Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10

Si on jouait une partie de Kamoulox afin de décrire l’album éponyme de Tavistock, mon « petit mot pour la fin » serait « slap ».

Je ne sais pas si le batteur est un fan de Vinnie Paul (Pantera) – tant dans le timbre que les roulement de double pédale – ou si le bassiste est un admirateur de Flea (Red hot Chili Pepper) et Tim Commerford (RatM) – ça tape sur les cordes sans vergogne pour notre plus grand bonheur –, mais assurément, le groove vient de là, tant dans la section rythmique on ressent ces influences qui forgent le Groove Metal – qu’y puis-je si, par syllogisme, le nom du genre vient de son qualificatif redondant ? – de ce groupe, avec une bonne part de Metal alternatif. « La puissance de la fonk » (Mozinor) mais avec un relent du son de Cowboys from Hell.

Et c’est un premier album qui, de prime abord, laisse un peu mitigé envers le quatuor espagnol, car inconstant. Le début de celui-ci laisse circonspect, surtout à cause d’une voix baveuse et peu maitrisée (voire fausse) sur des guitares en retrait, puis passés les deux premiers morceaux, on finit par entrer dans cet univers rebondissant… L’album va crescendo dans sa démarche et ses propositions musicales, et on finit par s’enjailler à changer d’esprit, allant vers quelque chose de plus en plus qualitatif, mélangeant des influences Nu Metal et New Wave dans la voix enchainées à du jazz/funk vers du Pantera voire du Trivium et/ou Machine Head dans l’écriture de certains riffs, puis du Lamb of God… De plus en plus metal, donc. On apprécie alors cet album au fil de son écoute, d’autant quand on tombe sur des passages qui agitent et poussent à la turgescence (sur « Agnostic Human » ou « Revolution of Apprentices », par exemple).

Le groupe de Valence signe son album et ses origines par une outro superbe, « Requiem » en un duo de guitares classiques… Et l’album aurait dû s’achever ici ! En tout cas dans sa version non updatée, c’est ainsi que ça se termine. Parce qu’autant je n’ai rien contre les pistes bonus – bien évidemment –, autant elles n’ont d’intérêt que si elles ajoutent de l’intérêt, pas du désintérêt… L’album s’achève donc sur trois pistes acoustiques, qui font penser que la fiesta a tourné en biture à la sangria, avec deux versions acoustiques de morceaux présents sur cet album – jusque là, pourquoi pas – mais crades et brouillons, comme enregistrés live en levant un verre, l’un pendant la cuite, l’autre pendant la descente qui s’ensuit, faisant penser à la joie de vivre émanant des titres de Radiohead…

Un album très ancré dans les fin 90’s-début 2K’s qui souffre d’irrégularité mais qui mérite assurément son coup d’oreille.

A écouter en se remémorant de ce temps que les moins de vingt ans n’ont pas dû connaitre où Trainspotting était culte, où Dimebag recevait l’adulation à chaque concert et où naissaient la Fusion et le Neo Metal.

Tracklist :

1. Goldstein (6:02)
2. Shut the Door (to the Voices) (5:20)
3. Agnostic Human (5:59)
4. Paper Universe (6:55)
5. All the Thieves in our Minds (5:02)
6. Revolution of Apprentices (5:50)
7. Thirsty (8:42)
8. Made of Glass (4:24)
9. Requiem (1:53)
10. Agnostic Human [Acoustic version] (4:46)
11. Goldstein [Acoustic version] (5:11)

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