Mors Principium Est – Embers of a dying World ...
Line-up sur cet Album
• Ville Viljanen : Chant • Andy Gillion : Guitare • Teemu Heinola : Basse • Mikko Sipola : Batterie
Style:
Melodic Death MetalDate de sortie:
10 Février 2017Label:
AFM RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10
Un des problèmes majeurs quand on attend quelque chose, que ce soit de la part d’une personne, d’un film, d’un groupe, c’est qu’on est confronté à la déception. Ça forge forcément un état d’esprit, la frustration (amis de la pédopsychologie, bonjour), mais on pourrait s’en dispenser, passé un certain âge. C’est aussi à ce moment là qu’on se remet en question avec cet axiome « en fait, je n’ai rien à attendre de qui/quoi que ce soit : il faut avancer », que ce soit en temps que donneur ou récepteur. Me voila face à ce cas de figure avec Embers of a dying World, dernier opus d’un de mes groupes phares, Mors Principium Est.
Avec un nom tiré d’une locution latine (« La mort n’est que le commencement » et 5 albums à son actif, le quatuor de death mélo finlandais faisait déjà sentir ce qui ressemble à une forme de chant du cygne avec le clip cheap, annonciateur de la sortie de ce nouvel album, incarnée dans le titre « Reclaim the Sun », ne montrant que deux membres en action et loin d’être le meilleur ni le plus représentatif des morceaux de cet album. Musicalement, on retrouve tout le panel de ce qui a fait le renom du groupe : des riffs tranchants, un gout prononcé pour les nappes synthétiques, des soli de fou maitrisés (avec une petite spécialité dans la doublette/doublure/doublage de tapping) et à faire pleurer n’importe quel gratteux averti, le chant guttural acéré et rocailleux… et… et… et au final on sent que l’âme se perd petit à petit depuis le départ de deux membres (compositeurs de surcroit, c’est un peu ballot pour l’identité d’un groupe) après leur chef d’œuvre – c’est moi qui chronique, donc j’dis c’que j’veux et si v’z’êtes pas d’accord, c’est pareil, na ! – Liberation = Termination, avec ses morceaux des plus balèzes au niveau de la construction et de la technique sans jamais perdre de mélodicité.
Entendons-nous bien : je suis loin de dire que cet album est une daube ; il est très bon… mais difficile d’égaler l’excellence de Liberation = Termination (vous comprenez mieux mon introduction maintenant ?) même si « In Torment » aurait pu en être issu, tant dans les riffs que la construction, ainsi que « The Colours of the Cosmos ». J’avais déjà mis plus de temps à appréhender And Death said live qui annonçait le retour du groupe au bord de la falaise splittesque (le morceau d’ouverture de cet album, « Departure », étant déjà une sorte de pied-de-nez à cette éventualité qui pointait le sien, de nez), mais avec un style plus américain que scandinave – bien qu’essayant de calquer au mieux à l’esprit initial de composition du groupe. Les nombreux changements de line up (et le fait de n’être désormais plus que quatre) n’aident pas forcément à la cohérence ni l’efficacité.
On va être positifs : si l’album n’a que peu de morceaux marquants, contrairement aux trois précédentes productions (celui qui m’a mis l’eau à la bouche d’entrée de jeu, leur premier album Inhumanity, auquel s’en est suivi un magnifique Pure, toujours plus maitrisé, puis le somptueux Liberation = Termination), il part essayer de nouvelles pistes : une arrière trame BM par moments et surtout, « Death is the Beginning » parait comme intrus dans la discographie avec du piano – bon, ils l’avaient déjà fait –, de la voix féminine claire limite lyrique – on en trouve un peu sur Pure – et… un violoncelle soliste (et pas électronique pour le coup) qu’on retrouvera aussi plus tard dans l’album. De toute façon, cet album a tendance à se renouveler avec un spectre plus large dans des orchestrations (synthétiques, toujours garder la touche électro), plus présentes qu’à l’accoutumée, qui renforcent sans être prépondérantes. La présence d’un « Agnus Dei » choral – oui, le Death, c’est la mort, mais de là à christianiser le genre par une référence à un requiem…– a aussi son importance dans cette évolution esthétique. Mais ça change aussi la donne : on en perd dans la froideur d’origine, la sécheresse d’Inhumanity, le glacial de Pure, la robotique de Termination = Liberation… Une tendance au réchaud et à moins de cohérence dans l’album amorcée sur And Death said live. J’aime toujours autant le son général de ce groupe, sa qualité, mais sans m’y retrouver vraiment… Pourtant, niveau qualité, il faut également mettre à l’honneur l’artwork tout a propo d’Eliran Kantor (également auteur de ceux de Testament et Iced Earth). A noter également la puissance que réserve de bout en bout MPE, sachant garder un bon morceau jusqu’à la fin de l’album, « Apprentice of Death », que je trouve bon parce que j’y retrouve ce que j’aime de ce groupe, de ce qui m’a fait aimer ce groupe.
La mort nous guette tous petit à petit et si, pour certains, elle est un commencement (pléonasme de deatheux)… elle est aussi une fin et je ne puis souhaiter qu’un album plus inspiré et mieux construit s’ensuive à ce Embers of a dying World avant que je ne me perde à ressasser le « bon vieux temps » (entre autre celui où j’ai raté leur seul passage à Paris il y a quelques années pour un prix dérisoire, alors qu’ils ne sont même pas passés par la France lors de leur dernière tournée avec Onslaught, No Return et Blaakyum).
A écouter en se rappelant qu’on ne peut pas exceller tout le temps, et qu’c’est laid de ne pas pouvoir le faire…
Tracklist:
1. Genesis (1:35)
2. Reclaim the Sun (4:40)
3. Masquerade (5:05)
4. Into the Dark (5:07)
5. The Drowning (4:31)
6. Death is the Beginning (6:28)
7. The Ghost (6:19)
8. In Torment (4:29)
9. Agnus Dei (2:00)
10. The Colours of the Cosmos (4:38)
11. Apprentice of Death (5:13)
Facebook: https://www.facebook.com/MPEofficial/
Site officiel: http://www.morsprincipiumest.com/
Spotify: https://play.spotify.com/artist/1k0jnWb55QS6FjTU9LzMhi
1 Commentaire sur “Mors Principium Est – Embers of a dying World”
Posté: 14th Mar 2017 vers 16 h 57 min
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