Photos + report : Metalfreak
Ça y est, les choses sérieuses commencent : on a à peine englouti le petit déjeuner de l’hôtel qu’il faut déjà penser à zapper l’apéro et se rendre sur le site du festival.
La nuit a été chaude, c’est le moins qu’on puisse dire, et le soleil tape déjà sévèrement !
Les organismes vont encore prendre cher, la canicule est elle aussi au rendez-vous, une fois de plus.
Et comme le Sylak a toujours la délicieuse habitude de faire jouer les groupes locaux, ce sont les Lyonnais de Yoda Rising de s’y coller en premier en collant une grosse dose de hardcore, comme ça, d’entrée, dans les oreilles d’un public qui est déjà bien nombreux.
Et autant dire qu’il n’y a pas que le soleil qui tape fort en cette fin de matinée : Yoda Rising se fout carrément les testicules à même le sol de la scène et nous envoie des décibels à ne pas en finir.
J’avais longtemps dit que le hardcore ne me faisait plus beaucoup d’effet, des groupes de la trempe de celui-ci me réconcilie avec le genre.
Et le chanteur ira jusqu’à continuer à hurler sa colère dans le micro en se faisant porter par la foule.
Spectaculaire, d’entrée !
Pour Burn Your Karma, il ne fallait pas s’attendre à ce que la pression redescende un tant soit peu.
Je t’en foutrais oui ! Bien au contraire : même s’ils m’ont moins fait secouer la tête que leurs prédécesseurs, il faut reconnaître qu’ils y ont mis toutes leurs tripes aussi.
Thrash ? Death ? Hardcore ? Un peu de tout ça, mon Général : c’est furieux, ça tabasse, ça déclenche du mouvement de foule dans la fosse, et ça groove en balançant parpaing sur parpaing sonores du début à la fin !
Mais les réjouissances ne s’arrêtaient pas là !
Enfin arrive un des groupes que j’attendais avec impatience.
Les Polonais de Hate, dès les balances, je sentais qu’ils allaient nous mettre la misère.
Et bordel que ce fut bon, puissant, intense, et représentaient tout ce que j’aime dans le black / death metal.
J’entendais quelques commentaires dans le public les traitant de Behemoth du pauvre. Que nenni, les similitudes musicales sont certes bien présentes mais chacun des deux groupes Polonais a sa propre identité et celle de Hate n’a rien à envier à ses compatriotes.
Par rapport à leur show Grenoblois avec Enthroned et Belphegor à l’automne 2017, ils ont su encore gagner en maîtrise, rapidité et intensité.
Seul reproche : il aurait été préférable de faire jouer un groupe comme celui là de nuit, pour l’ambiance.
Mais c’est vraiment histoire de chipoter.
Impressionnant !
Bon, ok, passer de Hate à Monkey3, sans transition, ça peut paraître brutal.
L’univers plus éthéré des Suisses, combinant habilement le stoner, le psychédélique, le progressif et le space rock avait de quoi prendre le public sérieusement à contre-pied : les plus extrêmes des metalleux seront partis se baigner ou boire un verre, les autres auront pu assister à spectacle de qualité, totalement instrumental, univers dans lequel je me suis surpris à apprécier rentrer et me prendre une quarantaine de minutes de pur plaisir auditif.
Je passerai très rapidement sur la prestation d’un Eyehategod qui ne m’aura emballé ni visuellement, ni musicalement.
J’aime bien quand ce sont les chanteurs qui tiennent leur pied de micro et non l’inverse. Quant à son attitude, je l’ai trouvée déplaisante vis à vis d’un public qui mérite mieux et ce, malgré les efforts des musiciens pour donner le change.
Mais ça n’aura pas suffi !
Bref, je n’aurai tenu que le temps de prendre quelques clichés… et de repartir au point presse pour profiter de l’ambiance entre amis.
Je vais surement m’attirer les foudres de gens qui pensent que je n’y connais rien, mais Soilwork est l’archétype des groupes qui m’emmerdent profondément en album – question de goût, c’est comme ça – mais qui me foutent une grosse mandale dans la gueule à chaque fois que je les vois en concert.
Et ce jour là n’a pas échappé à la règle : pour la quatrième fois que je les vois, le constat est le même.
J’écoute les titres, je me prends un pied incroyable pendant tout le show.
Du coup je passe au merch’ et me prend le dernier album en date et quand je l’écoute en rentrant dans la voiture, je ne retrouve pas les sensations que j’ai eues pendant le concert.
Comme à chaque fois.
Pas grave, je les reverrai avec plaisir lors de la prochaine tournée par chez nous…
Quand les organisateurs du Sylak avaient annoncé Danko Jones dans la programmation, j’en ai presque sauté de joie.
Le trio fait partie des groupes que j’affectionne particulièrement et c’était aussi l’occasion de vérifier enfin par moi même s’ils étaient à la hauteur de leur réputation scénique !
Et bien il n’y a pas photo (enfin si, y a qu’à les regarder), elle n’est pas usurpée.
Et en plus, ils se permettent le luxe de montrer qu’ils sont heureux d’être là avec une sympathie flagrante pendant tout le set.
Une autre claque de la journée.
Je n’avais pas déjà dit que je n’était pas le plus gros adorateur de hardcore de la planète ?
Si, et souvent en plus !
Mais bon, tu as des groupes comme les vétérans de Madball qui prennent un malin plaisir à absolument vouloir me faire mentir. Avec l’énergie, la rage et la colère du hardcore typiquement New Yorkais en prime.
Donc le public, lui, que fait-il ?
Ben il pogotte, il slamme, il fait transformer la fosse en champ de bataille, tout simplement, pendant que les vétérans du genre ne se font pas prier pour envoyer du lourd !
Et moi, qui dit toujours que je n’aime pas le hardcore, je passe pour un baltringue à jammer comme un malade avec mes appareils photos en main…
J’t’en foutrais, tiens !
Quand on voit que d’autres vétérans comme Black Flag succèdent à Madball, et surtout quand ce groupe a bercé quelques peu ton adolescence, tu peux t’attendre à ce que le niveau, qu’il soit sonore, musical ou intense, monte encore d’un cran !
Ben non !
Déjà Black Flag sans le charismatique Henry Rollins, on sent qu’il manque quelque chose de fondamental, mais quand en plus on a la sensation que le groupe donne le service minimum, sans interaction avec le public, et donnant presque l’impression de se faire chier, on n’adhère pas.
En dix minutes montre en main, je repartais déçu pour vaquer à d’autres occupations, me disant que les clichés suffiront à eux mêmes…
Si on m’avait accrédité en me disant que je ne pouvais assister qu’à un seul concert par jour, j’aurais hésité entre Hate et Hypocrisy.
Fidèle à eux-mêmes, les Suédois nous ont collé une véritable leçon de death metal avec une intensité difficilement égalable.
La setlist est puisée dans tout le répertoire du groupe, alternant nouveaux titres et plus anciens et comme j’avais découvert à l’époque le groupe sur le titre « Penetralia », j’avais grandement espéré qu’ils la jouent.
Ce fut le cas, mon bonheur fut total.
Putain de groupe, violent, intense, monstrueux !
Il est des groupes pour lesquels on sait d’avance qu’on ne va pas accrocher et en effet, ça a été le cas : Apocalyptica est certes très talentueux, maîtrise ses violoncelles à la perfection, mais que ce soit ce soir là au Sylak, ou plus loin dans le temps au Hellfest, la magie n’a pas opéré, du moins pas chez moi !
Déjà, que des reprises de Metallica, ça m’a gavé au bout du quatrième titre !
Et qu’on ne vienne pas me dire que je manque d’ouverture d’esprit, je m’étais régalé à un concert de 2Cellos…
Mais après une journée avec une telle canicule, les organismes étaient fatigués…
Et le lendemain était encore un autre jour…
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