Line-up sur cet Album
- Evan Daniele – Tous instruments, Chants
- Guests : Yves « Corpse Ripper » Metze – Chants sur 6 / Toni Thomas – Guitare solo sur 1
Style:
Death MetalDate de sortie:
11 août 2023Label:
Transcending Obscurity RecordsNote de la SoilChroniqueuse (Migou) : 6,5/10
« Je me souviens… »
Vous connaissez les anamnèses de Georges Perec ? Petit travail sur la mémoire, il y raconte des anecdotes vraies ou pas, longues ou courtes, en commençant toujours par cette sentence « je me souviens… ». On essaie ? Allez, je me lance : « Je me souviens du Pudding Carthaginois de Monsieur Laurent, mon prof de latin… »
Bah, Mémé… Pourquoi tu nous racontes ça ?
Parce que, comme à l’époque où nous avions testé la recette en classe, je reste bien emmerdée à devoir donner un avis.
Sur le pudding ?
Mais non, voyons ! Sur l’album Blackened Cerebral Rifts du one man band américain Dead And Dripping.
Embêtée à deux titres. Pour commencer, parlons du label Transcending Obscurity. Je suis une aficionado du catalogue qu’ils proposent. Il est des labels, comme ça, on leur fait confiance les yeux fermés. C’est le label de mes chouchous Veilburner, entre autres. Il a toujours eu à cœur de proposer des albums et des groupes de qualité et surtout avec ce petit quelque chose en plus qu’un fan d’underground, voire d’avant-garde et de dissonant, recherche. Il en va de même du label I, Voidhanger également. Et pourtant, sur cet album, je ne suis pas convaincue…
Ensuite parce que, à l’instar du pudding Carthaginois, dont les ingrédients (farine, lait, fromage frais, miel, œufs) pris un à un sont bons (ou excellents selon les goûts des uns et des autres), les diverses parties instrumentales que nous propose Evan Daniele, seul maître à bord du vaisseau Dead And Dripping, sont pour le moins de bonne facture. C’est vrai, on peut saluer les riffs qui sont toujours bien ciselés, recherchés, techniques, les changements de tempo, accélérations ou ralentissements à vous filer une belle descente d’organes (1:00 sur « Tragic Ascent of Absurdity’s Pale Moon », 3:18 sur « Molecular Degradation upon Warped Onyx Stoves », et bien d’autres à découvrir). Des arrêts microscopiques, qui ne donnent pas forcément un côté groovy aux morceaux, mais plutôt une retenue pour mieux propulser vers l’avant. Bien entendu, cela va de paire avec le jeu de batterie. Entre cette dernière et le jeu des riffs, ah ça ! Il arrive à bien nous balader, Evan. Nous balader et nous perdre, nous bousculer tant on peut avoir l’impression de changements rythmiques incessants. Allez donc écouter vers 1:00 sur le second titre, « Humanoid Statues Parading Condescending Gestures ». Le chant, un growl assez monocorde, il faut bien l’avouer, s’agrémente de nouvelles techniques, notamment un chant encore plus grave, proche de la tuyauterie gargouilllante.
Bon, c’est plutôt bien, tout ça, sur papier, Mémé. Ouais… comme le pudding Carthaginois ! Après, toujours comme ce dernier, j’ai l’impression d’un pudding de sonorités, un magma assez informe. Je m’explique. La première chose qui me saute à l’oreille est le son de la caisse claire. La batterie prend d’ailleurs le pas sur tout. Le chant est assez en arrière. En même temps, je le trouve tout de même un chouïa égal du début à la fin… ou presque. Parce que le Sixième titre sort son épingle du jeu. Tiens, ce n’est pas là, que Yves « Corpse Ripper » Metze vient donner du coffre de très belle façon ? Ah si !
C’est dommage, car les riffs et le jeu de la guitare – des guitares, car il ne faut pas oublier le solo de Toni Thomas sur le titre introductif ! – est excellent. Quand on arrive à le déceler, on entend la dissonance chère à Mémé, des patterns de riffs alambiqués.
Il y a un réel avant et après 5ème titre. Celui-ci, « Hopeless Desire for Reprieve » est d’ailleurs le seul titre instrumental, qui laisse la place au discours de la guitare. C’est d’une beauté ! Puis, on reprend le rythme effréné et les voix de gargouilles brutes. Malgré tout, les titres suivants seront un peu plus compréhensibles. Comme si un soin particulier avait été apporté au mix. Et j’ai bien l’impression que c’est là où le bâts blesse : le mix, surtout sur la première partie de l’album, met trop en avant la batterie.
Dommage. Il y avait de belles idées, dans ce Blackened Cerebral Rifts. Changements de tempo à tout va frisant la polyrythmie, des riffs techniques et des soli bien ficelés. De la recherche et un chouïa de dissonance… Mais un peu trop répétitif au niveau du chant et surtout un mix magmatique qui laisse une impression de brouillon. Mais laissons la chance à cet album de s’infuser au fil des écoutes.
Tracklist :
1. Tragic Ascent of Absurdity’s Pale Moon (5:03)
2. Humanoid Statues Parading Condescending Gestures (3:25)
3. Aural Interference with Uncanny Subconscious Frequencies (5:05)
4. Infinitely Plummeting into Violet Portals of Delusion (7:50)
5. Hopeless Desire for Reprieve (2:31)
6. Meticulously Unraveling the Serpentine Consciousness (4:18)
7. Kaleidoscopic Visions of Porous Obsidian Eternities (4:11)
8. Molecular Degradation upon Warped Onyx Stoves (5:49)
9. Hysterical Mirages of Otherworldly Calamity (6:26)
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