Nashville Pussy + Sinner Sinners + Rising Steel + Y Blues (Grenoble, l’Ily ...
Photos + report : Metalfreak
« Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » (Luc 23-34)
Il y a des fois où on ne sait pas par où commencer un live report jusqu’à ce que, sur les réseaux sociaux, tu tombes sur un comique qui remet en question les chiffres et la capacité des grosses organisations à remplir une salle de concert.
Voilà un gars, qui organise lui aussi des concerts, et qui multiplie les interventions négatives jusqu’à se mettre à dos un bon nombre d’intervenants de par ses affabulations : qu’il commence déjà par balayer devant sa porte et vider quelques unes de ses valises qui, tout doucement, commencent à devenir à son image : lourdes.
Donc on va lui pardonner, il ne sait pas ce qu’il fait, visiblement encore moins ce qu’il dit, mais par pitié, qu’il se contente de ne parler que de ce qu’il sait, il y gagnera tant en crédibilité qu’en dignité !
Bref, toujours est-il que l’intérêt de cette soirée ne se situe pas dans des frustrations stériles mais bien parce que les quatre furieux de Nashville Pussy sont revenus à Grenoble et ce sont quasiment 400 personnes – selon la police, les syndicats, les spectateurs et l’organisation – qui se sont déplacées en ce jour de commémoration d’un certain armistice de 1918…
Avant eux, deux groupes locaux (si si, vous m’avez bien lu, n’est-ce pas au fond ?) avec Y.Blues et Rising Steel, puis les Franco-Bataves de Sinner Sinners.
« Entendre le soir de la bonne musique, c’est accorder un juste dédommagement aux oreilles pour tout ce qu’elles ont à souffrir pendant la journée. » ( Pierre-Marc-Gaston de Levis, « Maximes et réflexions« , 1808)
Ce n’est pas la première fois que j’en parle avec des superlatifs et surement pas la dernière mais Y.Blues reste pour moi tant un OVNI musical qu’une tuerie absolue, que ce soit sur scène comme en studio. Leur dernier album fait encore partie de ceux que je me réécoute régulièrement avec un plaisir non feint.
Et ce qu’il y a de phénoménal avec ce groupe, c’est qu’ils ne font jamais deux fois le même concert : la dernière fois, Yaiba a joué seul avec Ian Giddey (Mountain Men) en première partie de King Dude au Brin de Zinc
Pour une fois, le groupe est au complet : les soucis de santé du bassiste Marmotte semble lui foutre un peu la paix (au grand plaisir de tous), le toujours très expressif et torse nu Sereb est derrière ses fûts, Yaiba envoie toujours ses accords avec sa douze cordes et, cette fois ci, Spike ,qui était déjà présent au Metalgresifest VII, vient pousser quelques gueulantes sur une bonne moitié des titres.
Une chose est sure, c’est qu’il y a toujours une surprise avec Y.Blues et le mieux, c’est que ça ne met jamais en péril ni l’énergie déployée, ni la cohésion du groupe. Encore une fois, j’en redemande !
Belle mise en bouche pour ce qui va suivre…
« Ils s’élancent comme des guerriers, Ils escaladent les murs comme des gens de guerre ; Chacun va son chemin, Sans s’écarter de sa route. » (Joel 2-7)
Rising Steel, tout doucement, commence à prendre de l’ampleur et ce n’est que mérité !
Dans ce groupe, Emmanuelson laisse tomber la six cordes qu’il porte dans Ellipsis et Whisky Of Blood pour ne se consacrer qu’au chant, laissant la part belle aux duels de guitares qui sont une des grandes forces du groupe. En ça, Tony Steel et Mighty V deviennent impressionnants à force de travail et les titres tirés de l’album « Return of the warlord » en deviennent monstrueux.
Pendant trois bons quart d’heure, on a eu droit à une bonne revisite du heavy metal de comme dans le temps et ce ne sont pas les nombreux nostalgiques présents qui auront trouvé quelque chose à redire.
De « Breaking the silence » à « Devil’s woman » en passant par « Rising steel« , « Watcher » ou « Warlord« , le voyage dans le temps s’est passé comme une lettre à la poste, avec en prime un claviériste nous apportant quelques sonorités seventies impalpable dans l’ambiance générale.
Beau set !
« Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire, Ne te laisse pas gagner. » (Proverbes 1-10)
Ouais… Ben là, trop tard !
Comment dire ? Lorsqu’on a vu les techniciens installer un orgue Hammond juste sous notre nez, on s’est dit qu’on allait avoir droit à un groupe très seventies, à la Deep Purple, aux relents psychédéliques, et que sais-je d’autre plus passéiste ! Ben je t’en foutrais !
Sinner Sinners, d’entrée, nous a vite montré qu’ils allaient en découdre avec une énergie incroyable.
C’est bien simple, ça partait de partout !
Tu pouvais regarder où tu voulais, il y en avait toujours un pour sauter, gesticuler dans tous les sens, secouer tout ce qui était secouable : six personnes, trois filles et trois mecs, dont trois guitaristes, et on a eu droit à l’apocalypse pendant une (trop courte) heure !
Punk, rock ‘n’ roll overspeedé, on n’a pas eu droit au moindre temps mort dans tout ce catalogue de décibels où chaque titre était à lui tout seul une déflagration sonore : le chanteur ou le guitariste allait même jusqu’à se produire au milieu d’un public qui ne s’est pas fait prier pour enchaîner les pogos et autres stage diving.
Quelle furie et quelle énergie communicative !
Donc oui, je me suis laissé séduire par ces pécheur-pécheurs et suis reparti avec leurs deux albums dans le sac…
Setlist :
No hard feelings
Reaction
Cadavra
California
Last drop
Darkness
Imitate
Modern man
Hate yourself
Celexa
C’mon let’s go
Relax
SxD
« Je t’explique. Le Rock’n roll, c’est un sport de tripes, c’est avant tout un sport d’hommes. C’est pour le Peuple de la nuit, les gosses de l’Enfer, les masturbateurs, les exclus, les sans-grades qui n’ont pas le droit à la parole et aucun moyen de dire : « Eh ! Je hais ce putain de monde. Mon père est un connard ! Fuck aux enfoirés, fuck à l’autorité, je veux un orgasme ! » » (film The Runaways – 2010 – Kim Folley)
Alors va voir Nashville Pussy en concert, ça t’aidera !
On n’a pas le temps de reprendre notre souffle après la bourrasque de Sinner Sinners que le quatuor déboule sur scène. L’intro se passe le temps que le groupe se place et pan, on se prend « Everybody’s fault but mine » dans les gencives et les premiers pogotteurs dans le dos… et un pur orgasme auditif !
Pour le coup, ce soir-là, il ne faisait pas bon être photographe tellement on s’est pris de coups quand on restait devant la scène !
« Piece of ass » s’enchaînait et ça poussait dans tous les sens : Nashville Pussy n’avait pas l’intention de nous laisse respirer et nous le faisait savoir.
Comme pour Sinner Sinners, les musiciens bougeaient dans tous les sens, arpentaient la scène de droite à gauche sans discontinuer et Blayne Cartwright déclamaient ses insanités en même temps que pleuvaient ses riffs et ceux de Ruyter Suys qui, définitivement, est une lead guitariste hallucinante.
Pour les avoir vus bien cinq fois, j’ai trouvé ce show plus « musclé » que les précédents : était-ce l’arrivée du nouveau batteur Ben Thomas (ex-Six Shot Revival) qui y était pour quelque chose mais toujours est-il que sa prestation a été explosive, pour preuve le solo qu’il nous a envoyé en milieu de set, éclaboussant toute la salle de son talent !
Furie, énergie, Jack Daniels, riffs, rock ‘n’ roll, pogos, sueur, bonne humeur… Tous les ingrédients étaient là pour faire de cette soirée un putain de moment de rock ‘n’ roll avec une setlist puisée dans tous les albums du groupe.
Quelle bouffée d’oxygène !!!
Setlist :
Intro
Everybody’s fault but mine
Piece of ass
Pillbilly
I’m so high
Rub it to death
Hate and whiskey
Going down swinging
Till the meat falls off the bone
Up the dosage
Can’t you see
Go to Hell
Heart attack
Pussy’s not a dirty word
Rappel :
Struttin’ cock
Why why why
Go motherfucker go
Et on ne remerciera jamais assez Metallian Productions de nous avoir organisé cette soirée.
Puissent les jaloux du genre de ceux décrits en intro de ce live report en prendre de la graine…
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