Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9/10

Projet solo de F. qui a vu le jour dans la région de Campanie au sud de Naples, Taur-im-Duinath nous berce de sonorités profondes et obscures depuis presque dix années maintenant. Comme il m’est déjà arrivé de l’écrire, je suis souvent subjugué par l’immensité du talent qui germe en une seule personne pour produire une musique aussi riche et aboutie que celle qui transpire de nombreux projets, en particulier dans le black metal atmosphérique, et force est de reconnaitre qu’avec Taur-im-Duinath, il y a de quoi l’être encore ! « Verso casa » est le troisième opus servi pour notre transalpin ; il s’articule autour de six titres d’un peu plus de sept minutes en moyenne pour une écoute approchant les quarante-cinq minutes.

Écouter cette nouvelle galette est forcément un voyage introspectif qui ne s’apprécie pleinement qu’en immersion totale dans ce monde musical tourmenté, sombre, ambivalent, te poussant parfois dans tes retranchements en t’amenant au bord de l’abîme tout en te laissant entrevoir un chemin menant à la lumière. Le genre d’écoute de laquelle on ressort bouleversé, remué, jamais indemne.

« Vento Errante » débute calmement avec des bruits de nature avant qu’une douce mélodie ne prenne le relais pour ne se lancer véritablement qu’au bout de deux minutes, la mélodie persistant mais devenant métallique dans ses sonorités avant de laisser la place à une partie plus tourmentée musicalement mais également dans les vocalises raillées de F. Le mélange des trémolos picking incessant, des blasts à la batterie et de la voix produisent comme c’est souvent le cas dans ce style musical un sentiment d’oppression qui peut aussi bien générer de la tristesse, de la mélancolie ou encore de la colère au gré des humeurs du moment et du ressenti de chacun, telle est l’ambiance qui perdurera jusqu’au terme du morceau.

« Madre note » démarre plein fer, te drapant du voile des ténèbres dès ses premières notes ! Là encore, les mélodies subtiles succèdent au chaos musical et vocal jouant sur les contrastes façon feu et glace, tout en maitrise, le break avant la mi-morceau imageant bien ce propos. Les titres suivants restent dans cette veine, alliant mélange de mélancolie dépressive, de moments suspendus, de tourments oppressants qui t’emportent au plus profond de ton âme pour te confronter aux instants durs que tu as eus à traverser ou auxquels tu as été confronté. Il est compliqué de faire ressortir un titre plutôt qu’un autre, l’ensemble étant homogène mais pas rébarbatif ou chiant à l’écoute pour autant. La production est parfaitement adaptée au registre, tout comme l’artwork de la pochette qui présente un classique paysage montagneux enneigé en noir et blanc bien évidemment.

Les adeptes des ambiances que l’on savoure via Agalloch en son temps ou encore Autrest, trouveront dans « Verso casa » de quoi plonger dans les abysses et l’obscurité si bien mises en musique par F. qui mérite que l’on se penche davantage sur son œuvre !

Tracklist :

Vento Errante 7:53
Madre Notte 7:35
Ritorno 7:29
Impermanenza 5:28
L’ultima neve 6:35
Maree 9:06

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Chronique « The Burning Bridges«