, on le déguste du début à la fin sans modération ! Bon après, la modération, chacun fixe la limite qui est la sienne, hein !? C’est parti, sans détour pour 9 morceaux de Metal extrême (mélange de death, black, brutal, sludge, etc…) qui vont être expédiés avec brio, le frontman assurant encore un show au bout de lui-même en portant sur son front les stigmates de ses battles avec les boites à houblon ! Le line up n’est pas là pour être ici (comme on dit dans le rugby), ça ne fait pas dans le détail ! C’est d’un solide prêt à tout affronter ! Aux guitares techniques et incisives, la basse lourde et martelante fait écho pour dessiner les contours nets et précis des morceaux et que dire de la performance époustouflante de celui qui tient les fûts ! Un show dans le show tant son talent et sa force ont fait l’unanimité ! Sans nul doute une référence d’un niveau qui dépasse de loin celui national !
Vous l’aurez compris, Mithridatic, c’était encore du grandiose qui s’est traduit par un public très expressif, bien aidé par le partage de ravitaillement de boissons houblonnées ! Une prestation à l’image de l’édition : extrême !
Au terme de ces six heures de Fest, chacun mesure la chance qui était la sienne d’avoir pu assister à cette deuxième édition qui fût de toute beauté sur tous les plans ! Le mérite en revient au premier chef à Bloody Noise qui a su proposer une affiche variée, de qualité en tenant les horaires ce qui est loin d’être une mince affaire et en s’adaptant jusqu’à la dernière minute pour pallier les aléas et les changements inopinés pour le résultat que l’on connait ! Alors grand merci à tous les bénévoles qui ont œuvré des semaines durant pour permettre à la scène locale d’exister ! Enfin, un immense bravo aux six groupes pour nous avoir régalés de la sorte !
Déjà hâte de remettre ça pour la prochaine édition !
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