Bonjour, je suis Celtikwar du Webzine Soilchronicles et vous remercie pour le temps accordé.
– Est-il possible de nous faire une petite présentation de votre formation?
Phil : Le groupe existe depuis 1997 et est formé de Nico au chant, Guiome et Gab aux guitares, Tom à la batterie et moi-même à la basse. On a sorti 3 démos entre 1998 et 2000 et 3 albums, « Edge of Life » en 2003, « Backlash » en 2007 et « Scapegoat Of Ignorance » en 2014.
– Vous avez sorti en Février votre troisième opus ‘Scapegoat Of Ignorance’, vous avez certainement du avoir quelques retours?
Phil : Les retours sont plutôt positifs même si certains avis sont partagés.
Tom : La plupart des chroniques sont nuancées jusqu’ici, mais perso je préfère que ce soit le cas. Ça montre qu’il n’y a pas de parti pris, que le chroniqueur a écouté l’album en profondeur et qu’il pèse vraiment le pour et le contre. Et je suis convaincu qu’une chronique négative mais constructive ne peut que faire avancer.
Nico : Tout à fait quand la critique est constructive, elle ne peut être que bénéfique.
– Il s’agit d’un concept album sur la première guerre, comment vous est venu cette idée? Pouvez-vous nous en dire un peu plus, il s’agit bien des soldats fusillés pendant cette période?
Tom : Effectivement, l’album traite des soldats fusillés pour l’exemple au cours de la Grande Guerre. On s’est basé sur l’histoire d’Henri Herduin, un sous-lieutenant français décoré qui a pourtant été exécuté sur ordre de sa hiérarchie pour un soi-disant manquement au devoir. On a notamment utilisé la dernière lettre qu’il a écrit à sa femme avant l’exécution comme base pour les paroles d’un morceau (« Farewell »), et les mots en français qu’on peut entendre à la toute fin du disque sont ses propres paroles, qu’il a eues juste avant de commander lui-même son peloton d’exécution. C’est une histoire dramatique qui se passe en juin 1916, pendant la Bataille de Verdun. Le concept était déjà d’actualité quand j’ai rejoint le groupe, j’ai trouvé l’idée terrible donc j’ai participé activement aux paroles avec Phil.
Phil : L’avenir appartient à la section basse/batterie ah ah !
Nico : En fait, avant que Tom ne nous rejoigne, nous avions quelques morceaux terminés et nous avions remarqué qu’une certaine ambiance assez sombre et une certaine cohérence se dégageait de ces morceaux, cela nous a donné l’idée de faire un concept album. S’en est suivi une séance de brainstorming collective afin de trouver le sujet de l’album. Étant lorrain, l’idée de traiter de la bataille de Verdun nous a tous plu et au départ nous avions décidé que chaque morceau traiterait d’un « épisode » différent de la bataille. Puis j’ai parlé à mes camarades de l’histoire de Herduin en leur disant qu’il faudrait y consacré un morceau. En fait, ils ont été tellement emballés qu’on a décidé d’en faire l’unique sujet de l’album.
– Il s’est passé sept années entre vos deux opus, pouvez vous nous détailler cette période de composition? Ce qui a pris le plus de temps? Vos diverses activités?
Phil : Ce n’est pas la composition qui a pris le plus de temps mais les divers changements de musiciens. Après la sortie de « Backlash », nous avons eu deux batteurs avant de recruter Tom en 2010 et deux guitaristes avant d’accueillir Gab en 2011.
Tom : Certains d’entre nous ont aussi eu des problèmes persos, et il faut dire qu’on a une fâcheuse tendance à faire les choses lentement ahah.
Nico : Oui, on n’a vraiment pas été épargné par les problèmes de toutes natures ces sept dernières années…
– Le style joué est différent de celui de vos précédents opus, pourquoi ce choix, un retour aux sources ?
Phil : Pour moi, ce n’est pas vraiment un retour aux sources mais plutôt une évolution vers une musique plus agressive qui correspond à notre état d’esprit actuel. Rien n’était calculé. Cette orientation musicale était tout à fait spontanée. On n’est plus vraiment dans la même optique qu’il y a dix ans. Personnellement, aujourd’hui mes goûts musicaux tendent plus vers Testament et Annihilator que vers HammerFall ou Freedom Call.
Tom : Les morceaux qui avoinent le plus, comme « Death Squads » ou « Of Iron and Fire », ont progressivement évolué en devenant plus agressifs, ils l’étaient beaucoup moins avant.
Nico : Le jeu de Tom a aussi pas mal orienté le style du groupe.
– Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la pochette?
Tom : Elle est l’œuvre de JP Fournier. Il a un peu tâtonné au début car ce type d’univers lui est moins familier mais le résultat final est au-delà de nos espérances.
Nico : Oui, sa peinture est juste magnifique.
Phil : Pour cette pochette, il a dû sortir de son univers heroic-fantasy habituel. Il nous fallait une illustration forte pour ce disque, qui devait refléter l’ambiance des textes de l’album, et son travail ne pouvait être que superbe.
-Est il possible de nous faire un Track By Track de votre opus, quelques mots sur chaque chansons, ce qu’elles racontent, une anecdote sur la composition?
Tom :
1 – The Call : c’est un morceau typiquement speed metal, qui présente le personnage d’Henri Herduin.
2 – Death Squads : un titre assez guerrier, rapide, qui décrit l’avancée des troupes allemandes.
3 – Under Siege : c’est la prise du Fort de Douaumont, pendant la bataille de Verdun.
4 – Of Iron and Fire : le thème du morceau est le bombardement, en l’occurrence celui de la Ferme de Thiaumont, près de laquelle était basé Herduin.
5 – Carved in Stone : on traite ici du doute qui envahit les soldats.
6 – The Last Stand : c’est le gros morceau ; il parle du siège et de la prise de la Ferme de Thiaumont par les Allemands. On y oppose deux états d’esprit : la désillusion et le questionnement des soldats face à l’avancée allemande, et le sens du devoir vis-à-vis des ordres qui ont été donnés.
7 – Soldiers of Fortune : c’est le moment où Herduin décide finalement d’ordonner la retraite de ses hommes, décision qui lui sera fatale.
8 – Dereliction of Duty : littéralement « le manquement au devoir » ; Herduin apprend qu’on va l’exécuter pour la décision qu’il a prise.
9 – Farewell : les paroles reprennent la lettre écrite par Herduin, peu de temps avant d’être exécuté.
10 – Epitaph : c’est l’outro, qui amène à l’exécution proprement dite. C’est un pote à nous qui a enregistré la voix à la fin, ce sont les dernière paroles dites par Henri Herduin juste avant de commander lui-même à ses hommes de le fusiller, pour éviter à son supérieur direct le déshonneur d’avoir à le faire.
« The Last Stand » et « Epitaph » devaient comporter des parties orchestrées. Le mec qui devait s’en charger nous a fait faux bond, ce qui nous a amenés à devoir réarranger ces deux titres et à les réenregistrer.
Nico : Un élément de plus qui a bien retardé la sortie de l’album aussi…
– Quel studio avez vous choisi? Quel producteur et pourquoi?
Tom : Seule la batterie a été enregistrée dans un studio à proprement dit. On est allé chez Simon Muller au Fucking Hostile Studio près de Nancy, et pour les deux morceaux qu’on a dû réenregistrer, ça s’est fait chez JP Boffo, à l’Amper de Clouange. Le chant a été enregistré par Guillaume Thillot dans son home-studio de Metz. Pour la production, c’est nous lol.
Nico : Je tiens particulièrement à remercier Guillaume, notre guitariste, qui n’a pas compter ses heures pour mixer l’album et qui a fait de l’excellent boulot.
– Comment se passe la collaboration avec Brennus?
Phil : Brennus, plus particulièrement Alain Ricard, nous a toujours soutenus depuis le début de notre collaboration. On est plus sur une relation amicale que professionnelle. Je pense que depuis le temps qu’on travaille ensemble, on a appris à se connaitre mutuellement. Nous sommes passionnés par la musique, l’un comme l’autre.
Nico : On est très fier d’avoir été signé par Alain.
– Vous avez peut être des plans pour la suite?
Phil : Quelques concerts à partir du mois d’avril dont la première partie de Freedom Call à Toul (54). On va surtout continuer l’écriture du prochain album pour ne pas attendre encore cinq ans avant le quatrième. Si la vie pouvait arrêter de nous mettre des bâtons dans les roues, il est possible que le prochain disque voit le jour en 2015, ce qui serait une première pour nous ! ah ah !
Nico : Le prochain album est à moitié composé et quelque chose me dit que nous pourrions être bien vite en studio.
– Une info de dernière minute à nous donner?
Phil : Nico met des chaussettes avec des tongs.
Nico : Et Phil chante merveilleusement bien « courage » de Manowar avec chorégraphie en plus.
– Je vous laisse les derniers mots.
Phil : Merci à toi pour cette interview et pour l’intérêt que tu portes au groupe. C’est important pour nous d’avoir ce type de soutien, comme ça on n’a pas l’impression de faire de la musique juste pour nous !
Tom : Merci pour tes questions. Venez nous voir sur scène ou boire une bière avec nous, ou les deux !
Nico : Merci pour tout, on espère vous voir nombreux quand nous serons sur scène.
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