Öxxö Xööx – Rëvëürt
Line-up sur cet Album
Laurent Lunoir : Chant, Instruments, Visuels Laure Le Pruenec : Chant Harmonique, Piano Igorr: Programmations, Ingénieur studio
Style:
Doom Avant-gardisteDate de sortie:
Octobre 2011Label:
Apathia RecordsNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi): Xööö/Xöxö
Je ne savais pas comment commencer cette chronique. Et comme nombre de chroniqueurs qui ne savent pas comment commencer une chronique, je l’ai commencée par « Je ne savais pas comment commencer cette chronique. ». Malin, hein ?
Il faut dire (notez la transition) que Öxxö Xööx ne joue pas une musique spécialement facile à aborder. Du Doom Metal avant-gardiste. Rien que ça !
Öxxö Xööx, dont le nom signifie – par des pérégrinations mathématiques dont je vous passerais les détails – 69 (et ouais, c’est orgasmique !), était au départ un groupe dont l’inspiration venait de la SF et leurs premiers concerts étaient joués par des « extraterrestres » (dixit la bio, hein ?). Puis, après moult prises de conscience et de changements de concepts, la musique est devenu un moyen de « vivre en accord avec sa vérité intérieure et de laisser s’exprimer cette vie mutilée au plus profond de l’être. »
D’accord.
Et cela a donné « Rëvëürt », titre de l’album issu d’un langage inventé à mi-chemin entre le mélange de langues et une forme intuitive. Et ce langage reflète la musique jouée par le groupe, mélange entre plusieurs styles (Doom, Black parfois, Opéra, Baroque, Électro aussi) et qui semble tout aussi guidée par l’instinct.
C’est un orgue peu rassurant qui nous accueille, une première sensation qui fait naitre en nous un certain malaise. L’orgue est suivi par une transition sereine, rassurante malgré un brin de mélancolie. Mais tout cela n’est qu’un leurre, une tromperie, puisque rapidement les guitares s’approchent, les clavecins nous poursuivent. Les cris de Laurent « Whourkr« Lunoir nous écrasent au sol, comme une nuée d’insectes. La folie nous gagne. On se sent comme enfermé dans le château de Neuschwanstein, un malade mental aux trousses. L’oppression nous gagne et si la voix cristalline Laure « Rïcïnn« Le Prunenec ne venait pas quelquefois nous rassurer, nous tendre sa main pour nous sortir de ces abimes de cet album, il n’est nul doute que la folie nous gagnerait.
« Rëvëürt » joue avec toutes ces émotions, béatitude (le début d’« Ägörth » ou de « Nöc säë », « Dör », à peine esquissée sur « Yüm ») la mélancolie (le début d’« Ämä », « Nöc säë », « Lïnï », « Sülï ») ou la folie dans les accélérations, qui domine l’album (la fin de « Tërëä » ou d’« Ämä », « Ctënöphöra », « Yüm », « Nöc säë »…), et qui semble soutenue par la langage d’Öxxö Xööx, dont la texture paraît comme aspirée. Tous ces sensations se mélangent si bien qu’il est difficile d’isoler un seul morceau.
Öxxö Xööx a beau piocher dans des genres musicaux aussi variés, ça marche, la sauce prend et « Rëvëürt » est à voir comme une œuvre compacte. Un concept. Une histoire. Une sorte d’Opéra que chacun interprètera à sa façon. Et contre toute attente due à une œuvre telle, la sensation de répétitivité est absente.
Il est seulement à regretter le son d’une batterie qui claque un peu trop. Mais bizarrement, ça accentue le côté malsain de l’album.
« Rëvëürt » n’est pas une œuvre qui se comprend, elle se ressent. Et certains passeront à côté. Mais c’est un album à connaître, au moins pour l’originalité dont il fait preuve et le jusqu’au-boutisme du concept. Un seul moyen de savoir si la musique d’Öxxö Xööx vous parle : goutez-y, en… cliquant sur les liens ci-après.
Site Officiel : oxxo-xoox.bandcamp.com/
MySpace : www.myspace.com/oxxoxoox
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