Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 10/10

Formé du côté de Lyon en 2002, Deathawaits sort deux titres sur une démo l’année suivante puis quatre autres sur un split en 2009 qui paraîtront également sur leur premier album Out of Adversity en 2011. 2014 verra la sortie du très bon The Aboninable avec des titres mémorables comme » I am the Abominable », « All Confused » ou encore « Life is Too Short For A Soft Porn ». Nos Lyonnais montent d’un cran en 2017 avec Solve Coagula et son intro angoissante qui monte crescendo jusqu’aux premiers riffs assassins, et à la voix puissante de Flo sur « Enclosed in booth » qui ne sont qu’invitation à une baston dans les règles de l’art, que ce soit sur album ou en live. D’autres titres de cet album marqueront les esprits comme « Brainless », « Never Give Up The Figh »t ou encore « Don’t Look Back ».

L’attente a été longue, très longue jusqu’à la parution de Rapture Smites et, pourtant, seulement deux années le sépare de Solve Coagula. Cette interminable pseudo longueur tient peut-être au fait qu’on était impatient de savoir qui allait s’assoir derrière les fûts ou encore sur quels registres les Lyonnais allaient nous mener cette fois, mais on avait surtout envie de savoir si les Deathawaits avaient encore de quoi nous surprendre…

Bon, côté batteur, ils ont ramé et ils n’en avaient toujours pas pour l’enregistrement de Rapture Smites, du coup, ils se sont offert les services de Kevin Paradis, actuellement chez Benighted ou encore Mithridatic, excusez du peu ! Alors j’entends d’ici les rires et les moqueries genre : « bon courage au gus qui va devoir reproduire ça sur scène ». Ben détrompe toi et ravale tes hahaha car actuellement, et ce n’est pas une grosse surprise, c’est Tommy qui tape sur les fûts, et franchement, pour l’avoir entendu live, il envoie tout autant sévère et nous mène lui aussi au paradis.

Après une intro certes plus douce et en anglais cette fois histoire que je ne pige rien et surtout pour toucher l’international, on entre immédiatement dans le vif du sujet avec « Barbaric Decadence » qui envoie du bois par rondins entiers. Comme pour « Enclosed in Booth » cité plus haut, l’envie d’envoyer des mandales par paquets de 12 se fait ressentir dès les premiers riffs et la voix puissante de Flo n’est pas là pour apaiser les ardeurs. Ça bastonne bordel ! La mélodie vocale de fin de titre est surprenante pour du Deathawaits mais justement, c’est ce qu’on voulait tous, non ? être surpris… « Loot Thy Neighbour », bien plus incisive, nous propose des putains d’harmonies dans les riffs sur une mélodie envoûtante et Flo nous imprime ses motifs coreux reconnaissables entre mille.

Bon, tu l’auras compris, les gars sont sortis de leur zone de confort et ont su arpenter d’autres sentiers sur lesquels on ne les attendait pas forcément. Jordan et Olivier ont appris à se connaitre et cette dualité de guitares est juste à tomber à la renverse, comme sur « Better Think Twice » entre autre. Le trio « Trumpeting Butchery » marque un milieu d’album où tout devient possible, à commencer par cette partie II qui laisse sans voix… Bordel c’est du Deathawaits ? C’est sérieux ? Une envolée à la guitare puant le heavy au milieu d’un album de Deathawaits…Bon, l’érection sera de courte durée puisque la partie III va te fracasser la gueule par ses riffs thrash, sa basse percutante, sa voix rageuse et avec un je ne sais quoi de branlette de manche qui s’apparenterait bien à du technique. On retrouve ces coups de poignets sur le manche dans « Evergreen House » qui joue le registre coreux qu’on leur connaît.

Petit clin d’œil à l’album précédent avec « Circling the Drain » où, m’a-t-on dit, un tee-shirt dédicacé du batteur actuel est à gagner si on trouve le titre sur lequel ce riff apparaît. Allez pourrir la page du groupe pour donner la réponse, ils adorent ça…

Point fort et véritable vitrine de cet album, « Shrine of Mediocrity » surprendra par ses changements de rythmes et surtout son changement d’orientation musicale en milieu de piste. Voix presque rappée, parties limite prog flirtant avec de l’alternatif, belles branlettes de manche sur la fin, on a la démonstration que Deathawaits en a encore sous le coude et qu’ils sont encore en mesure de surprendre à l’avenir et ce n’est pas « Armageddon » qui fera mentir, nous menant doucement vers un autre univers que nos Lyonnais seront en mesure d’exploiter. Mention particulière à Flo qui module sa voix en prenant, lui aussi, un risque mais qui devient pour le coup… maîtrisé.

« Unlawful Carnal Knowledge » avoine bien, ça tabasse comme à l’origine sur de belles lignes techniques et des riffs épiques qui font la part belle aux guitares.

Deathawaits est largement sorti de sa zone de confort avec Rapture Smites. On attendait une claque, on s’est pris un uppercut…

Tracklist:

01Barbaric Decadence (6:19)
02 Loot Thy Neighbour (5:05)
03 Better Think Twice (5:21)
04 Trumpeting Butchery – Part I (4:28)
05 Trumpeting Butchery – Part II (0:53)
06 Trumpeting Butchery – Part III (4:34)
07 Evergreen House (5:26)
08 Circling the Drain (4:02)
09 Shrine of Mediocrity (6:40)
10 Armageddon (6:25)
11 Unlawful Carnal Knowledge- bonus track

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Bandcamp: https://deathawaits.bandcamp.com/?fbcli … z2OARXemmg