Line-up sur cet Album
- Rémi Brochard - Chant, guitare
- Sylvain Bégot - Guitare
- Benoît Blin - Guitare
- Matthieu Marchand - Claviers
- Olivier Defives - Basse
- Thibault Faucher - Batterie
- Guests : London Lawhon - Chant sur « Sputnik-1 » / Jari Lindholm – Solo final de guitare sur « Kudryavka » / Alex Smith – Voix Off anglaises / Timur Iskandarov, Denis Grigoryev & Daria Barkova – Voix Off russes
Style:
Doom MetalDate de sortie:
25/11/2022Label:
Time Tombs Production
Note de la Soilchroniqueuse (Migou) : 9,999999/10
« Pshckriiit…. Houston… Houston… frrr..krrrr… Nous avons un problème… !
– De quelle nature ?
– Un… chhhhh…..krrr…OVNI musical fonce droit sur nous et il… Prrriiittttt… frôle* la perfection !
– OK… Nous allons analyser la situation… »
Déjà, nous pouvons largement enlever le N de OMNI, car cet Objet Musical en approche n’est pas du tout Inconnu et nous n’avons qu’amour pour ce qu’il est (jeu de mot pourri avec N). Culminant au firmament des albums qui ont marqué la fin de l’année 2022, c’est le Kosmodrom du groupe de Doom Metal français, Monolithe, qui caracole dans cet espace intersidéral qu’est la musique de haut niveau. Que de superlatifs, me direz-vous ! C’est vrai… autant que véridique.
Quelques 20 ans d’existence pour une discographie bien fournie, servie par 8 albums, 2 EP, 2 compils et 1 live…. et voilà qu’arrive, Kosmodrom. Un 9ème album comme un 3ème œil qui nous ouvre l’esprit et les oreilles sur un nouveau chapitre de leur œuvre. Kosmodrom, comme son nom l’indique, va nous propulser dans l’histoire russe des pionniers de l’espace, allégorie des découvreurs de nouveaux mondes, des chercheurs, de ceux qui tentent, qui osent, qui espèrent… Que la grande centrifugeuse commence !
Comme à son habitude depuis plusieurs albums, nous retrouvons des titres à la symétrie quasi parfaite* niveau longueur. Et pour entamer cette aventure, on percute de plein fouet le premier satellite russe, « Sputnik-1 ». S’il y a bien un nom qui va parler au plus large public, c’est bien celui-là. Et quelle entrée en matière ! On pourrait passer des heures à décortiquer ce titre, tant sa richesse est foisonnante.
Déjà, ce qui interpelle, c’est ce double chant, masculin-féminin, growl et chant plutôt clair à tendance sopranifiant. Une perfecti*… Non ! J’ai dit que ça n’existait pas… Je dois trouver un autre terme… Une presqfection ! Sérieusement, Monolithe ne se contente pas d’alterner les voix pour coller aux ambiances. Si les deux voix se répondent effectivement, elles s’unissent également pour nous faire frissonner un maximum. Une atmosphère au final très optimiste, tournée vers le ciel, vers l’espoir et l’envie, celle d’explorer l’inconnu, l’incompréhensible et l’indicible.
Monolithe est une formation atypique avec ce jeu de 3 guitares… 3 guitares ! (ouverture des mirettes à 100%), ses claviers qui apportent des nappes à nous propulser à 100 mille lieues, cette ligne de basse à 100 damnés (oui oui, on peut lire à s’en damner). Et la batterie, le guide astral de ce conglomérat vivant et loquace.
Souvenez-vous des explorateurs ! Place au rêve… Et « Sputnik 1 » est né, contrastant avec une société en pleine guerre froide que préfigurent ces deux voix aux chants si tranchés, l’une grave, rocailleuse, l’autre pleine, nette, claire, jazzy, groovy. On y voit toute la dualité sur terre, toute la dichotomie de nos sociétés, ce manichéisme… Alors quand les deux voix se mêlent, surtout sur la fin du morceau, après cette montée au filet, c’est la gorge nouée qu’ils me laissent… Et « Sputnik 1 » fut lancé…
« Koskhod » nous embarque dans cette course folle aux vols multi-habités. Il y dans ce morceau, aux rythmes bien marqués par une basse hyper présente, une sensation d’accélération constante. Bien qu’on soit dans cette lourdeur du Doom Metal, on a la légèreté des nappes de claviers pour garder la dualité Apesanteur/Espace. Des passages martiaux, par le jeu de batterie, pour nous rappeler le contexte. Pensez à Leonov et son premier « moon walk » dont les risques encourus se ressentent jusque dans les riffs acérés des guitares harmonisées.
« Kudryavka » retrouve la lourdeur du deuil, de la fatalité… et du Doom. Le tempo ralentit.Laïka n’avait certainement pas demandé à être une héroïne malgré elle. Et c’est dans cette lourdeur qu’on le ressent. Et c’est dans ce lead de guitare (vers 1 :30), aux allures de plainte, qu’on en prend la mesure, tandis que vers 2:30, là voilà propulsée. L’ambiance de mélasse, palpable, nous laisse comme en apesanteur, tiraillés que nous sommes entre la peur et l’émerveillement.
« Soyuz » tabasse de brutalité épaisse comme de la poisse. Un titre martial à souhait également. Un titre où se ressent la fierté nationale, le patriotisme, avec cette mélodie proche de l’hymne (vers 2:30) et ces rythmes hypnotiques (vers 4:30) portés par le jeu de la batterie, la basse et les riffs. Mais le talent de composition de Monolithe n’est pas de donner dans le monolithique. Ils cassent rythmes et ambiances pour mieux mettre en exergue le propos (vers 5:00).
« Kosmonavt » clôture de manière magistrale sur un titre triple de 26 minutes sur lesquelles on se laissera porter.
– Ici Houston… Laissez-vous percuter ! Cet OMI vous fera voir un feu d’artifice fait d’étoiles filantes, souvenirs de celles et ceux qui ont pris des risques pour atteindre des contrées inaccessibles, pour percevoir du Néant ce qui est et ce qu’on n’a même pas idée d’être. »
Cela aura été un plaisir de me plonger dans la richesse composale de Monolithe. A chaque écoute, de nouvelles découvertes ! Un plaisir de me plonger dans des lyrics qui ont de la substance. Un plaisir de me plonger dans un pan de l’Histoire que tout le monde croit posséder, mais qui recèle une foule d’anecdotes et d’enseignements propres à nourrir la réflexion. Un parcours sans faute… Ah ! Si seulement la perfection existait….
[i]– Ici Houston… je répète : LAISSEZ-VOUS PERCUTER.
…. Fin de la transmission ! »
* La perfection n’existant pas en ce bas monde… bla bla bla…
Tracklist :
- Sputnik-1 (10’00)
- Voskhod (10’30)
- Kudryavka (10’30)
- Soyuz (10’00)
- Kosmonavt (26’00)
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