Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7/10

« The Rarity of Reason » constitue à ce jour le seul long format qu’After Earth a sorti après six années d’existence ! Jusqu’ici, seul « Before it Awakes », un EP paru en 2020 et deux singles peuplaient leur discographie. Voyons donc sans plus tarder ce que les Suédois nous ont concocté à travers les huit titres que cette nouvelle galette contient, dans un registre déjà bien rempli de groupes scandinaves qui ont acquis une notoriété mondiale !

Le premier morceau débute sur une introduction basée sur des sonorités de synthétiseurs, qui laissent place après un peu plus d’une minute à ce qui va habiller la totalité des titres de cet opus, à savoir un death mélodique dans tout ce qu’il a de plus classique, After Earth évoluant quelque part dans les eaux situées au milieu d’îlots baptisés Soilwork, In Flames ou encore Omnium Gatherum, pour ne citer qu’eux ! Les rythmiques sont lourdes et jouées la plupart du temps sur un mid-tempo, la voix de Marcus, parfaitement adaptée à ce registre, ne surprend pas, donnant l’impression d’avoir déjà été entendue à maintes reprises.
Le tout est bien ficelé, tant sur l’aspect musical que sur les arrangements mais manque cruellement d’originalité de mon point de vue. Les titres s’enchaînent sans jamais vraiment sortir l’auditeur de ce constat, malgré quelques trop rares passages où l’oreille se tend légèrement, sur les parties acoustiques comme sur « Prometheus » ou « Undermine my Suffocation » par exemple. Les soli, certes parfaitement exécutés, donnent le sentiment d’assister à une succession de gammes plutôt qu’à une transcendance d’inspiration !

On se laisse à espérer, en écoutant des morceaux plus punchy comme « Legions » ou « Undermine my Suffocation » à une sorte d’électrochoc mais l’accélération du tempo ou l’apparition d’un riff ou d’une mélodie interpelant ponctuellement ne produisent pas suffisamment d’effet pour cela.

De mon point de vue, « I Am What Remains », dernier titre du LP, figure comme le plus intéressant ; l’intro épique de belle facture (on retrouve quelques moments épiques par la suite), le tempo plus rapide rompant avec celui présent majoritairement sur le reste de l’album, sa construction autour de rythmes variés, le rendent bien meilleur que les autres titres !
C’est un album sur lequel on sent clairement la patte de Fredrick Nordström, qu’on ne présente plus dans le milieu du death melo et qui n’est donc pas étranger à la qualité de la production, à sa clarté finale mais probablement également au côté un peu lisse et trop convenu duquel aucune originalité ne transpire !
Au final, After Earth nous distille avec « The Rarity of Reason » du death melo Scandinave plutôt classique, trop même, rendu linéaire par les arrangements numériques probablement ; cela ne sent pas vraiment l’écriture au fond d’un garage en partageant des bières, mais plutôt les compositions devant un écran d’ordinateur, donnant l’impression que le feeling est relégué aux oubliettes !

Ceci dit, les amateurs de death mélo scandinave y verront là un opus perpétuant ce style dans toute sa plus pure tradition !

Tracklist :

01. The Rarity of Reason 05:14
02. Prometheus 04:01
03. Through Hidden Space 04:27
04. Legions 03:55
05. Human Slave Machine 03:10
06. Undermine My Suffocation 04:36
07. Anguish to Dust 04:00
08. I Am What Remains 05:42

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