Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9/10

Après « Thrash and Burn » paru en 2014 et « The Infinity Complex », album concept qui a suivi deux années plus tard, « Life is Bad » constitue le troisième album que les Canadiens de Torrefy ont sorti un beau jour de juillet 2020 (ressorti en juillet 2023 chez Witches Brew), vous savez en plein milieu de la période de Covid (qui a dit de merde ?) ! Le line up n’ayant jamais évolué depuis leurs débuts il y a une douzaine d’années, on peut donc s’attendre à une galette aboutie, empreinte de maturité… Ou pas ! Jetons y donc une oreille pour savoir de quoi il en retourne !

Premier constat, Torrefy ne se fout visiblement pas de notre gueule en nous envoyant plus d’une heure de zic au total, on peut dire qu’on en aura pour notre argent ! Ensuite, une fois l’écoute terminée, on ne peut que confirmer cette constatation, les Canadiens nous secouant les miches à grand renfort de thrash metal aux riffs endiablés, teinté d’une atmosphère des plus malsaines !
Il faut dire qu’avec « Sarcophony », l’entrée en matière ne nous laissait guère de doute sur la performance à laquelle on allait être confronté ! L’intensité musicale déployée a de quoi nous clouer au pilori illico presto avec un morceau de plus de neuf minutes, excusez du peu ! Ca tabasse façon en veux tu en voilà et on ne relève la tête du seau qu’à la faveur d’un rythme envoyé sur un tempo plus lent, avant que la machine ne s’emballe de nouveau pour nous gifler l’autre joue que, pauvre mortel que nous sommes, avions osé tendre !
Ce mariage thrash et black est vraiment du plus bel effet et il peut se mesurer sur chaque titre, car de faux pas, il n’en est pas question sur cet album, « Eye of the Swarm » avec son atmosphère chaotique et dévastatrice, « Outrun by Wolves » façon rouleau compresseur ou encore « GFYD » (« Go Fuck Yourself and Die ») avec une ligne de basse sauvage mise en exergue sauront t’en convaincre à coup sûr.

« Arborequiem », qui dépasse également les neuf minutes, se présente sous une forme plus massive, le tempo lent de l’introduction n’y étant pas étranger ; ceci-dit et même si c’est l’ambiance générale, le morceau s’accélère à mesure qu’il déroule et envoie également une bonne dose d’énergie avec en prime un solo, ce qui est plutôt rare de la part de nos Canadiens.
Le déluge sonore se poursuit avec « The Thin Line » qui ravage tout sur son passage avec une performance vocale de John à souligner, envoyant sans ambages, une voix black du style écorché vif. Forcément, comme je viens d’écrire que les soli ne jonchaient pas les pistes de ce LP, Torrefy en aligne un autre sur ce titre mais cela ne me fera pas changer la chronique quant à leur rareté. Sur le plan du chant, on retrouve quelques similitudes sur « Torn Apart by Machinery » sur l’aspect saccadé.
« Cells » et l’excellent « Plague of the Empire » qui vient conclure l’album, enfoncent le clou si tant est qu’il dépassait encore, histoire de contenter les plus exigeants en matière d’intensité musicale.

C’est un tourbillon infernal que Torrefy entretient tout au long des neuf titres qui composent ce long format. La construction musicale peut sembler déstructurée tant elle part dans tous les sens au gré des changements de rythmes, de la multiplicité des riffs, des différentes ambiances qu’on y trouve et de la voix parfois désarçonnante et omniprésente ; de mon point de vue, je préfère y voir une certaine richesse, fruit de l’inspiration de chacun des musiciens !

Après cette écoute, je me demande comment j’ai pu passer à côté de cette pépite du genre il y a trois ans !

Tracklist :

1. Sarcophony 9:17
2. Eye of the Swarm 6:07
3. Outrun by Wolves 6:54
4. GFYD 4:54
5. Arborequiem 9:19
6. The Thin Line 6:30
7. Cells 7:30
8. Torn Apart by Machinery 7:44
9. Plague of Empires 5:55

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