Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

Quelle évolution !
Lorsque le groupe a débuté en 2012 en Norvège, Inculter officiait dans un pur black / thrash metal, bien ancré dans le old school parfaitement exécuté, que ce soit sur leur premier EP “Stygian deluge” (2013), leur split avec Reptilian la même année, puis lors de leur premier album “Persisting devolution” en 2015.
Est-ce une relation de cause à effet, mais c’est après l’arrivée d’un second guitariste en la personne de Lasse Udjus en 2019, qui officiait encore chez les thrashers de Shakma à cette époque, que le désormais quatuor s’est petit à petit débarrassé du côté black metal de sa musique pour nous proposer un pur thrash metal.
Et c’est là que l’excellent “Fatal visions” sorti cette même année a montré cette évolution.
Hormis une compilation d’ancien matériel sorti uniquement en vinyl, toujours en 2019, on n’avait plus beaucoup de nouvelles d’Inculter jusqu’à la sortie de ce “Morbid Origin”.

Et là, clairement, de black metal, il n’y en a plus.
On se retrouve avec un album de pur thrash old school, aux compositions beaucoup plus longues que par le passé : neuf titres, 48 minutes d’un retour plus de trente ans en arrière.
Les morceaux, hormis l’intro d’à peine 84 secondes, dépassent pour la plupart la barre fatidique des cinq minutes, pour monter jusqu’à plus de huit minutes.
Les parties instrumentales sont légion et surtout passent comme une lettre à la poste.
En prime, Inculter ne se cantonne plus à nous faire des leçons de vitesse : certains tempo sont en mode mid tout en restant dévastateurs.
On se rapproche plus d’un Mortal Sin époque “Mayhemic destruction” que des furies à la Aura Noir ou Nekromantheon des débuts.

Et c’est en ça qu’on peut parler d’évolution remarquable pour ces Norvégiens.
La bio parle d’un compromis entre les débuts de Kreator, la période “Schizophrenia” de Sepultura et le côté plus mature d’un “Ride the lightning” de qui-vous-savez.
Quelque part, ça se tient : “Morbid origin” se veut être un album d’une maturité remarquable, très travaillé, aux riffs imparable et propose une grande partie de tout ce que le thrash metal peut proposer de meilleur.
Que ce soit lors de titres (très) longs comme pour “Children of Demise” de moins de quatre minutes, le groupe nous colle des parties instrumentales très travaillées – sans pour autant rentrer dans du techno thrash à tiroir – qui s’avèrent aussi riches que passionnantes, preuve qu’on peut se montrer implacable sans pour autant rentrer dans des accélérations démentielles. Et ce n’est pas un titre comme le mystérieux “Perennial Slaves” oscillant entre le low et le mid tempo, aux ambiances limites doom – la partie du milieu aurait même pu avoir sa place sur l’album “Clouds” de Tiamat tant le chant et la lenteur de la musique s’en rapproche – du plus bel effet.

Il est même fort à parier et ce, sans prendre trop de risques, que cet album, plus riche qu’il n’y parait lors de sa première écoute, fera date dans la carrière d’Inculter, bien plus que ce qu’a pu offrir le déjà très bon “Fatal visions” au groupe en matière de notoriété.
Il apparait clair que ce troisième full length est un cap important dans la carrière du groupe, l’étape à ne pas louper et Inculter a passé l’épreuve haut la main.

D’ores et déjà indispensable à tout thrasher, même pour les plus difficiles.

Tracklist :

1. Intro (1:24)
2. Death Reigns (5:36)
3. Age of Reprisal (6:54)
4. Chained to the Void (4:55)
5. Children of Demise (3:57)
6. Extinction (5:18)
7. Morbid Origin (8:35)
8. Perennial Slaves (5:09)
9. Lethal Salvation (6:23)

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