Note de la Soilchroniqueuse (Migou) : 5,5/10

Les aventures de Mémé… au pays des Bisounours :

Mémé aime à se balader dans des endroits magiques, épurés, emplis de gaieté et de bons sentiments. Au pays des Bisounours, elle surfe sur un arc-en-ciel aux couleurs spectrales.

Du gris, du vert, du bleu, du jaune, du rose et du rouge l’amènent vers Amaurot, jeune formation née à l’aube de la pandémie, en 2019.

Le bassiste, Magnus Hultmann, nous en parle comme un savant mélange de Draconian et de Candlemass. Et en effet, le rose monte aux joues de Mémé en écoutant le thème très catchy de « Gone Forever ». Mais voilà, ça prend de Draconian ce qu’il y a de moins bon, savoir le tempo monolithique. Quant à Candlemass, hormis un bout de morceau, Mémé cherche encore.

Il y a dans cet album le jeu de la belle et de la bête, une voix féminine plutôt lyrique, dans le sillage de Rosan Van Der Aa (Orphanage) ou Sharon den Adel (Within Temptation) et une voix growlée. Sauf que nous avons ici une seule et même personne pour ces deux voix, sur les titres « Aether Child », « Des Wanderes Leid », « Gone Forever » et le titre éponyme de l’album « To Tread the Ancient Waters ». Les autres pistes se voient agrémentées d’autres voix, dont celle du chanteur guitariste de Paganizer, Rogga Johansson.

Il est temps pour Mémé de changer de couleur. Passons au gris… gris comme le timbre de la voix growlée de Lisa Rieger, qui signe d’ailleurs l’artwork. La première fois que Mémé avait écouté l’album, l’analogie avec Draconian lui avait sauté aux oreilles. Mais en creusant un peu plus, la voilà étonnée de ne trouver mention que d’une seule personne aux chants sur plusieurs titres. Voilà donc ce qui explique ce manque de timbre.
Oui, mais le problème, c’est que – hop… Mémé saute sur la bande bleue – le chant claire lyrique n’est pas en accord avec le reste. Nul doute que la dame chante bien. Sa voix est placée. Mais quelque chose coince au royaume du Doom. Mémé n’arrive pas à savoir si c’est bleu ou si c’est une question de timbre. Mais une chose est certaine, ça ne ravit pas ses oreilles. Elle a beau moduler son sonotone, ça ne passe pas. Pour autant, on peut malgré tout féliciter les divers effets de voix, entre la voix parlée, la chuchotée, la lyrique et la growlée.

Et si on avançait sur le vert, synonyme de jeunesse. Le groupe est né en 2019, donc. Pour autant, les membres ne sont pas des jeunes premiers et ont chacun déjà plusieurs groupes à leurs actifs. Pourquoi donc avons-nous des plans amenés de façon maladroite, convenue ? Ça joue bien, la prod est bonne, mais c’est finalement assez b/pateau.

Dans le côté jaune orangé, Mémé y voit le feu de paille, celui d’un potentiel succès. Ca pourrait fonctionner dans la lignée de Draconian, auprès d’un public non averti des très bons Syrrah, Dominion, Tristania, Theater of Tragedy ou encore Orphanage.

Car pour Mémé, au final, ce sera le rouge, celui du carton qu’elle décernera à … To Tread the Ancient Waters, le premier album de Amaurot. Car, si à la manière de Trail of Tears ou de Tristania, on a l’alternance des voix, notamment lyrique, comment peut-on encore, en 2022, composer de cette façon quand les créateurs du genre, dans les années 90, montrent une ampleur de son et des idées qui font ici défaut ?

Au pays des Bisounours, Mémé aurait adoré. D’ailleurs, les titres « Starless Sky » et « Phoenician Ashes », tirent leur épingle du jeu. Mais les Bisounours, ça n’éxiste pas et… Le même tempo, la même tonalité. Mémé s’est ennuyée…

Tracklist :

1. Aether Child (5:48)
2. Des Wanderers Leid (4:50)
3. Starless Sky (5:54)
4. Ritual (6:55)
5. Gone Forever (5:28)
6. To Tread the Ancient Waters (7:36)
7. Loneliness (6:39)
8. Phoenician Ashes (8:24)

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