Note du SoilChroniqueur (Yaiba) : 8.5/10

Comment approcher ce nouvel opus de Morthymer, intitulé « Pedagog » ? C’est la question qui me taraudait à la première écoute de cet album. En tant que fervent amateur de death metal progressif, particulièrement friand de riffs techniques, l’excitation m’a envahi dès les premières notes de cette galette.
Originaire de Tchéquie et émergeant des cendres de « Keep on Rotting », Morthymer m’a agréablement surpris avec un album entièrement instrumental. Une fusion de virtuosité, de complexité compositionnelle, sans pour autant devenir indigeste ou difficile à écouter.
Composé de trois membres, le groupe offre une guitare lourde et agressive, ponctuée de riffs techniques, rapides, riches en harmonie, avec des changements de signature et une virtuosité indéniable. La batterie, typique du death metal progressif, démontre une maîtrise exceptionnelle, alternant entre des rythmes death (blast beat) et des compositions plus recherchées, explorant toute la palette des toms, caisse claire, grosse caisse et cymbales. Le sample clavier apporte une touche mélodique bienvenue  avec différents sons, s’ajoutant à la guitare majoritairement rythmique. Enfin, la basse, qui  renforce l’ensemble.En ce qui concerne les morceaux et la structure de l’album, l’ensemble est pensé de manière à offrir une écoute captivante, évitant l’ennui ou la préférence d’un morceau à un autre. Mais rentrons dans le détail.

Le premier morceau, « I Entrée Páně », permet une introduction en douceur dans leur univers, avec un arpège de guitare accompagné de cymbales et toms, avant de plonger dans une ambiance chargée, technique et enragée, englobant tous les instruments. Cette montée progressive tease le talent des musiciens. L’absence de chant est habilement compensée par les mélodies du clavier.
Les morceaux suivants, « II Auriga » et « III Běh Snění », mettent en avant le clavier sur des tempos plus rapides, présentant clairement une lourdeur et une ambiance sombre aux côtés des autres instruments. Les fans de technicité seront ravis, car le trio démontre ici son savoir-faire avec des riffs plus techniques, ponctués de moment plus calmes et simples contrebalancé par une richesse harmonique.
Le quatrième morceau, « IV Tēnēbrae », offre une pause plus calme, créé par la guitare, la basse et le clavier, permettant de se reposer tout en restant immergé dans l’univers du groupe.
Mais après le calme, le retour de la tempête avec les morceaux 5 et 6, « V Digitalis Purpurea » et « VI krajinakosti », repartent de plus belle avec des compositions plus pêchues, plus techniques et rapides. Morthymer ne laisse pas indifférent, offrant une diversité allant des tapis de double croche à la double pédale à 180 bpm, accompagnée de guitare, à des riffs accrocheurs en Ré et hargneux avec des changement des signature. L’ensemble est soutenu par une évolution constante de l’ambiance, des solos en tandem guitare/clavier, des backing vocals et une technicité irréprochable.
Enfin, le dernier morceau, « VIII Vtělení sv. Chrta », conclut l’album de manière plus conventionnelle sur un tempo plus rapide, résumant avec brio ce que le groupe a offert au cours des 35 minutes et 24 secondes.

Concernant la production, le mixage et le mastering, aucune critique à formuler. Ils sont excellents, témoignant d’un travail minutieux. En conclusion, pour les amateurs de thrash/death metal tels que Tesseract (eg : War of Being), Monuments ou encore Flux Conduct mais en instrumental , une écoute attentive s’impose. Le seul regret réside dans la durée de l’album, car à la fin, on en redemande toujours, tout en appréciant chaque découverte de subtilité.

Tracklist :

1. Entrée Páně 05:17
2. Auriga 04:48
3. Běh Snění 04:05
4. Tēnēbrae 05:07
5. Digitalis Purpurea 03:23
6. krajinakosti 03:57
7. Vůně Příšeří 04:01
8. Vtělení sv. Chrta 04:37

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