Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
8 / 10

Les Chroniques du terroir est un webzine dévolu à la musique Rock dans son sens large, et à tendance Metal plus précisément. Artisanal, familial et à dimension humaine comme en témoigne la team de bénévoles passionnés qui la compose… Et de surcroit totalement indépendant de quelques pressions de qui et de quoi que ce soit ; afin de vous livrer uniquement un ressenti personnel aux coudées franches. Oui, concédons-le, l’introduction est osée pour s’attaquer à une review d’une sortie d’un des labels planétaires les plus « Enorme » qui soit : Roadrunner !!!

Quand un chroniqueur voit leur catalogue d’artistes et des Machine Head, Opeth, Megadeth, Trivium, Lamb Of God, Cavalera Conspiracy, Dream Theater et autres Airbourne (celui annoncé me fait tressauter tel un jeune jouvenceau attendant une Renégonde monnayable…), forcément grand est le risque de s’attendre à un lissage dans le sens du poil. Personne dans notre société actuelle en pleine décadence ne prendrait le risque de mordre la main qui lui tend son obole. La finalité de tout ce sophisme ? Seulement, que votre serviteur se fout de ces considérations ; lui qui a quitté tour à tour deux des plus gros zines français pour pouvoir enfin lâcher ses sentiments profonds et personnels en totale impartialité.

Donc autant vous le délivrer d’emblée, Dommin n’est en aucun cas un groupe Metal ; et si certains s’osent à user de cette étiquette, cela serait similaire à s’acharner à appliquer un cataplasme sur une jambe de bois : Une véritable supercherie (du style Tarja et son Winter Storm…). Seul le qualificatif gothique se rattachant au terme générique précité pourra éventuellement, par instant et parcimonieusement s’en rapprocher.

Car les quatre gars de Los Angeles ont un sacré atout dans leur manche ; à savoir une unicité musicale réelle. Ils évoluent dans un Rock nostalgique, triste et empreint de suavité mélancolique, certes…Mais parallèlement, leur tracklist peut aussi bien s’iriser de facette Jazzy « Dark Holiday », que se nacrer de consonances punk, avant de vous emplir d’embruns et d’ambiant par un volatile « Evenfall Hollow » sonnant tel le « A Forest » des Cure sur la compilation « Standing On The Beach-B sides ». Autant dire que le panel affiché, sans prétendre être précurseur de quelque nouveau courant que ce soit, est à la fois caviardé de potentiel et d’appréciabilité…La trame sous jacente restant cependant marquée de la New Wave des années quatre vingt et oscillant entre les veines à la Depeche Mode, Classix Nouveaux, Pseudo Echo, et d’autres plus Cold façon Human League, China Crisis, Echo and The Bunnymen ou le combo déjà énoncé de Robert Smith.

Les néo romantiques des eighties ne seront pas en outre un souvenir aussi lointain que cela ; et certains (quadras…killing joke) trouveront même certainement que le Brian Ferry de Roxy Music et ses « Avalon » ou « Slave To love » a une ressemblance paternelle aussi bien physique que vocale avec Kristofer Dommin, chanteur et frontman du groupe. Car ce dernier se révèle être incontestablement le véritable moteur, la locomotive de cet attelage assénant voluptueusement ce « Dark Rock » teinté de nostalgie mélancolique et de spleen amoureux. Son timbre de voix à mi chemin entre un inoubliable et regretté Jim Morrison d’une part, et de l’autre la caste des crooners façon Chris Isaak –à l’exemple d’un « Closure »-est à la fois empli de suavité et véritable source de jouvence émotionnelle. Notez, que la transition sera toute faite puisque le surf Rock du langoureux Christopher Joseph Isaak a vu son hit planétaire « Wicked Game » repris par les finlandais de « His Infernal Majesty »…La question se posant alors, sera celle-ci : Kristofer Dommin et HIM ; même combat ? A vous de vous faire votre idée, le reviewer n’allant tout de même pas se « farcir » tout le travail…Mais pour vous aiguiller, disons qu’il n’y a pas que la proximité géographique entre les Us et la Finlande qui les différencie (oppose ???)…

En épilogue à ce « Love Is Gone » que Dommin présente comme son premier opus -malgré un « Mend Your Misery » indépendant (LMN) sorti en 2006 et ou figuraient déjà quatre titres en étant issus (My Heart, Your Hands ; Tonight, Without End, et I Still Lost)- exprimons clairement un excellent ressenti. Nombreux certainement seront ceux criant au mielleux et sirupeux visant à attirer les mouches par le sucre. Le crédo, des métaleux extrêmes purs et durs, des sectaires enferrés dans leurs carcans dogmatiques, ou tout simplement des réfractaires à toutes formes d’émotivités passionnelles « Love, love », placardera immanquablement cette première offrande de Dommin.

Et ce sera foncièrement dommage, car pour tous les autres non obtus et démunis d’œillères acoustiques sélectives ce véritable premier opus se dévoilera majestueusement comme un écrin libérant ses joyaux. Un peu de tendresse et d’émotions dans un monde de brutes…Ou le « hit » potentiel « My heart, your hands » ravira à la fois les juvéniles adolescentes gothiques en quête d’identité, leurs frères chevelus trouvant cela sympathique à doses homéopathiques quoique trop aseptisé, et enfin leurs parents totalement étrangers au Metal.

Dommin a un style, indéniablement. Et devrait trouver son public (plutôt féminin…) aisément dans les légions et cohortes de fans de « pointures » telles Within Temptation ou encore Kamelot, voir des Krypteria. Gageons que ce « Love Is Gone »déclenchera un sacré « Buzz » et de nombreuses vocations. Mais tenu reste le fil entre l’appréciation liée à ce premier opus et le gouffre bien proche de la « variété internationale ». Le numéro d’équilibriste ultime à la fois baroque et original est véritablement réussi et Dommin nous subjugue. Mais attention cependant de ne pas basculer par la suite dans la « dark side » du mercantilisme brassant large…

Site Internet : http://www.dommin.com/
Myspace : http://www.myspace.com/dommin

MetalPsychoKiller