Desolate Grave – Det Sista Steget

Le 14 janvier 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


David Mauritzon : tous les instruments, chant

Style:

Doom Death Metal Symphonique

Date de sortie:

14 janvier 2022

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.5/10

« La mort, c’est la dernière étape de la douceur. La mort, c’est la douceur absolue. C’est le calme, le repos. C’est l’absence de mouvement et la paix. » Jacques Poulin

Concernant le groupe Desolate Grave, il est très difficile voire impossible d’avoir des informations carrées et franches puisque la formation semble dater de la fin 2021 si l’on en croit la date d’ouverture de son compte Facebook. Vous avez vu? Un vrai détective le Quantum. J’ai fait mon enquête étant donné que le groupe ne nous a absolument rien fourni hormis les morceaux de l’EP, et j’ai découvert très peu d’éléments le concernant. J’ai tout de même fini par apprendre que le groupe est en fait un one man band d’un nommé David Mauritzon, et que le gonze contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, est suédois. Il vient même de la ville de Göteborg. Pour le reste, on sait simplement que « Det Sista Steget » (La dernière étape en suédois) est son premier EP, totalement autoproduit. Même Metal Archives n’a aucune information sur Desolate Grave. C’est donc un groupe rempli de mystères et d’inconnu que je m’apprête à faire en chronique ce jour. Je vous avoue que je marche un peu sur des œufs, parce que ce genre de démarches free-lance amène son lot de surprises, désagréables ou non cela dépend.

Première chose : le groupe ne nous a même pas fourni la pochette. Il m’a donc fallu chercher un peu, Bandcamp en a une mais ce n’est absolument pas celle-ci… C’est finalement sur Facebook que j’ai fini par trouver la pochette, faite par un certain Pontus Bratt. Vous ne le connaissez pas? Moi non plus! Bref. On a quoi donc sur ce visuel? Eh bien un décor qui fait étroitement penser à Tchernobyl. Avec ce bâtiment totalement à l’abandon de la force de la Nature, cet inscription en cyrillique au-dessus, et ce décor même désertique me laisse franchement penser à Tchernobyl. Mais il existe deux subtilités : la présence de ces jeunes gens, enfants et / ou adolescents, qui semblent arriver sur place, on pourrait imaginer après un très long périple comme le laisse sous-entendre le titre de l’EP. Craquant un fumigène pour mieux y voir, et dévoilant ainsi ce qui ressemble à la destination finale, dans le sens probablement de survivalisme ou pourquoi pas comme dans la franchise de films du même nom, on ne sait pas. La dernière subtilité de cet artwork est ce monstre gigantesque qui se dévoile dans le ciel chargé de nuages de pluie. On dirait un énorme alien, ou un extra-terrestre. J’ai un peu de mal à le cerner lui, par contre. Quel est son rôle exact? J’ai farfouillé un peu le nom des morceaux, difficile à dire mais il y aurait un truc avec une espèce de méduse qui se développerait. Bon. En tout cas, sur le travail qui est fait sur l’artwork je suis épaté. Parce qu’au-delà de l’idée très originale pour développer une destination finale que l’on pourrait même voir comme salvatrice (ce qui serait l’inverse de Tchernobyl) pour ces protagonistes, c’est la qualité de l’image que je trouve superbe, mais vraiment! C’est donc un excellent point de départ pour Desolate Grave que de soigner à ce point ce premier EP « Det Sista Steget« ! Chapeau!

Alors, je ne l’ai pas dit comme ça mais je m’étais pris une petite baffe pour l’artwork. Mais pour la musique, je pense que je me suis pris ce qui ressemble à une mandale de Mike Tyson. Totalement mis en PLS! Je partais sur des bases totalement inconnues pour Desolate Grave, et je dois admettre que je me suis pris la méga claque de ce début d’année 2022. Imaginez! L’one man band sort de nulle part, comme un cheveu sur la soupe, et vous assène un uppercut de forain comme cela! Typiquement doom death metal pour la base séculaire de la musique, mais enrobé par une couche délicieuse et magnifique de symphonique qui fait beaucoup dans le rendu final absolument fabuleux de ce premier EP. Alors, il convient de préciser que l’EP est constitué de trois « réels » morceaux, d’une longueur franchement raisonnable pour des pistes doom metal, d’une introduction très bruitiste, et d’un interlude sur un croisement bruitiste et symphonique. D’ailleurs le croisement qui pourrait sembler impossible est très réussi. Le doom death metal quant à lui se sent indéniablement par sa lourdeur extrême, son chant grunt grave et sa lenteur incroyable ponctuée par instants de quelques passages légèrement accélérés en blast beat notamment sur la batterie. Autant d’ordinaire je peine un peu à trouver de la nouveauté dans un genre très codifié, autant dans le cas de « Det Sista Steget » j’adore l’incorporation de symphonique! Ce dernier est d’ailleurs loin d’être exagéré, il fonctionne vraiment comme un accompagnement instrumental plus simple, à la Zornheym, sans tomber dans la grandiloquence outrancière. On reste sur quelques moments aériens et quelques moments très bluffants où les cordes frottées semblent être en petit comité, contrairement à l’effet d’un orchestre philharmonique. C’est donc très intelligemment que Desolate Grave incorpore des parties symphoniques, et franchement le résultat est énormissime! C’est une tuerie, je me suis totalement régalé comme rarement dans le genre doom death metal!

La production souffre tout de même de quelques petites améliorations, notamment dans l’occupation un peu abusive du spectre sonore. Je m’explique : le principe du doom death metal est d’occuper cet espace pour qu’on ait le sentiment que le son est très épais et lourd. Sauf que dans le cas de « Det Sista Steget« , il l’est un peu trop, on a une sorte de remugle sonore qui fait que dans un casque, cela s’entend un peu trop et par moment cela grésille un peu. A moins toutefois que cela soit voulu et on pourrait y trouver un lien de causalité avec l’interlude très bruitiste par exemple, mais je n’y crois pas des masses. Je plaiderais plus pour l’erreur de débutant, il s’agit d’un premier EP donc il convient d’être indulgent, ou compréhensif tout du moins. Cela n’enlève en rien le but primaire de cet EP, à savoir d’avoir une musique très lourde, lancinante et avec un apport mélodique important dans la mise en avant de parties symphoniques du plus bel effet. A ce sujet, j’ai été là encore bluffé par le rendu de ces parties, on croirait presque un ensemble de cordes frottées plutôt qu’un clavier. A vérifier si c’est le cas. Mais en tout cas, la production est belle. Perfectible mais belle, et dans son rôle principal largement rempli, donc ça va bien!

En tout cas, l’intention est bien présente et on s’en rend compte très rapidement après plusieurs écoutes : laisser un peu de mystère dans un album conceptuel qui musicalement laisse passer plus de choses. On pourrait en effet se demander quelle est la corrélation entre la musique et ce décorum très apocalyptique. Je suis intimement convaincu en tout état de cause que « Det Sista Steget » fonctionne comme un scénario, avec des rebondissements qui viennent entourer un début d’album très générique de début, et une fin d’album qui finit en eau de boudin. Ce qui ressort de Desolate Grave c’est qu’il y a une sorte de côté un peu visionnaire, sans que je sache exactement de quoi il s’agit. Je crois savoir que dans un style doom death metal, c’est la première fois que j’entends des incorporations symphoniques, c’est certainement pour cela que je vois un génie artistique important chez David Mauritzon. L’EP est en tout cas une véritable révélation, l’émergence d’un génie musical qui a su en l’espace de trois pistes et deux minis insuffler une atmosphère incroyable, teintée d’apocalypse, de dramatique et d’une touche parcimonieuse d’espoir. Un doom death metal symphonique exceptionnel.

Pour le chant là encore, résolution faite sur un chant grunt grave du plus bel effet! Surfant sur une vague très death metal dans la technique vocale, le chant n’en est pas moins sombre et dérangeant. Avec un léger effet de réverbération qui donne une dimension plutôt majestueuse à l’ensemble vocal, la technique reste cependant quasiment unique, sur un grunt grave efficace. Le reste est trop peu présent pour être sujet à caution mais il y a effectivement de courts moments chuchotés, pas mal aussi! Sur le chant donc, rien à redire, tout est niquel.

Pour terminer, cette chronique est la première à faire vœu de dithyrambe. « Det Sista Steget » est le premier EP du one man band suédois nommé Desolate Grave et le moins que l’on puisse dire à la lumière de cette analyse est que ce musicien va faire parler de lui. Le doute n’est absolument pas permis! Le doom death metal symphonique est tellement incroyable, tellement bien exécuté et tellement bien produit qu’il n’y a pas l’ombre d’un doute! On a à faire avec une sorte d’OVNI! Le sieur David Mauritzon peut se vanter d’avoir mis pour le moment un chroniqueur d’accord avec lui-même, sur l’évidence que son projet est plus que viable : il est voué à un destin tout tracé vers la gloire! Pour l’aider, rien de mieux que ce « Det Sista Steget » qui est un EP extraordinaire! Une révélation de ce début d’année pour moi et mon futur achat, et probablement surtout une référence en matière de doom death metal pour moi. A en surtout pas manquer, c’est énorme!

Tracklist :

1. Prelyudiya
2. Nezariy
3. Trakhym
4. Intermediya
5. Lariysa (featuring Sandra Mattsson)

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Bandcamp

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