Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

On dit, ou on entend souvent dire, qu’avec le temps, on s’assagit ! Visiblement, ce genre d’adage n’est pas arrivé jusqu’aux oreilles de Wolfbrigade qui est tout, sauf une image d’Epinal pour appuyer cette maxime ! Voilà quasiment trois décennies que les Suédois, dont le combo s’appelait Wolfpack à ses débuts, déversent toute leur rage sans fléchir ou concéder le moindre centimètre sur le terrain de la violence musicale à l’état pur !
Après un EP sorti il y a deux ans et « The Ennemy : Reality » leur dernier album en 2019, leur onzième méfait discographique long format vient d’arriver dans les bacs et, sans surprise, il n’est nullement question de sagesse une fois encore ! Douze titres pour à peine plus de vingt-sept minutes, vous comprendrez allègrement que l’ensemble va aller droit dans l’pentu en faisant fi de la godille ; et ce n’est pas leur récente signature chez Metal Blade qui a changé quoi que ce soit dans leur approche musicale, pas plus que les changements de line up qui ont jalonné leur histoire, seuls Erik et Kocke, les guitaristes, figurant au registre des membres fondateurs du groupe, ou encore une période de mise en sommeil au début des années 2000.

C’est d’ailleurs avec un solo que débute « Way to Die » histoire de plonger l’auditeur directement au cœur du sujet, à savoir un mélange de hardcore-crust punk-D-Beat tout ce qu’il y a de plus énervé, d’épuré, le tout sur un rythme effréné, envoyé à nos faces sans détour dans la pure tradition d’un Discharge de la fin des seventies, l’esprit du mythique « Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing », qui a inspiré nombre de groupes et marqué son temps, n’est pas très loin. Il n’aura pas fallu deux minutes pour constater que Wolfbrigade ne se nourrit pas d’autre chose que l’énergie pure et franchement, qui va s’en plaindre à l’exception de tes voisins dont les cages à miel ne sont pas calibrées pour ce genre de régalade !?
Tout au long de l’album, on a l’impression d’être au volant d’un 38 tonnes lancé à vive allure et de déménager tout ce qui se trouve sur notre passage en hurlant à la façon de Micke à chaque impact ! La production qui va à l’essentiel, perfectible diront certains, renforce l’aspect à vif ou dans l’action comme si le tout avait été enregistré en une seule prise !
Passée l’intro, « Unruled And Unnamed » me fait allègrement penser à du Motörhead de la période Clarke-Taylor, un poil plus rapide !
Dans ce tourbillon musical intense, on notera toutefois quelques titres, dont le rythme plus lent pourrait les faire passer pour plus soft comme « Skinchanger » par exemple ou encore « Nail Bomb » qui permettront de reprendre un peu son souffle.
Certains noteront quelques passages sonnant tantôt death voire thrash par moment, ce qui n’est absolument pas dissonant dans ce melting pot métallique.
L’album se conclut sur « Age Of Skull Fuckery » qui est plus un outro qu’un morceau à proprement parler !

Trois décennies à marquer de son empreinte la scène hardcore au sens large, le tout sans montrer le moindre signe de faiblesse, Wolfbrigade est une nouvelle fois au rendez-vous avec « Life Knife Death » qui te filera une put1 de dose d’énergie pour te booster lorsque tu auras un coup d’mou ! A écouter sans modération.

Tracklist :

Way to Die 1:59
Disarm Or Be Destroyed 2:08
Life Knife Death 2:54
A Day In The Life Of An Arse 2:19
Unruled And Unnamed 3:02
Skinchanger 2:26
Your God Is A Corpse 2:04
Nail Bomb 3:23
Cyanide Messiah 1:36
Mayhem Mongrel 3:00
Sea of Rust 1:52
Age Of Skull Fuckery 1:18
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