Report de la Soilreporter Gwenn:
De passage à Paris, je ne pouvais manquer cette date qui allait réunir bon nombre d’amis, de passionnés, de metalleux de tous bords dans une ambiance qui promettait, vue l’affiche, d’être aussi bon enfant que magique. Chapeauté par Base Production (qui ne fait jamais avec le dos de la cuiller en termes de qualité), le Paris Metal France 2012 entame la nouvelle année en fracas de riffs énergiques engendrés par des musiciens tout sourire, qui ont pris un pied énorme à nous faire partager tous ces morceaux dans la chaleur intime du Divan du Monde.
Le démarrage se fait en douceur ave une ouverture de salle en tout début d’après-midi. Il ne fait pas chaud dehors. Il est aisé, vu l’emplacement de la salle, de trouver de quoi se restaurer à l’extérieur. Prendre l’air ne fera pas de mal non plus de temps à autres !
Je débute les festivités en découvrant le show du groupe Existance donc j’avais entendu quelques échos sur des forums français. Force est de constater que les musiciens, bien que très jeunes en apparence, savent se servir des outils offerts par leurs prédécesseurs sans aller non plus dans la pâle copie d’un heavy trop sulfureux. Très agréablement surprise également par la qualité du son du Divan, je me laisse prendre par le plaisir qu’offre Existance, faisant office de l’ouverture parfaite. Fort heureusement le monde est déjà bien présent à l’intérieur de la salle et le groupe ne souffrira pas des désagréments liés au statut de groupe d’ouverture.
Conscience démarre ensuite son set avec l’étiquette, comme Matthieu Gerbin Johansson le précisera par la suite, d’ovni du festival. Et il a tort ! Le groupe vient ouvrir les portes du metal vers des esprits moins avertis ou moins nostalgiques de cette faste période des années 80… un metal progressif, novateur, puissant, comme pour dire… OK, le Metal a été ça, nous proposons ceci. Très bien placé et bon choix, car force est de constater que personne n’est obligé d’adhérer aux styles les plus mélangés et les plus nouveaux et au moins, nous gardons la liberté de rester ou non. Les auditeurs présents n’oublieront probablement pas cette performance artistique de toute beauté, alliant à la fois contrastes, douceur, technique et puissance.
Evil One et cette boule d’énergie qui confirme la règle de « petit mais costaud » nous proposera un set varié alliant thrash et heavy énorme, le public les attendait et offre un répondant des plus généreux ! Le maître mot de ce show reste le plaisir, celui qui donne des frissons agréables à la simple écoute d’une note. Encore une fois le son y est probablement pour quelque chose. Après évidemment, chaque groupe aura ses détracteurs et il n’est pas évident de contenter tout le monde mais je pense qu’à ce niveau, Evil One s’en tape. Ils jouent, et on reçoit comme on veut. Personnellement j’ai beaucoup apprécié.
Suivra ensuite le clown, le théatral, le personnage génial incarné par Hervé, le chanteur du groupe Dygitals. Quelle ode à tout l’esprit metal ! Les mimiques, jeux du corps, sur un metal pas forcément des plus original mais rendu magique par son interprétation. Dygitals, et il faut s’en rappeler, fait partie de cette vague d’excellentes formations des années 80. La reformation était très attendue et personne n’a été déçu ! C’est même à se demander comment ils ont pu s’arrêter dans les années 90. « Tu vois ce qu’il fait là ?? Imagine la même chose avec l’énergie de ses 20 ans… », me dira mon voisin qui les connaît bien. Un set frisant la perfection, on espère les revoir très vite.
Voici ensuite ce qui fait la force du PMFF : la variété. Beaucoup plus Death, agressif, ravageur, Agressor vient marteler les planches et toute la salle se met à trembler. Les photographes à terre, des mush-pits énormes se créent dans une violence parfois à la limite du gérable, c’est l’effet Agressor. J’entendrai par la suite parler d’un groupe ancien mais qui a souffert pour je ne sais quelle raison d’une mauvaise médiatisation. En gros, un groupe encore une fois qui ne mérite pas d’être aussi méconnu et je donne raison à ceux qui soutiennent cette thèse. Agressor, ça a été, pour moi qui apprécie le metal extrême, une boule de feu oxygénée et j’ai réellement aimé chaque morceau proposé. Quelle technique, quelle voix, quels riffs !
Enfin les très attendus d’ADX, dont on connaît pour la plupart des gens présents, le contenu du show. ADX, c’est un groupe d’abord plein de courage, car après les déboires, accidents et autres obstacles qui ont jalonné leur parcours, ils auraient pu raccrocher le téléphone et tout envoyer bouler, beaucoup l’auraient fait à leur place. Mais non, ADX, c’est la même énergie, les mêmes tubes, les mêmes rassemblements dans une vague de dynamisme positif, qui se terminera d’ailleurs ce soir par une coupe de champagne offerte à un public ravi !
Un festival de toute première qualité, varié, explosif et plein de plaisir, je remercie les organisateurs, le public et ceux qui font vivre le metal sous toutes ses formes. Un metal forgé dans le passé mais qui vit et ce PMFF en a été la preuve… dans le présent.
Report du Soilreporter Metalfreak:
Voici le ressenti du deuxième larron de Soil pour ces plus de neuf heures de metal non stop.
Dans la mesure où je suis arrivé à l’heure pour avoir pris les bons métros aux bons moments (pas mal pour un provincial !), j’ai pu assister, en bon mâle fan de heavy qui se respecte, à un début de festival tout en charme avec les cinq demoiselles de Women In Iron Form, emmenées par une charismatique Sibylle Colin-Tocquaine (Witches), et il faut reconnaître que du Iron Maiden en jupons, ça vaut le détour. Avec les deux guitaristes se fendant de duels de guitares aux petits oignons, les demoiselles nous servent un set d’une bonne demi heure de reprises fidèles, donnant un plaisir tant auditif que visuel à une assistance conquise d’avance.. Bref, on kiffe !
Concernant Existance, c’est une excellente surprise d’un petit groupe de jeunots nous proposant une musique qui faisait rage alors qu’ils n’étaient même pas encore nés. Rafraichissants au possible, faisant preuve déjà d’une bonne maîtrise de leurs instruments, il est fort à parier que les gamins ne resteront pas dans l’ombre bien longtemps s’ils continuent sur cette voie.
Conscience a été également une grande surprise : plus progressifs et résolument plus modernes que tout ce qui aura été proposé durant le festival, eux aussi risquent fort d’avoir leur place dans le PMFF (paysage musical franco français) si leurs prochaines compositions sont de l’acabit des « The army« , « Beckoned » ou autre « Room of one » qu’ils nous ont offert pendant un set trop court.
Ensuite, on a affaire à un peu de brutalité dans ce monde de douceur avec le premier groupe qui veut tabasser un peu plus de la soirée ! Evil One et son nouveau chanteur, celui de Hürlement, viennent nous nettoyer un brin les cages à miel avec leur speed/thrash particulièrement expéditif, à l’instar de ce qu’ils nous proposent en album. Pas de temps mort, ça deboîte jusqu’à une reprise de Venom pas piquée des vers (« Black metal« ).
Concernant Dygitals, inutile de paraphraser ma binôme, elle a parfaitement décrit le set du groupe, qui nous aura fait passer un pur moment de rock ‘n’ roll : je rajouterais juste qu’en tant que vieux nostalgique de la période eighties, le maître mot de ce set aura été « plaisir ». De quoi redonner envie de se mettre les albums dans le lecteur vinyle.
Eux, je les attendais comme le Messie : Agressor est incontestablement un de mes groupes cultes, que j’avais découvert à l’adolescence avec la demo « Satan’s sodomy« , en même temps que celles de Loudblast (« Behind the dark mist » et « Ultimate violence« … ça c’est de la mémoire). Si je devais noter leur set, j’aurais mis la note maximale, mais enlevé malgré tout un point parce que là, faut que je rouspète un brin quand même : dis voir Alex, un titre de « Neverending destiny« , y aurait pas eu moyen ? Cela dit, avec « Medieval Rites« , « Sorcerer » (avec la frangine en plus, beau cadeau !), « Hyaloid« , « Antedilluvian« , « Overloaded« , « Barabas« , « Warrior« , « When Darkness« , « Deathreat« , « Someone To Eat« , « God From The Sky » et « Bloodshed« , on ne va pas faire la fine bouche. Sans oublier les pointes d’humour d’Alex entre les morceaux, avec sa voix toujours outretombesque… Entre les pogos derrière moi et la musique d’Agressor, j’en aurai pris, des baffes !
Les vétérans adorateurs de l’acier doux viennent enfin, et là, comme d’habitude, ils nous mettent le feu. Avec un batteur remplaçant un Dog, qui semble aller mieux dans ses soucis de santé , et qui n’aura pas démérité un seul instant, un Klod aux amphétamines, un Phil toujours aussi bon vivant et deux gratteux tout aussi précis, les titres s’enchaînent dans une ambiance bon enfant. Enorme.
Setlist : « Immortel« , « Notre Dame De Paris« , « Mémoire De L’Éternel« , « L’Étranger« , « Messe rouge« , « Livide« , « Déesse du Crime« , « Pachydermus« , « A La Gloire de Dieu« , « Delirium« , « Division Blindée« , « Caligula« .
Pour finir, un boeuf, et pas des moindres, avec tout l’ensemble des artistes présents ce soir pour un « Run to the hills » suivi d’un « Running free » en guise de cadeau d’anniversaire à un Phil’em all qui l’aura bien mérité !
Merci à Base Prod, Roger, Phil et tous les bénévoles pour cette soirée inoubliable !
Base production: http://www.base-productions.com/
Visitez également nos galeries : celle de Gwenn est ici, celle de Metalfreak là.
1 Commentaire sur “PMFF 2012 [08.01.2012] Paris, Divan du Monde”
Posté: 23rd Jan 2012 vers 13 h 44 min
Bon souvenir,aimerais voir des vidéos.
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