Line-up sur cet Album
- ZAGAN – Vox, Guitars, Violin, Accoustic-Guitars
- PETE – Vox, Guitars
- DONAR – Vox, Guitars
- GARM – Bass
- ASK – Keys & Synths
- SURTR – Drums & Percussions
Style:
Pagan Folk Black MetalDate de sortie:
30 Juin 2017Label:
Trollzorn RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 4.5/10
« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » (Corneille)
Une fois posé le point final de cette chronique, je me suis rendu compte que le dernier album de Black Messiah, groupe allemand de black « pagan » metal, m’a aidé à battre un record et pas des moindres : celui du plus grand nombre de jours pour achever l’écoute d’un CD ! En incluant le temps d’écoute des autres CDs, des trajets raccourcis pour aller travailler qui m’aidaient à finir un CD en deux allers-retours, soyons beaux joueurs tout de même ! Mais rien d’élogieux derrière, au contraire… On ne va pas se fixer sur la longueur de l’album Walls of Vanaheim en lui-même. (même si quinze morceaux, quand on n’accroche pas, c’est long… très, très long…) Jamais un CD ne m’avait donné le sentiment d’avoir frôlé le purgatoire auditif jusqu’à présent. J’hyperbolise un peu mon ressenti général, c’est vrai, dans mon style très lyrique… Mais le constat est amer, très amer après l’écoute de cette galette. D’ailleurs, comme j’ai du mal à décrire et analyser leurs compositions, et comme je commence à employer un champ lexical culinaire, j’ai décidé d’innover un peu ! De sortir des sentiers battus et de tourner cette chronique en métaphore filée d’une critique culinaire.
Imaginez pour ce faire, que vous pénétriez dans un grand restaurant, du style gastronomique avec plein d’étoiles au compteur, un chef reconnu pour ses œuvres d’art et ses mélanges de saveurs exquises. Vous attendez beaucoup, n’est-ce-pas ? Surtout vu le prix de la carte. Eh bien, si on part du principe que Black Messiah n’est pas un groupe de perdreaux de trois semaines, qu’ils ont fait des scènes intéressantes et ont produit des CDs de bon standing, vous attendez un certain travail de composition, du sérieux et peut-être de l’innovation. De la recherche quoi, en résumé. Que nenni ! La musique est invariablement la même, toujours la même tambouille. Un peu comme si l’on vous servait le même plat à la saveur près, avec un autre nom simplement. « Au menu, un Of Myths and Legends sur son coulis de black pagan en carton », avec un autre jour « voici un Walls of Vanaheim avec son coulis de black pagan en carton ».
Et c’est là que le bât blesse car lorsque vous cuisinez un met savoureux, qu’il plait aux convives, vous empruntez deux chemins : soit vous innovez votre plat et vous prenez le risque de déplaire ou au contraire de plus satisfaire encore vos prochains convives (puisque les mêmes sauront que vous les comblez avec cette recette), soit vous restez sur la même recette et vous satisfaites toujours les mêmes personnes. Mais pas les autres. Ou, à la longue, à force de garder la même recette, elle perdra de sa saveur originelle pour devenir insipide. C’est exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai écouté Walls of Vanaheim. Aucune innovation, aucune évolution, rien. Le type de CD où vous vous dites : « Ouais bon, ok… Voilà, quoi : c’est du Black Messiah ».
Bon, tout n’est pas à jeter bien entendu – dans un CD on trouve toujours un truc qui remonte la qualité du produit. Le mastering est bon, certains riffs sont quand même bien entrainants notamment les morceaux « Decisions » et « Mimir’s Head » qui livrent quelques épopées guerrières qui donnent un (léger) sourire de plaisir. Et puis, Black Messiah restera le groupe qui reprendra à la quasi perfection le morceau « Moskau » qui m’a tant fait danser et gueuler en voiture.
En revanche, la pochette ne laisse place à aucune logique. Walls of Vanaheim signifiant « les murs de Vanaheim », pourquoi dans ce cas faire un agrégat informe de guerriers qui se bastonnent ou sont morts comme dans les bandes dessinées Astérix quand tout le village se bagarre à coups de poisson ?… Quel rapport ? C’est aussi ce que j’ai toujours reproché à Black Messiah : le désordre. Et leurs pochettes m’ont toujours donné l’impression d’un travail bâclé, mais bon, passons.
Et puis, sans tomber dans le chamanisme de comptoir, si je puis dire, c’est quand même un peu vexant de voir qu’une fois de plus, un groupe ne prend pas un minimum au sérieux la mythologie nordique et la culture guerrière viking dans ses morceaux… Franchement. Qu’ils soient costumés en mode médiéval, pourquoi pas… Mais qu’ils se renseignent sur les vrais costumes d’époque quoi ! (On passera sur le gros canon de bras… à piques !) Sans compter les erreurs d’interprétations de la mythologie nordique (j’ai souvenir d’un coup de l’album First War of the World qui était truffé d’erreurs, God Damned). Je crois de plus en plus avec le temps que Black Messiah ne s’est jamais réellement pris au jeu et au sérieux de l’aspect paganique que beaucoup de groupes tendent à mettre dans leurs musiques.
Et c’est pour conclure que je dirais concisément que l’on attend, de la part des groupes qui sont portés en références par nous autres amateurs de musique, un certain sérieux dans la démarche artistique. Histoire de prouver que la valeur accordée par le public est à la hauteur de leur respect. Et Black Messiah, qui continuera à avoir son fidèle public (et tant mieux quelque part !), devra certainement manger son pain noir avec cet album tant leur musique est devenue insipide à force de tourner en boucle.
Tracklist :
1) Prologue – A new Threat
2) Mimir‘s Head
3) Father’s Magic
4) Mime‘s Tod
5) Call to Battle
6) Die Bürde des Njörd
7) Satisfaction and Revenge
8) The March
9) The Walls of Vanaheim
10) Decisions
11) Mit Blitz und Donner
12) The Ritual
13) Kvasir
14) A Feast of Unity
15) Epilogue : Farewell
Site officiel : http://www.black-messiah.de/
Myspace : http://myspace.com/blackmessiah2
Facebook : http://www.facebook.com/BlackMessiah666
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