Line-up sur cet Album
T’Seyen – Chant / Niels Beirinckx (Ginger) – Guitares / Styg – Guitares / Joris – Basse / Fons Van Dijk – Batterie.
Style:
Melo-Punchy Death MetalDate de sortie:
16 novembre 2023Label:
AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Hostlost) : 9.9/10
Il y a des premières écoutes qui resteront gravées dans votre mémoire jusque sur votre lit de mort. Vous vous souvenez de tout ce qui précède le moment où vous appuyez sur Play, l’environnement, les gens avec qui vous partagez cet instant magique. Il y a pratiquement 30 ans, à quelques mois près, sortait « Burn My Eyes » de qui vous savez, et malgré ma mémoire comparable à un quart de meule d’emmental, je me souviens parfaitement de cette journée. Idem la fois où mon pote débarque avec « Vulgar Display Of Power » sous le bras en me conseillant de mettre un protège-dent. Dans trois décennies, j’aurai exactement le même ressenti avec « Epiphany« . Étant en perpétuelle recherche de nouvelles sensations extrêmes musicales, ce 17 Décembre 2023, je suis tombé sur un talentueux Cover Band de Gorefest nommé Gorefunest (« False » fait partie de mes disques de chevet depuis sa sortie en 92). J’ai écouté sur YouTube tous les extraits des concerts disponibles afin de réentendre les classiques des hollandais, jusqu’à cette Drum-cam d’un jeune batteur très talentueux, Fons Van Dijk (Also in Sisters Of Suffocation). Le cogneur batave joue également de l’autre côté de la frontière, en Belgique, dans un groupe estampillé « Death-Metal », A Goat As Our Sheperd (AGAOS). Les flamands ont sorti un mois plus tôt leur premier méfait intitulé « Epiphany » qu’ils ont enregistré pendant le joli mois de mai chez un certain Yarne Heylen (connu pour être le bassiste dans Carnation) dans son antre flambant neuf, le Project Zero Studio à Laakdal (Limbourg). Depuis trois mois, je ne cesse de me passer en boucle cet album bourre-pif et me décide à vous faire part de mon ressenti via cette chronique, parce que j’ai l’impression qu’il est en train de passer doucement à la trappe. Battons le fer tant qu’il est encore chaud !
Arrêtons nous tout d’abord sur cette sublime pochette, pour le coup très originale, créée par Vincent Christiaens, tatoueur à Louvain, et qui par son graphisme est aux antipodes de ce que proposent habituellement les groupes du genre.
Dès les premières secondes de « Veil Of Sanity », je savais que je tenais là quelque chose d’énorme. Ne sachant pas trop à quoi m’attendre, je pensais, vu le riffing et l’ambiance dégagée, que l’on était proche d’un Behemoth dernière mouture. Que nenni, quoiqu’AGAOS cite comme influence Dissection. Difficile de cataloguer leur musique et l’on aurait tout faux de les classer trop hâtivement dans le Death-metal, tant leurs compositions sont riches et variées. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse comme dirait Alfred. On y trouve du rythme thrashisant ponctué de blasts bien sentis, le tout enrobé de mélodies somptueuses avec des grosses bollocks bien poilues. De nombreux passages «brise-nuque» ravageurs mettront à rude épreuve vos cervicales, je peux vous le certifier d’avance ! Question gratte, les solis de Styg et de Niels Beirinckx sont torturés façon Kerry King voire Trey Azagthoth ou plein d’émotion et de feeling, démontrant qu’ils ont de solides bases techniques. La production est hyper punchy, rendant l’ensemble dynamique et le tracking list est habilement agencé. On ne s’ennuie pas une seule seconde durant les 47 minutes d’ »Epiphany » qui ne faiblit jamais. Le chant de T’Seyen, véritable frontman en Live, peut aisément changer de registre en se frottant au cri Black-Metal inhumain mais la plupart du temps, il se rapproche des intonations de Johan Hegg lorsqu’il est en mode growl. D’ailleurs, sur « In The Name Of Progress », on croirait par moment avoir affaire aux suédois sous stéroïde. Il faudra patienter la quatrième piste pour redescendre en régime sur le pachydermique « Thrall ».
Des sonorités ne sont pas sans rappeler les américains de Chimaira comme sur « Societal delirium », titre bien « in your face ».
Ça sent déjà la minerve pendant quelques semaines et ce n’est pas sur « Torrential Rain » que mon cou va pouvoir se relâcher. Place à « From The Wings To The Storm » qui m’a immédiatement fait penser au grand Vukari. (Qu’est-ce qu’il me manque ceux-là !!!)
We reached the point of no return
This is a dive into misery
Our imperium will burn
A horrible epiphany !!!!!! … Terminado les cordes vocales
Encore un énième parpaing avec « The Awakening Of Martyr », où le groupe ressort le drakkar. Cette bombe déjà disponible sur le premier EP du groupe paru en 2019 et jouée version Live quarantaine il y a trois ans nous emmène en plein pillage de Lindisfarne ! À noter ce sublime solo tout en finesse et subtilité. Quel régal !!
Resurrection ! This is our Renaissance !!
On approche de la fin avec « Abhorrent Descendant ». Fons martyrise sa caisse claire et des effets sur les grattes à la Joe Duplantier (ou est-ce Christian Andreu ?) viennent agrémenter cette déflagration sonore. Je suis bouche bée, mes aïeux, et pourtant le meilleur reste à venir. Comment garder l’attention de l’auditeur jusqu’à la fin ? AGAOS a trouvé la solution : clôturer de la plus belle des façons en gardant sa plus grosse cartouche à pointe creuse « Ephemeral Imperium ».
All what is built for your deities
Will remain as a symbol
Of your collapse !!!!!!!!!!!!!
Les membres d’A Goat As Our Sheperd ne rentreront pas avec ce qu’il leur reste de munitions et sont bien décidés à balancer la sauce une ultime fois pour ne laisser aucun survivant derrière eux.
The temples of today are the ruins of tomorrow !
Dernières salves d’obus. T’Seyen s’époumone une dernière fois avant que les deux gratteux n’accouchent du plus beau solo de l’album pour conclure un de mes disques de l’année passée (« Veneration Of The Dead » de Dead Talks et « Octa » de S.U.P. sont les deux autres sur le podium).
Our Imperium
Is Ephemeral
It’s just Ephemeral
It’s doomed to decay !!!!!!!!!!
La scène belge regorge de talents énormes : Carnation qui joue dans la cour internationale, Reject The Sickness, Millhaven, Predatoria mais pour ma part, c’est bien AGAOS qui rafle la mise.
Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas plus d’engouement à propos d’Epiphany et plus de chroniques tant ils le méritent. Il ne faudrait pas que cette perle soit ignorée alors s’il vous plait, rectifiez moi ça ! Dire que j’aurais pu les voir à l’Alcatraz puisqu’ils ouvraient la Morgue à 11h et votre serviteur n’est arrivé que quelques minutes après leur bataille. Hâte de les voir mais pour l’instant les dates sont rares.
FONCEZ !!!!!!!!!!!!
Tracklist :
1. Veil Of Sanity (3:57)
2. Fire To The Throne (4:10)
3. In The Name Of Progress (4:14)
4. Thrall (6:15)
5. Societal Delirium (3:19)
6. Torrential Rain (4:33)
7. From The Wings To The Storm (4:22)
8. The Awakening Of The Martyr (5:04)
9. Abhorrent Descendant (3:44)
10. Ephemeral Imperium (7:43)
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