Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Ne pas se contenter de décrire cet album en un seul mot !
Non, ne pas céder à la facilité en ne se contentant que d’un seul mot qui résumerait l’impression laissée à la première écoute de ce quatrième album des Belges de Wiegedood.

Si ? Tu le veux quand même ? Poutrerie !
Fin de la chronique.

Non, trop facile !
Mais rédiger ces lignes pendant ces déflagrations sonores relève de la gageure.
Sérieusement, tu as déjà essayé de pianoter sur ton clavier en écoutant des morceaux aussi prenants, aussi addictifs, aussi jouissifs ?
Secouer la tête en levant le poing pendant trois quarts d’heure, ça n’aide pas à la rédaction, loin s’en faut !

D’entrée, sans crier gare, sans même prévenir un minimum, tu as un apocalyptique “FN SCAR 16” qui déboule avec un rythme totalement hallucinant, un riff ultra rapide, court et répétitif, sur lequel la section rythmique envoie tout valdinguer, avec en prime une alternance de chants criards et growlés des plus possédés rivalisant de méchanceté !
Et ça ne se calme à aucun moment : quatre minutes d’une intensité rarement égalée, aucune recherche sinon celle de faire le plus de mal possible…
Tu voulais respirer un peu ? Que dalle, pas pour tout de suite : “And in old Salamano’s room, the dog whimpered softly” continue le travail de sape amorcé par “FN SCAR 16” séparé d’un blanc réduit au minimum.
Mais bon, dans son milieu, l’intensité se calme un peu pour laisser place à un riff thrashisant sur un rythmique plus étouffante pour un rendu tout ce qu’il y a de plus oppressant, le chant torturé y étant pour beaucoup dans la sensation malsaine de l’ensemble.
Tu penses que le côté doom de la rythmique permet de prendre ton souffle ? Je t’en foutrais : Wiegedood cherche à t’étrangler vicieusement et le plus lentement possible…
Et c’est encore sans transition aucune que “Noblesse oblige, richesse oblige” continue sa destruction massive avec un riff planant mais une rythmique épileptique pendant la première minute avant que tout ne recommence à dégénérer !
Wiegedood a clairement décidé de nous coller l’un des albums les plus intenses possible et y arrive haut la main !

“Until is not” se veut être d’un black metal plus classique mais toujours avec cette patte typiquement Wiegedoodienne et son chant ultra saturé et ses riffs de guitares intenses.
Mais c’est vraiment avec le long “Now will always be” (huit minutes) que le trio montre toute sa qualité de composition : plus mythique, plus théâtral, la rythmique est en mode full tachycardie là où les riffs se montrent plus éthérés. Véritable contraste qui prend aux tripes du début à la fin, ce titre plus expérimental propose un chant plus profond à l’ambiance très “De Mysteriis Dom Sathanas” et à l’occultisme éprouvant.
Encore une fois, la sensation de malaise est omniprésente.
Du grand art !

S’ensuit un interlude acoustique, “Wade”, avant que “Nuages” reparte sur des bases hallucinantes, et ce n’est sûrement pas “Theft and begging” qui va calmer quoi que ce soit.
Non, ça reste ultra rapide et ça ne fait aucun compromis.
Et le pire, c’est que “Carousel” vient clore ce “There’s Always Blood at the End of the Road” de la plus belle des façons avec son riff addictif, son chant à nouveau comme celui de “Now will always be”.

Non, clairement, Wiegedood nous colle un des albums de black metal les plus intenses depuis bien longtemps. Inutile de dire qu’en concert, ça risque de secouer sévère dans le pit.

Poutrerie, que je vous dis ! Un must !

Tracklist :

1. FN SCAR 16 (4:07)
2. And in Old Salamano’s Room, the Dog Whimpered Softly (4:33)
3. Noblesse Oblige Richesse Oblige (5:06)
4. Until It Is Not (5:41)
5. Now Will Always Be (8:17)
6. Wade (1:58)
7. Nuages (5:50)
8. Theft and Begging (4:05)
9. Carousel (4:52)

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