Vulcain, l’interview

Le 27 octobre 2013 posté par Metalfreak

Voici une interview préparée par deux anciens de l’équipe de Soilchronicles, tout plein de questions posées par un jeune louveteau, Celtikwar qui a découvert le trio avec « V8 »,  et un vieux loup, Metalfreak qui les connaît et les adore depuis au moins la sortie de l’album « Rock ‘n’ roll secours » !

Par mail et par pur plaisir, photos par Metalfreak.

La petite histoire :

Celtikwar : Est-il possible de faire une présentation rapide de votre groupe pour les nouveaux fans qui vous auraient découvert avec « V8 » ?
Vulcain s’est formé au début des années 80 et s’est forgé une réputation au fil des concerts. Nous avons eu la chance de vendre un peu de disque et d’ouvrir pour de grands groupes internationaux comme Motörhead, Iron Maiden, Deep Purple… Après des années de route, sept albums studio et deux live, nous avons une pause de dix ans pour revenir en 2010. Nous avons très vite repris notre place en jouant au Hellfest, en sortant rapidement un DVD live « En revenant » et nous avons eu la reconnaissance de fans étrangers en partant jouer au Canada, en Allemagne, en Suisse ou en Belgique… Et surtout de belles retrouvailles avec Motörhead.
Tout cela nous a convaincu de refaire un nouvel album.

Metalfreak : Qu’est-ce qui a fait que Vulcain s’était arrêté aussi longtemps ?
La fatigue de la route, des déceptions, et un business changeant qui ne nous donnait plus vraiment notre place. Mais nous avons bien fait de faire cette pause et de revenir en force.

Metalfreak : Je vous avais vus lors de la tournée d’adieux avec… Motörhead à la Foire Aux Vins de Colmar où vous aviez fait un show du feu de Dieu : comment peut-on décider de s’arrêter en mettant autant d’âme et de furie dans votre musique ? On n’avait pourtant pas l’impression que le groupe n’en avait plus sous la semelle…
C’est la force de Vulcain. Nous donnons toujours jusqu’au bout. Mais la pause s’imposait.

Celtikwar : Avec le recul que pensez vous de pensez vous des premières années de Vulcain ? Êtes vous fier de tout ? Quelques regrets ? Votre meilleur souvenir de cette période ?
Aucune nostalgie ! Nous avons fait notre chemin et nous sommes fait un nom à la sueur de notre front. Oui, nous en sommes fiers. Les regrets sont toujours les mêmes. Ne pas trouver le chaînon manquant pour passer à la vitesse supérieure. Mais finalement, nous sommes déjà heureux comme ça. Les souvenirs restent la route et les tournées, les rencontres avec nos idoles et de grands moments comme le Marquis Club à Londres, Bercy avec Iron Maiden, les dates avec Motörhead et tant d’autres choses pas forcément dévoilables. (rires)

Celtikwar : Vous avez déjà du répondre un milliard de fois a cette question mais qu’est-ce qui vous a remotivé à remonter sur les planches en 2010 ?
De rejouer ensemble. Reprendre la route à la rencontre de nos fans.

Metalfreak : On vous a longtemps surnommé les « Motörhead français« , je crois même que ça vous avait un peu gonflés à une époque : était-ce la raison pour laquelle vous vous étiez quelque peu démarqué du son des trois premiers albums par la suite ?
Certainement. La comparaison était flatteuse mais nous avons su prouver que Vulcain avait aussi son identité. Si Motörhead nous aime bien, c’est que nous ne sommes pas qu’une pâle copie. Un artiste doit évoluer, surtout sur un longue carrière. « Transition » et « Big Bang » sont des albums qui nous ont permis d’évoluer artistiquement et nous ne regrettons rien. Mais il est certain que nous voulions revenir avec un album plus brut et plus direct.

 


Celtikwar : Qu’est qui vous a donné envie après « En Revenant » de réécrire un nouvel opus ? L’accueil que vous avez reçu du public ?
Surtout grâce au public et de voir que l’on pouvait encore vendre des disques (rires)

Le présent :

Celtikwar : L’album « V8 » est très bien produit, comment avez procédé pour son enregistrement, quel studio avez pris ? C’est un album autoproduit, pourquoi ce choix ?
Nous voulions une totale indépendance. Nous avons monté notre structure, épaulé par notre manager Jacky, trouvé un distributeur et enfin une promo indépendante efficace comme Replica Promotion. Marc (batteur) possède son studio et c’était idéal pour travailler sans pression. Nous avons produit Notre album, comme nous voulions.

Celtikwar : Pouvez vous nous dire quelque mots sur la pochette de l’album ?
Remettre la machine en route avec un gros moteur et des instruments. L’image parle d’elle-même.

 

Celtikwar : Quelles sont les attentes que vous avez de ce nouveau disque ?
Vendre suffisamment pour éventuellement refaire un autre et surtout tourner !

Celtikwar : Vous en avez sûrement déjà eu quelques retours de la part des média et du public, correspondent-ils à ce que vous attendiez ?
Oui, tout le monde a compris notre volonté de faire un album authentique, produit par nous même pour rester maîtres de tout et totalement indépendants. Quelques abrutis nous ont reproché de faire du Vulcain, mais on ne leur en veut pas (rires).

Metalfreak : Lors de votre concert à Grenoble en première partie de Nightmare, vous nous aviez promis un album de tueurs : il faut reconnaître que vous avez tenu parole : depuis quand « V8 » était-il en projet ?
Nous avons travaillé de riffs vers fin 2011 et nous avons décidé de nous mettre sérieusement au travail, mais sans pression. Enfin quelques bières quand même (rires). Mais pendant les séances studio, il y a eu quelques petits accidents : Vincent s’est cassé le bras deux fois en six mois et Daniel s’est cassé une côte. Tout ça nous a retardé, mais nous avions ainsi plus de recul sur notre travail.

Metalfreak : Avec un album comme « V8 » (chroniqué chez nous –http://www.soilchronicles.fr/chroniques/vulcain-%E2%80%93-v8 -), vous n’avez pas peur que la comparaison avec Motörhead réapparaisse ?
Non, de toute façon on y aura toujours droit. C’est juste que nous faisons du Rock brut de décoffrage.

Celtikwar : Est il possible de nous faire un Track By Track de l’album en nous décrivant chacun des titres, ce qu’il vous inspire, comment l’avez vous écrit, une anecdote sur la composition… Enfin tout ce que vous aurez envie, alors ‘lâchez-vous’.

01 Avec vous : un hommage à notre public
02 Sur la ligne : tu comprends ce que tu veux. Disons ce sont les excès de route…
03 Call of duty : Le phénomène du jeu vidéo est important, il fallait en parler.
04 Limite : au départ le texte était plus politique, mais nous avons bifurqué su le problème écologique.
05 Lâchez-nous : Tout est dans le titre. Tous des guignols.
06 Go fast : Un texte marrant sur nos amis de la police.
07 Croix de bois : les déceptions de la vie…
08 L’arrivée du tour: un hommage à Alain Bashung que nous aimions beaucoup.
09 Sale temps pour les cons: encore un clin d’œil à la chanson française, ici Monsieur Gainsbourg, et un texte qui s’applique à qui tu veux, un mec de ton entourage ou un politique. Ce titre pouvait s’appeler aussi « casse toi pauvre con ».
10 Rien à voir : Le réconfort après le boulot ! C’est un texte populaire et on aime ça. « Une bière, un riff de guitare … ».
11 Dans mes rêves : Beaucoup de gens veulent être autre chose que ce qu’il sont…

Des choses et d’autres :

Celtikwar : Vous avez pu suivre l’évolution de la scène Metal Française, vous avez peut être quelques mots à nous dire dessus ? Que pensez vous de son évolution ?
Le niveau technique s’est beaucoup amélioré en France et nous sommes heureux de voir les formations comme Gojira prendre une ampleur internationale.

Celtikwar : Vous avez peut être une jeune formation que vous adorez ? Ou un groupe qui vous fait penser à vous pendant vos débuts ?
Nous croisons beaucoup de groupes et Marc en enregistre pas mal dans son studio. Il y a de bonnes choses effectivement.

Celtikwar : Vous avez peut être un conseil à donner aux jeunes (éventuellement concernant des erreurs à ne pas faire) ?
Non, nous n’avons pas la prétention de donner des conseils. Il faut garder la foi et suivre sa route, sans chercher à se comparer aux autres.

MetalFreak : Qu’en est-il de Mr. Jack ? Était-ce une simple parenthèse qui s’est terminée avec le retour de Vulcain ou un projet encore actif ?
Mr. Jack s’est arrêté naturellement, mais pas à cause du retour de Vulcain.

Metalfreak : Entre le Vulcain d’avant le split et le Vulcain post reformation, beaucoup de choses ont changé : moyens d’enregistrements, passage du CD au mp3, téléchargement – illégal ou non -, apparition des myspace et autres facebook pour les moyens de diffusions et de promo…
Etait-ce « mieux avant » malgré tout sachant que, désormais, on ne laisse plus le temps à un album de devenir un classique avec une offre musicale sans cesse plus grande ?
Non, ce n’était pas mieux mais différent. Il ne faut pas être nostalgique. Il faut toujours se battre et ça ne changera pas…

Metalfreak : Il suffit de se rendre à un de vos concerts pour voir que Vulcain jouit d’un capital sympathie énorme de la part des fans : quelle en est la recette de Vulcain ?
La simplicité et la sincérité.

Metalfreak : Vulcain : groupe culte ?
Culte, je ne sais pas, mais qui a marqué le hard en France, très certainement.

Metalfreak : En octobre, on ne manquera pas de venir vous applaudir à Chambéry, au Brin de Zinc, en compagnie de Whisky Of Blood : est-ce que ce sera l’occasion de se boire « un dernier verre au bar, et demain, on remet ça ? » (message caché, un petit « Sur la route » réapparaîtrait sur la setlist ?)
Nous l’avons rejoué au début de la reformation, il est d’ailleurs sur le live « En revenant ».

Metalfreak : D’autres dates à annoncer ?
Nous finissons la tournée d’automne et nous verrons en 2014 avec peut être le Hellfest

Metalfreak & Celtikwar : On vous laisse les derniers mots.
Soutenez les groupes français, car un jour il n’y aura plus rien !

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