Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 10/10

« Veni, Vidi, Vici » (Jules Cesar, 47 AD et Akiavel, 2020)

Ils ont tué le jeu en une partie.

Sortir un premier album d’une telle qualité, d’une telle maturité, peut en dérouter plus d’un. Bon, il faut dire que les zicos ne sont pas des bleus et ont fait leurs armes dans d’autres groupes avant. Jay vient de Positive Agression, Scornless et surtout Scarlean, groupe pour lequel je voue une affection particulière. Chris et JB, eux, viennent de… de…Zut, j’ai oublié ! Quant à Auré elle vient d’Indust et Butch est un extraterrestre venu récemment chez nous pour nous donner des leçons de batterie.

Avant même que le groupe ne sorte le moindre son, j’étais persuadé que cette formation allait faire parler d’elle et elle me donna raison en nous confirmant à tous leur niveau sous forme d’une démo parue en numérique le 13 Décembre 2018. Trois titres pour un quart d’heure de pur bonheur auditif. Nos sudistes sortent en ce mois de février leur premier album tant attendu et c’est Mystyk qui signe cette galette.

Bien ! Bien…

Je vais t’épargner les éternels mots comme « tuerie », « mandale » ou encore « rouleau compresseur » et je vais tenter un vocabulaire plus riche, plus élaboré, comme : « bordel assieds-toi, cale toi bien et prend ça dans ta gueule ! Tu vas morfler, ça je te le garantis. » C’est plus élaboré en effet.

Après une vingtaine de secondes, disons… posées, on se prend un tabassage auditif de haute volée et dans les règles. Entre Butch qui martèle comme un forcené, Jay qui fait ronfler sa basse, Chris et JB qui envoient du riffs acérés et Auré qui donne de sa voix la plus suave, ce titre est une branlette auditive et l’orgasme n’est pas loin.

Pas le temps de se remettre de « The Witness » que « Rest in Reject » te refout une charge en pleine poire et la recette fonctionne : des breaks de malade suivis d’accélérations assassines et des mélodies tortueuses et entêtantes qui viennent agrémenter un Death Metal vieille école. Ce titre est accrocheur lorsque que Laetitia, une invitée sur le refrain, vient seconder de sa voix douce celle d’Auré et ce duo fonctionne à la perfection. Laetitia n’est pas la seule invitée sur cet album car Julien Truchan, mentor de notre growleuse, fait une apparition bien évidement remarquée et remarquable sur « I & Me ». De la violence vocale sur un titre pas forcément rapide et plutôt mélodique : bien joué !

Je vais t’épargner le titre par titre qui alourdirait cette chronique même s’il y a matière à développer. La maîtrise est là : Bucth est un malade ou un génie ou peut-être même les deux. La voix d’Auré impressionne : du timbre à la tessiture, la technique vocale est parfaite.

L’accord parfait entre la violence et la mélodie caractérise cet album très pro. Chris, JB et Jay connaissent les règles, jonglent avec, quitte à les contourner un peu pour moderniser un Death qui, pour le coup, paraît largement dépoussiéré. L’album conclut par « Cold », reprise de « Cold Pussycat » de leur EP numérique. Dommage, j’aurai préféré « Rape the Limit », mais ce que je pense, on s’en tape.

Que dire sinon que V peux jouer directement dans la catégorie pro ? Que dire sinon que tu n’as pas fini d’entendre parler d’Akiavel ? Dis-toi juste qu’ils n’ont pas placé la barre au plus haut… T’imagines la suite ?

Tracklist:
1 The Witness (05:37)
2 Rest in Reject (03:36)
3 Addicted to You Father (03:42)
4 Huntington (04:43)
5 I & Me (03:11)
6 My lazy Doll (04:30)
7 Adorable Abomination (02:38)
8 Smelling Guts (04:14)
9 Kind of Requiem (03:31)
10 Cold (Bonus Track) (04:32)

Facebook: https://www.facebook.com/Akiavel/
Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCY52nn … xYTPDWjSvA
Instagram: https://www.instagram.com/akiavel/
Bandcamp: https://akiavel.bandcamp.com/releases