Photos + report : Metalfreak
Sacrée nuit que celle du vendredi au samedi !
Ayant opté pour un hébergement chez notre Lusaimoi, qui nous a magnifiquement décrit la première journée, c’est avec le morceau « Bioman » dans la tête de façon ininterrompue que je dors quelques courtes heures avant d’attaquer le samedi à galoper d’un bout à l’autre du site avec tout l’attirail du parfait touriste festivalier !
Et ce morceau de Bernard Minet ne m’aura quitté que lors des premières notes des Charlie’s Frontier Fun Town.
Alors les Grenoblois, comment dire ? Ils ont fait des progrès, de sacrés progrès : pour envoyer, ils envoient ! Première grande scène pour les cinq poilus, ils ont mis le paquet ! Et chacun s’accorde à dire que ce n’est pas en premier qu’ils auraient dû jouer, tellement ils ont gagné en cohésion et surtout en crédibilité ! Assurément un des plus gros espoirs de la scène hexagonale en matière de Heavy Metal/Stoner.
Nous les mettre juste après le petit déjeuner, c’était vicieux : c’est donc devant un public aussi clairsemé que réceptif que les poilus, visiblement heureux d’être là, nous ont délivrés autant de petites bombes atomiques que de morceaux joués avec une bonne humeur communicative.
Plus Thrash/Death, les Lyonnais de Dissident Solutions nous ont balancé un show tout aussi explosif à grand renforts de riffs influencés de grands anciens du genre et s’est avéré être une belle petite surprise de la part d’un groupe duquel je n’attendais pourtant pas grand-chose ! Ils envoient du bois et méritent d’être suivis de façon plus approfondie !
Machete, j’avoue, m’a aussi surpris !
Déjà pour la simple raison que je les ai confondus avec les Death/Thrashers finlandais de The Machete que je me serais fait un plaisir de voir depuis l’album Regression (2005).
Que nenni : ici, on parle bien d’un groupe de Vendée qui officie dans un putain de Stoner qui fleure bon le Down de Mister Anselmo ! Encore une belle découverte, suffisamment convaincante pour que je reparte avec leur album acheté avec grand plaisir.
Ensuite, j’avoue, là, j’ai pris une énorme baffe !
Celle du genre qui peut piquer pendant tout un festival : dans une veine non moins Stoner, mais plus psychédélique, Wo Fat a balancé sa musique au croisement des Hawkwind, Black Sabbath et Monster Magnet avec un groove incroyable ! Rajoutons à cela une gentillesse sans limite de la part du guitariste / chanteur qui s’est montré d’une grande disponibilité pour ses fans après son show, ça donne une idée de la richesse artistique et humaine du trio américain !
Véritablement une des révélations du festival.
J’avoue qu’ensuite, First Blood, bien que d’une brutalité Hardcore de tous les instant, m’a plutôt laissé froid ! D’une, parce que le genre pratiqué par le groupe n’est pas excessivement ma came, mais également parce qu’il était difficile de passer après Wo Fat !
La transition entre les deux genres musicaux proposés étant surement trop brutale (c’est le bon mot), ce qui ne remet pas en question les qualités scénique et artistique des musiciens ! Le public, lui, a suivi à grand renforts de pogos, slams et autres circle pit… et c’est bien là l’essentiel !
Très attendues, les Crucified Barbara, sous une pluie fine, nous ont offert un show digne de leur rang, avec un bassiste bien barbu qui a très bien assuré l’intérim d’une Ida Evileye attendant un heureux évènement !
Le groupe a délicieusement mis tout le monde d’accord et ont, même amputées d’une des jolies blondes, fait preuve d’une précision et d’une puissance telle qu’elles nous ont depuis toujours habitués.
Puis vient Ultra Vomit et là, j’avoue, je n’ai pas du tout accroché.
Alors oui, l’humour pipi-caca-prout, c’est bien ultra sympa… un temps !
Les morceaux en eux-mêmes sont ultra efficaces, et après tout c’est bien ce qu’on leur demande ! On sait aussi que quand on se fait un concert d’Ultra Vomit, on sait à quoi s’ultra attendre, mais alors ce qui me faisait décrocher, ce sont les innombrables et un peu (trop) longues discussions entre les morceaux !
Alors les fans adorent, les détracteurs vont boire un coup et se manger un ultra sandwich mais pour ma part, trop de déconnade tue la déconnade, j’ai décroché au bout d’un quart d’heure pour me faire plaisir au merch’. S’ils ne se contentaient que de la musique, ça aurait été à mes yeux une des plus grosses claques dans la figure tellement leur puissance de feu est (ultra) violente.
Dommage.
Bon, maintenant, tu prends un peu de Soulfly, un soupçon de Ill Nino et quelque peu de Machine Head et tu obtiens Terror Universal, sorte de Slipknot du pauvre proposant un Neo Metal ultra carré et bourrin, à grand renfort de masques horrifiques. Ça te donne un show bien violent tout comme il faut !
Pourtant assez réfractaire au genre pratiqué, le show m’a bien convaincu et donné envie d’en savoir plus.
Il en sera de même pour (Hed) P.E., groupe duquel je n’attendais absolument rien pour la bonne et simple raison que je n’ai jamais accroché un tant soit peu leur musique.
Leur show a été bien carré, ultra pro avec des musiciens rivalisant de charisme, un chanteur pour le moins crédible mais la sauce n’a pas pris : ils ne m’ont pas fait changé d’avis… D’autant moins que j’attendais avec impatience le groupe suivant.
J’en ai profité pour me restauré après avoir shooté le groupe pendant quelques morceaux qui m’auront quand même fait secouer les cervicales à plusieurs reprises.
C’est donc le ventre plein que je me prends Crowbar bien dans la figure, plus de dix ans après les avoir vu pour la dernière fois à Strasbourg en première partie de … Bolt Thrower !
Si je ne gardais qu’un énorme souvenir d’un show tout en puissance, que dire de celui-là ?
Tout simplement énorme !
Un Sludge Metal tout en puissance, magnifié par le charisme d’un Kirk Windstein bougon à souhait mais d’un professionnalisme à toute épreuve. Là encore, on appréciera la disponibilité du gaillard après le show pour un grand nombre de selfies et autres autographes donnés avec un plaisir non feint.
S’il est un autre groupe, à l’instar de (Hed) P.E., duquel je n’attendais pas grand-chose, c’est bien Ill Nino ! De tous les albums que j’ai eu entre les mains (grosso modo : tous), aucun ne m’a transcendé, et leur Neo Metal m’a toujours au mieux fatigué, au pire gonflé !
C’est dire si je me contrefoutais de ce que j’allais entendre : j’étais là pour prendre des photos, je me serais très bien contenté de cette activité.
Mais là où (Hed) P.E. ne m’a pas convaincu plus que ça, les gars de Jersey City , eux, m’ont carrément foutu sur le cul !
Quelle puissance, quelle présence, quel… tout !
Chaque musicien était photogéniquement intéressant, mais chaque fois qu’on regardait quelque part, il se passait quelque chose !
Ill Nino nous a offert un set tout en énergie pure, huilé tout comme il faut, avec une précision aussi diabolique que la musique était vectrice de mouvements de foule ahurissant à chaque coin du public !
Une formidable tuerie qui prouvait que je pouvais me tromper sur la qualité d’un groupe en ne me basant que sur leur support CD.
Seul bémol : en réécoutant les albums une fois posé chez moi après coup, je n’ai pas retrouvé cette furie. Par contre, en live, je compte bien les revoir !
Pour finir ce samedi soir haut en couleur, on a eu droit à DragonForce, groupe anglais que j’avais déjà vu à Lyon il y a quelques années et qui m’avait laissé un souvenir assez fort.
Et ce n’est pas ce soir au Sylak que je vais changer d’avis : c’est bien simple, ils sont juste hallucinants. Pas un temps mort, ça part de partout, les six anglais vont à une vitesse hallucinante sans le moindre temps mort.
Quelle claque !
Avec une technique sans faille, les guitaristes se font des duels de guitares incroyables sur des rythmiques épileptiques.
Branlettes de manche certes, speederie intense tout azimut ok, mais les musiciens mettent une telle énergie qu’il est impossible de décrocher la moindre seconde.
Un final en apothéose pour une deuxième journée haute en couleur !
Dommage que je doive repartir et louper le troisième jour, obligations professionnelles… obligent !
Parce que rien que pour Death Angel, Krisiun, Misanthrope et Kataklysm, je serais bien resté !
Lusaimoi va nous raconter cette journée… mais ça, c’est une autre histoire.
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