A.M.E.N. – The Book of Lies – Liber I

Le 16 juin 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Vittorio Sabelli – Tous Instruments / Matteo Vitelli – Chant Guest : Erba del Diavolo – Chant sur 2 et 8

Style:

Black Metal expérimental

Date de sortie:

16 juin 2023

Label:

I, Voidhanger Records

Note de la Soilchroniqueuse (Migou) : 8/10

Les aventures de Mémé : au pays de Crowley…

Mémé sort à peine de sa chronique très velue des américains de Sarmat que la voilà plongée en plein cœur des malsaintes écritures d’Aleister Crowley, The Book of Lies – Liber I, avec A.M.E.N. Autant vous dire que sa santé mentale risque de vaciller bien plus que son grand âge ne l’avait déjà bien entamée. Et pourtant, on reste dans le même giron, celui de la grande matrice I, Voidhanger Records. Ca ! Pour nous trouver des groupes bien Undergrounds, frappés comme un café glacé par temps caniculaire, ce label sait y faire.

Nous retrouvons donc, en guise de café corsé un certain Italien (normal, les cappuccinos et tutti quanti…) multi-instrumentiste qui n’en est pas à sa première communion : Vittorio Sabelli nous fait chanter sa clarinette, mais pas que, tout au long des seize titres de The Book of Lies – Liber I. Il a également officié dans d’autres formations, dont Notturno , formée en 2022, avec notre Breton Sven Vinat à la batterie (ah bon?!) et Kjiel au chant, ou encore Dawn of a Dark Age, bien plus ancienne (2014), où il sévit sous le pseudonyme de Eurynomos (vraiment?!) avec au chant Emanuele Prandoni. N’ayant pas beaucoup plus d’infos sur le groupe, je suppose qu’il est tout jeune, tout frais, le regard pétillant de jeunesse à l’instar de la puce sur la fourrure du lapin sorti du chapeau du magicien (houlàlààààà…. ceux qui auront la ref., bravo!)

Bref, Cette toute nouvelle formation, A.M.E.N. , avec ce premier opus The Book of Lies, est une œuvre à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Enfin, si… On devrait. Histoire de nous changer des voix filtrées des rappeurs et autres pseudo artistes d’aujourd’hui (Aya, si tu m’entends…), histoire de nous montrer qu’une autre voie, une autre voix, est possible. Qu’avoir du talent, c’est aussi se mettre en danger, c’est oser, c’est faire un pas de côté, c’est mélanger les genres, mais avec réflexion (et combien ça manque aux Jul et cie). Ici, on va brosser une œuvre en seize titres sur à peine 37 minutes ! Autant vous dire que certains sont courts. Et de fait, le label, dans son texte introductif n’hésite pas à nous parler de Jazz grind. Et oui… c’est vrai… On y est. Certains morceaux sont rapides, rentre dedans, avec cette voix balancée à la tronche. On se prend une vraie baffe. Alors que le titre d’avant sera ondulant, avec des volutes de clarinette sur un chant féminin chanté-parlé dans une douceur relative. On sent bien que ça va vite déraper. Check le titre 2, « The Sabbath Of The Goat ». La folie s’empare de la dame en plein Sabbat. C’est flippant à souhait.


Là où mon PPV entend du Ebony Lake, notamment avec « Within Deepest Red – The Opening » et son intro au piano, en lien avec ce « Sabbath of the Goat » ou encore le farfelu japonais Dokaka et son « Creeping Death cover » qui lui revient en mémoire à l’écoute du 5ème titre « Dinosaur »…. Respiration avant de reprendre le reste de la phrase… Le Label va nous parler de John Zorn qui promène son saxo dans des formations expérimentales, notamment Painkiller et Mémé quant à elle avancera le nom de Bekor Qilish pour son côté dodécaphonique. Voilà, vous pouvez dresser le portrait de ce que peut donner cet A.M.E.N. ?
Pour autant, je reste un chouïa sur l’expectative. Dans un côté expérimental, je m’attends à de nouvelles idées. Or, entre la formation musicale classique de Mémé et les quelques noms cités précédemment, on reste dans une même sphère. Certes, elle détonne et étonne à côté de nombreuses autres sorties, je l’admets. Mais quid du progrès que peut apporter l’avant-garde ? Enfin, entendons nous bien. C’est là un tout petit bémol… Comme l’artwork de Luciana Lupe Vasconcelos. Quand on regarde de plus près, on se dit que c’est un dessin finalement assez simpliste et qui n’est pas non plus complètement foufou. Et pourtant, cet artwork est hypnotiquement sublime. Il en va de même pour The Book of Lies, à mon humble avis de Mémé patentée mais bien tentée.

Il y a un réel jeu de textures, notamment dans les voix. Si on peut saluer la virtuosité de Vittorio Sabelli dans ses multiples instruments mais surtout, il faut bien le dire, à la clarinette qu’il manie de main de maître, Matteo Vitelli nous offre, quant à lui, un panel de chants à faire pâlir d’envie de nombreux vocalistes. Tour à tour grind, growl, Black, il peut aussi transformer sa voix de façon à la rendre inquiétante, aux limites du démoniaque (exemple sur l’introduction de « Dinosaur »).

Tout le monde n’arrivera pas à entrer dans cet opus, j’en mets ma main à couper (en espérant qu’Aleister Crowley vienne ensuite me la recoller). Et c’est bien dommage. Car l’expérimentation, c’est ce qui fait avancer les choses, là où d’autres s’endorment sur des structures à formules fixes qui finissent par être redondantes (et chiantes avouons-le)… Alors pour vous, qui ne ferez pas l’effort d’écouter ce Book of Lies – Liber I ou qui écoutez de la merde autotunée, vous me direz deux Pater Aleister pour la peine. A.M.E.N. !

Tracklist :

1. Baphomet (1:43)
2. The Sabbath of the Goat (3:48)
3. The Cry of the Hawk (1:14)
4. The Batlle of the Ants (1:21)
5. Dinosaur (4:18)
6. The Smoking Dog (3:58)
7. Steeped Horsehair (2:10)
8. Waratah-Blossoms (3:46)
9. Samson (0:41)
10. The Blind Webster (1:18)
11. Dewdrops (:17)
12. Windlestraws (2:48)
13. Pilgrim-Talk (2:28)
14. Dragons (2:16)
15. Mulberry Tops (1:28)
16. A.M.E.N. (3:10)

Liens :
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