Bonjour,
Je suis Celtikwar du Webzine Soilchronicles et vous remercie par avance du temps accordé.
– Pouvez-vous nous faire une présentation de Lorraine Cross pour les malheureux qui n’auraient pas encore la chance de vous connaitre et les curieux désireux d’en savoir un peu plus?
Guillaume (basse): Lorraine Cross est un groupe de Heavy Metal, Hard Rock et Speed Metal toulousain, formé en 2012. Nous avons sorti une démo en 2014 et, en 2016, nous avons signé auprès du label Danois Mighty Music pour notre premier album « Army Of Shadows » sorti fin Août 2016. Notre deuxième album est en préparation. Nous sommes six, cinq musiciens et une manageuse.
– Votre premier album « Army Of Shadows » vient de sortir, pouvez vous nous dire quelques détails? Comme par exemple le choix du titre? Running Wild a ses pirates, Grave Digger ses fossoyeurs, Manowar ses immortels et Lorraine Cross ses hommes tapis dans l’ombre ?
Les Résistants de la Seconde Guerre Mondiale étaient surnommés l’Armée des Ombres, cela a d’ailleurs donné un film célèbre. Ce surnom est évoqué dans le morceau « Lorraine Cross », et notre ancien guitariste Florent a proposé de choisir ce titre, et nous avons validé. Les moines fantômes de la cover ne seront pas forcément des personnages récurrents comme un Eddie the Head ou un Vic Rattlehead, mais les épées qu’ils tiennent entrecroisées par contre sont bien notre symbole. On les appelle les « Lorraine Swords ».
– Comment avez-vous choisi votre pochette et pourquoi ?
Nous avons abandonné notre idée première qui était de faire une couverture en rapport avec la Seconde Guerre Mondiale pour plutôt rebondir sur le titre afin de lui donner un aspect plus fantastique. On s’est dit « « Ombre » est égal à « Spectre », donc faisons entrecroiser les Lorraine Swords par trois personnages fantomatiques tandis qu’on verra une armée d’ombres en arrière-plan. » Qui plus est, c’est symbolique : avec les épées les 3 spectres principaux vont briser les chaînes qui les entravent. Car la Croix de Lorraine est symbole de combat contre l’oppression et pour la Liberté.
– Vous avez surement dû tester quelques titres en concerts, j’imagine que le public accroche assez vite à des morceaux comme « One Bullet for me ». Quel est d’ailleurs le titre que vous préférez jouer sur scène?
Bizarrement, on ne la joue plus, justement, « One Bullet… », car c’est le premier morceau qu’on ait joué ensemble à nos débuts. Mais elle est citée favorablement dans plusieurs chroniques donc nous devrions la reprendre. Personnellement, j’aime jouer tous nos morceaux, mais si je cite un coup de cœur ce sera « At Close Range », car j’aime jouer le passage galopant après le 2ème refrain. Et j’aime faire les chœurs sur ce morceau.
– Si vous devriez faire la promotion d’un de vos concerts : comment le feriez vous? Comment décririez-vous un Concert de Lorraine Cross ?
Concert de pur Heavy et Speed Metal, destiné aussi bien aux nostalgiques de la décennie où ces styles régnaient en maître, qu’à ceux qui sont bien dans leurs baskets à notre époque, vu qu’on essaye de donner un souffle moderne à cette musique qu’on aime. Une autre bonne raison de venir nous voir live, c’est que nous jouons quelques titres qui seront sur de futurs albums. Donc si vous avez aimé « Army Of Shadows » et voulez découvrir quelques nouveaux titres n’hésitez pas à venir nous voir !.
– Lors de l’écriture, pensez-vous d’abord comme un musicien qui aimerait jouer telle ou telle chose, ou au contraire vous mettez vous à la place d’un auditeur et vous imaginez ce que vous aimeriez entendre ? (Pas forcément évidente comme question, mais intéressante cependant).
les deux sont très imbriqués. On joue ce qu’on aime jouer et composer, car c’est aussi ce qu’on aime écouter ! Oui, pour ma part, j’ai déjà essayé de me projeter à la place de l’auditeur pour savoir ce j’aurais pensé de Lorraine Cross si je l’avais entendu d’une oreille externe. Mais quoi qu’il arrive, nous resterons authentiques : nous n’adapterons pas nos morceaux aux goûts de l’époque. On fait ce qu’on aime jouer et qu’on aurait aimé entendre en tant qu’auditeur. Et après le public jugera bon de nous suivre… ou pas.
– Pouvez vous nous faire un « Track By Track » de votre album, décrivant chaque titre, une anecdote d’enregistrement ou de concert, une inspiration divine sur le moment, enfin tout ce que vous voudrez bien nous dire?
1. « Sharpshooter »
« Sharpshooter » est le dernier morceau ajouté à la setlist, et il se trouve en premier sur l’album ! Contribution purement Heavy de notre chanteur, Tony, qui est guitariste aussi et compositeur. Ce qui est drôle, c’est le décalage entre le titre que j’avais proposé en voulant qu’on parle d’un truc de sniper comme dans le film Stalingrad et les paroles finales de Tony, beaucoup plus destroy, avec un cyborg fou qui commet un carnage explosif. Du pur what the fuck ! Mais on s’en fout : on aime et on assume le what the fuck.
2. « Black Infantry »
Très frappant à quel point DK a écrit ce titre de façon rapide malgré quelques riffs ébauchés ; il n’avait jusque-là jamais écrit un titre entier et, soudainement, il nous a sorti ce titre très efficace avec son intro en tambours militaires. Les paroles sont un peu ambigües mais levons le voile : ce titre là reste dans l’esprit « Croix de Lorraine » vu que l’infanterie noire à laquelle il est fait référence n’est autre que la Gestapo.
3. « One Bullet for me »
Ce morceau heavy speed assez « Maidenien » est le premier morceau qu’on ait jamais joué. C’est avec lui qu’on a appris à se connaître. Je voulais, en le composant, insuffler un sentiment d’urgence, de traque. On quitte un peu la Seconde Guerre Mondiale, car dans ma tête on est plutôt dans un conflit du type Vietnam, même si rien ne l’indique.
4. « Hard to get out »
Lorsque notre ancien gratteux, Flo, nous a proposé ce bon titre avec son couplet lourd bien cool, on a accroché et voulu le jouer. Mais ce morceau restera surtout pour nous le morceau avec un riff « Acédochine »… C’est ainsi qu’on appelle cette guitare supplémentaire sur le refrain, qui est une idée d’arrangement de François Merle. On a beaucoup aimé, mais on s’est amusé du fait que ça sonne comme un mélange d’AC/DC et d’Indochine, d’où le surnom qu’on a gardé !
5. « Die in your Arms »
Morceau qui m’est le plus personnel vu que je le dédie à la femme de ma vie, Katia, qui est aussi notre manageuse. Je voulais écrire une ballade romantique à la Scorpions. Mais je voulais aussi qu’elle soit sombre et triste, pour éviter le gnangnan. On fait du Metal, quand même ! Et de là vient ce morceau, parlant de mon incapacité à sauver celle que j’aime contre le vieillissement la mort. Du coup, autant partir en premier. Et dans ses bras. Je sais, c’est très joyeux tout ça !
6. « Target locked »
J’avais les nerfs en écrivant ce titre, et ça se sent, vu qu’au niveau rythmique il tient plus du Thrash Metal que du Heavy ! Mais ça se marie bien avec le chant de Tony pour donner plutôt un heavy thrash. Ce morceau est le préféré de notre manageuse, Katia, et aussi ses paroles agressives parlant de nations en ruine et d’annihilation totale renferment un secret. J’ai eu l’idée en voyant une image. Certaines personnes savent et ça les fera sourire si elles lisent ces mots. Mais je ne peux pas dire de quoi il s’agit… il vaut mieux pas !
7. « Stray Rocket »
Vu le nombre important de titres parlant de flingues, balles, cibles, sur l’album (c’est un peu le thème directeur), j’ai eu l’idée de rajouter ce morceau instrumental de Speed Metal que j’avais écrit à la même période que celle ou j’ai écrit « Target Locked ». J’ai eu raison, car il s’agit à ce jour du morceau ayant reçu le plus d’avis positifs de la part des chroniqueurs.
8. « The Slab was trapped ! »
Y a un côté un peu geek metal, un peu aventureux aussi, dans ce morceau de Heavy Speed. Lorsque DK l’a composé, il jouait beaucoup au jeu Crash Bandicoot, et ça lui a donné envie de faire ce morceau énergique parlant d’explorations de pyramides, de crânes, de trésors et de pièges. Tout un programme ! Le morceau figurait sur notre démo de 2014, ce qui lui avait permis d’être sélectionné, entre autres, pour une compile de French Metal, « Le Triomphe Noir ».
9. « Go to Hell ! »
Avec tous nos titres assez énervés, ça manquait un peu d’avoir aussi du mid tempo, des morceaux plus lourds. Du coup, on a adopté ce titre composé par DK. L’esprit de ce morceau est rebelle et plein de défiance. Les paroles sont de moi et je les ai écrites à l’époque où M6 avait fait ce fameux reportages qui avait mis la métalosphère française en colère en nous traitant de « zombis gothiques ». Du coup, c’est ça la réponse que j’avais envie de leur faire. Hang yourself, and go to hell !
10. « Don’t waste your Energy »
C’est de tous les morceaux de l’album celui que je trouve le plus « Hard Rock » dans l’esprit, et c’est aussi un morceau très collaboratif. On a tous un peu apporté notre pierre, sur l’ossature principale qu’on doit à notre ancien gratteux, Florent. Sur ça, DK a écrit le riff du solo, Tony la ligne de chant après le refrain et moi celle du couplet… Bref, il y a un peu de nous tous dans ce morceau, qu’on entend un peu dans notre clip au début, avant de faire place à « At Close Range ».
11. « At close Range »
Avec tous les titres parlant de flingues et de balles sur notre album, j’ai proposé qu’on ajoute ce morceau « At close Range », à bout portant. Probablement l’un des plus agressifs et saignant de l’album, avec son thème qui tourne autour du droit à la vengeance et à la loi du Talion. Du coup, lorsqu’on a décidé d’en faire notre clip, l’idée de partir sur un thème gangster s’est rapidement imposée. Mais en mode un peu décalée et humoristique, histoire de dédramatiser et de montrer qu’on se prend pas trop au sérieux.
12. « Lorraine Cross »
C’est un des morceaux où il y a le plus à dire mais je vais essayer de synthétiser. Pour faire bref, on voulait un nom metal héroïque et puissant qui fasse référence à notre histoire et à nos racines. Or, j’avais écrit un morceau, « Lorraine Cross », qui lui même m’avait été inspiré par mon grand père, Georges. Ce dernier avait été un Résistant et il avait vécu une histoire assez héroïque, se retrouvant un beau jour parmi un groupe de Résistants à chanter la Marseillaise par défi devant un peloton d’exécution nazi. Ils furent sauvés in extremis par d’autres résistants et moi, tant d’années plus tard, j’ai composé ce morceau qui non seulement est devenu un des titres de notre premier album, mais aussi est devenu le nom du groupe.
– Vous avez surement des dates de concerts à venir?
Nous avons quelques dates prévues dans le Sud-Ouest et Sud-Est pour l’instant et d’autres qui doivent encore être confirmées.
– Une news de dernière minute?
La News qui me semble la plus important dans l’immédiat, chose déjà évoquée dans certaines réponses : Florent, peu de temps avant la sortie de notre album, s’est rendu compte qu’il n’était pas fait pour cela, pas pour jouer du Heavy Metal au sein d’un groupe, pas pour jouer des concerts de ce genre là. Il a préféré arrêter l’aventure pour se consacrer à d’autres projets, mais nous avons accueilli un autre guitariste, qui est donc notre nouveau « Lorraine Crusader ». Il s’appelle Stéphane.
-Votre meilleur moment sur scène pour l’instant c’est…?
Tony (chant) : Le Rex à Toulouse est mon meilleur souvenir, car la salle et les lights étaient bien cool, le son était bon et le public au rendez-vous. J’ai passé un super moment comme à chaque fois que je monte sur scène.
– Pour vous, parmi les grandes formations de renom que sont celles citées précédemment ou d’autres pointures comme Iron Maiden, Judas Priest, etc. (la liste est bien longue), quel a été le meilleur album sorti récemment?
Tony : J’ai beaucoup aimé le dernier Unisonic, « Dawn of Light », car on retrouve l’univers d’Helloween de l’époque « Keeper of the Seven Keys » : la voix est très impressionnante et pour un chanteur, Michael Kiske est un modèle.
– Je vous laisse les derniers mots.
Tony : Merci pour l’interview. Stay Heavy Metal and drink some beers ! Yeah !
Facebook:https://www.facebook.com/LorraineXCross/?ref=ts&fref=ts
Chronique de l’album :http://www.soilchronicles.fr/chroniques/lorrainecross-armyofshadows
Chronique de l’EP:http://www.soilchronicles.fr/chroniques/lorraine-cross-lorraine-cross
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