Line-up sur cet Album
- Tcho – Guitare
- Mémé - Batterie
- Fidel – Chant, guitare
- Pépé - Basse
Style:
Grunge / Rock AlternatifDate de sortie:
02 juin 2023Label:
AutoproductionNote de la Soilchroniqueuse (Migou) : 7,5/10
Les aventures de Mémé : le mémépet’s show
« Mémé 1 : C’est dur d’être parent…
Mémé 2 : Ah oui oui oui oui oui… Surtout quand on est seul.e.
Mémé 1 : Ah oui oui oui oui oui… Papa et maman à la fois.
Mémé 2 : Ah oui oui oui oui oui… Papa était une mauvaise maman, d’ailleurs !.
Mémé 1 : Ah oui ! Ah oui ! Ah oui ! C’est bon ça ! « Dead Was A Bad Mother »… C’est frais, c’est léger, comme une recette de grand-mère.
Mémé 2 : Normal, on est des mémés ! Mais bon, c’est frais et léger comme du Grunge, aussi amusant qu’un jour de pluie à Brest.
Mémé 1 : Ah oui oui oui oui oui… ou à Metz ! Ils sont de Metz, non ?
Mémé 2 : Ah oui oui oui oui oui… »
Ah ! Ces mémés… MéMé « Saletignasse », appelée Mémé DWABM et Mémé Migou, appelée aussi Mémé Soil. On va les laisser divaguer (« vaguer ! », hurlera Mémé 1), dans leurs souvenirs et disserter (« Serter ! » répondra Mémé 2) sur l’actualité de notre société : la sortie tout chaude du premier LP de Dad Was A Bad Mother, « Blurred ».
Groupe français, basé dans cette partie de la France à l’opposé de notre Mémé Migou, DWABM écume les scènes locales de l’Est, notamment de Metz dont ils sont originaires, depuis 2013. Papa est devenu maman dès 2010 grâce à Tcho et Beb, suivis de près par Fidel, MéMé et Pépé. Belle petite famille qui reprend en cœur (non, y a pas de faute, c’est de la poésie !) des compositions d’autres groupes qui leur offriront leurs premières armes. OK… On appelle ça un groupe de reprises. Sauf que deux ans plus tard, comme dans de nombreuses familles, il y a des départs : divorce ou envol du p’tit dernier, on y est confronté un jour ou l’autre. Les cartes sont donc redistribuées. MéMé à la gratte trouve l’apaisement derrière les fûts. Non, elle ne va pas picoler de la bière, ça c’est l’apanage de notre Mémé Soil ! Elle va mener son petit monde à la baguette (vous comprendrez aisément qu’elle se charge désormais de la pédale, grosse caisse et autres cymbales…)
Un nouveau départ, donc, et de fait de nouveaux morceaux à leur set list. Des compositions, cette fois, originales. Et voilà… Entre 2015 et 2023, il y eut un EP «Dawning» (2018) et depuis le 2 juin dernier « Blurred », un long effort de huit titres.
Blurred commence sur de la guitare en distorsion. Ça fleure bon la musique qui va dépoter. On oscillera, tant dans ce titre que tout au long de l’album, sur des rythmes résolument Rock, Blues, Grunge. Le chant va du registre clair à la voix saturée criée, usant parfois d’un filtre de distorsion, comme sur le troisième titre, « No Idea ».
Le titre suivant, « Step Aside » plaît beaucoup à notre Mémé Migou. Bah oui, la basse en entame ne laisse pas indifférent. On entend et attend une grosse touche de Stoner. Et de fait, le tempo est plus lent et lourd, on va également avoir droit à des breaks assez inattendus, comme si nous avions une chanson au cœur de la chanson, avec un peu de gratte sèche en duo avec l’électrique. Et la voix se fait grave et rocailleuse, comme un vieux bluesman, mais aussi posée avec ce vibrato qu’on retrouve sur d’autres titres, mais cette fois à l’aigu. Je reviendrai un peu plus tard sur le sujet.
Le cinquième titre, « The Rain Fell », augmente le tempo pour, enfin, reprendre et terminer l’album sur des morceaux plus Rock et parfois « désordonnés », dans une structure assez léchée.
Voilà, on y est… Dad Was A Bad Mother est un groupe qui se réclame du mouvement Grunge. Malheureusement, je ne suis pas une afficionado du mouvement. Tout ce que je connais se limite à Nirvana, c’est pour dire. Maiiiiiiiis… j’ai des oreilles, un cœur pour apprécier et un cerveau pour disséquer. Donc : «Mouvement musical apparu aux États-Unis, à Seattle, en 1985 dans la jeunesse des milieux populaires blancs, baptisée génération X, qui se caractérise par des sons de guitare « très sales » et mélange l’énergie du Heavy Metal avec le désespoir du Punk. », dixit le Larousse. Et ouais… a-t-on des sonorités sales des guitares ? Je dirais que le son est en pleine distorsion, mais pas vraiment sale. Par contre, le chant nous amène, dans ses passages aigus, des moments criés, apportant une touche Punk et d’autres où, à l’instar de ce que j’ai pu dire plus haut, on entend la voix qui se pose avec le vibrato digne des plus grands du Heavy, des fins de notes version Rob Halford. C’est d’ailleurs très étonnant, cette modulation entre le cri et le vibrato. On peut donc dire que oui, on est bien face à un groupe de Grunge. On naviguera sans cesse entre des structures musicales soignées et d’autres plus déstructurées.
Mais comme tout n’est pas forcément beau dans le meilleur des mondes, j’avoue avoir un peu de mal avec la voix. Surtout dans sa version criée. Un peu comme si j’avais, d’un côté, un chant, et de l’autre, des morceaux instrumentaux, les deux n’allant pas forcément toujours ensemble. Et surtout, j’aurais tellement préféré avec un chant en français. Car l’accent anglais est encore un peu trop franchouillard à mon goût… Attention, n’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas écrit ! Fidel assure au chant ! C’est indéniable. Et j’imagine un charisme du tonnerre sur scène.
Niveau musique ? Bah, j’adore ! Entre Blues, Rock, Punk, déstructuré et très bien écrit à la fois. Des motifs répétés à la guitare qui vous restent en tête (oui, Mémé, je sais, on appelle ça des Riffs !) et des soli bien sentis. Un jeu de batterie ni trop ni trop peu, qui n’en fout pas partout, mais assez présent et qui n’hésite pas à changer de structures.
Au bout du compte on a un premier album assez réussi, entre Rock, Blues, Punk et Grunge. C’est frais, même si le Grunge n’est pas un mouvement à la gloire de l’épanouissement de la société, et bien foutu. Bravo.
Tracklist :
1. T.Y.L. (04:17)
2. Blurred (03:40)
3. No Idea (01:58)
4. Step Aside (06:36)
5. The Rain Fell (03:09)
6. Tremors (04:05)
7. Old Fare (04:48)
8. A Dog Chasing Cars (03:27)
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