Line-up sur cet Album
• Elize Ryd : Chant • Jake E : Chant • Henrik Englund : Growl/grunt • Olof Mörck : Guitare • Johan Andreassen : Basse • Morten Løwe Sørensen : Batterie
Style:
Violetta MetalDate de sortie:
21 Octobre 2016Label:
Spinefarm RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 4/10
Je veux bien admettre qu’il en faille pour tous les gouts, et que ça ne se discute tout autant que les couleurs (de mouche), mais de là à troquer la veste en cuir cloutée pour une tenue de Lapin de Pâques avec des clochettes, j’ai mal à mon Metal. Allez, on entre dans le monde féérique et rose bonbon d’Amaranthe et leur 4ème album, Maximalism.
Imaginez-moi – oh oui, imaginez-moaaaaa – coi, bouche bée, la même bouche qui va se muer en un sourire narquois sur lequel s’enchainera un rire d’hilarité totalement assumée, face au sirupeux du coulis de barbe-à-papa qui s’insinue dans mes conduit auditifs. J’avoue m’être lancé un peu à l’aveugle – ou à la sourde, devrais-je dire – en acceptant de faire cette chronique, après écoute du titre « That Song », qualifié par le site Metalsucks de « meilleur/pire hit pop metal, le plus désagréable de l’année ». Mais après tout, si le morceau au titre très bateau parait, en lui-même, un peu mièvre, avec son repompage du riff du « We will rock you » de Queen qui serait chanté par Rihanna et doublé par Justin Timberlake, l’artwork semblait annoncer des jours plus sombres (avec un petit IV en chiffres romains, pour ceux qui douteraient du numéro de l’album, mais qui donne une caution davantage sérieuse et obscure), et l’idée me convenait.
Hélas, c’est loin d’être le cas ! Et avec le recul, j’ai plus envie de me souvenir des courbes ondulantes d’Elize Ryd, en l’imaginant posant en bunny en page centrale de Maximal, ce qui pourrait correspondre davantage comme titre d’album de musique pour djeuns chébran – si, si, mamène – qui font du skate, du surf, du roller inline et qui iraient se palucher sur des magazines pour ados, pas trop chauds parce que papa-maman n’approuveraient pas qu’ils y voient un téton ou un ticket de métro, la touffe, même blue, étant passée d’âge depuis que Playboy est devenu mainstream.
En fait, sorti du fait que ça soit devenu un sujet de vannes inéluctable pour la team de Soil, dont je risque de pâtir un certain temps, en regardant à deux fois avant de prendre ce genre d’albums vers lesquels on m’enverra assurément pour me troller, tout n’est pas fondamentalement « à chier » dans cet album, c’est davantage une question d’apprécier à sa juste valeur cet opus… donc pas dans un univers de metalleux mais de popeux-électro-je-sais-pas-quoi. Quand même Encyclopedia Metallum ne l’a pas recensé (ou a arrêté de le faire), on peut se dire qu’il y a des questions à se poser sur la légitimité du groupe à être apparenté à ce courant.
Nonobstant, il y a des qualités certaines et indéniables à trouver dans cette soupe tutti-frutti qui manque de Champomy – parce que « c’est trop alcoolisé pour les soirées entre copines, surtout depuis qu’on vient d’avoir nos règles » –, par exemple dans « Supersonic » ci-dessus dans lequel la chanteuse fait aussi valoir sa capacité à lyriser et monter, au-delà d’être déjà physiquement intelligente. Cette capacité de « diva du Metal » est également mise en exergue dans la superbe balade finale « Endlessly », dans laquelle elle démontre qu’elle n’est pas qu’une croupe de feu ou le « bonus nichons » du groupe, mais aussi une sensibilité vocale.
De surcroit, les growls présents sur cet album sont puissants également, le son de gratte est bon et rond, ça groove, c’est carré et bien produit… mais voilà, tout est dit dans ce dernier terme : c’est un « produit » pour les « rebelles » boutonneux qui écoutent du « vrai Metal ». Un foutu produit, tout ce que je déteste, dans l’absence de créativité et la renonciation à toute valeur d’intégrité au profit de la déesse Notoriété. Il n’y a qu’à compter le nombre de self-made vidéos faites sur des morceaux mononymiques formatés pour ne pas dépasser les 3 minutes 30-4 minutes, postées sur Yout’ par des fans assidus pour prendre conscience du phénomène, de l’objectif, et savoir quelle est la cible marketing. Bon, vous me direz, Spinefarm étant une filiale d’Universal, logique et pas étonnant que leur « indépendance » affichée soit à remettre en question et qu’on entre justement dans le mainstream ; d’autant qu’ici, c’est Univer-sale qui a mis la main sur le projet directement…Mais de là à produire le générique des Winx sous emphèt’, il n’y a qu’un pas ! Quand on pense que les deux membres fondateurs sont des transfuges de Dream Evil – bon, OK, le mec s’appelle/se fait appeler Jacky… pardon : « Jake E » – et Dragonland, ça fait mal aux seins qui poussent… Où est le respect ? Y a pas d’respect ! Et j’en ai davantage pour Hevisaurus qui a, limite, une vision pédagogique du Metal.
Mais d’où vient cette manie des suédois, à l’instar de Sonic Syndicate, de faire de la musique de pussies ? Je cite cet autre groupe comme référence de ceux du Nord qui ont mis beaucoup de sucre Candy (comme le manga cul-cul… pardon, « shojo » d’antan) dans leur velouté de soupe de crapaud et ont initié ce tournant – terme qu’on pourrait également échanger contre « déperdition », sans souci –, entre autres en écoutant « Boomerang », et énormément « Fury » qui semble tiré d’un récent album de Sonic Syndicate, tant dans le grain que la structure, voire les riffs mi-sweddeath, mi-metalcore, mi-liteulpony… mais avec une chanteuse en sus – hmmm, sus…
Si on me demande comment j’ai trouvé cette galette, je répondrai : « Ah… marrante »… Bref, si, tout comme moi, vous voulez sourire ou vous marrer, cet album est pour vous ! (évitez quand même cet hiver, ça pourrait faire péter vos gerçures) Si vous voulez faire plaisir à votre petite sœur de dix ans pour Noël, cet album est pour elle ! (et aucun doute que vous le trouverez dans tous les bacs, de ceux de la FNAC à ceux de Monoprix) Si vous aimez porter des tenues de soubrette et tourner dans un clip de Babymetal, ça peut être pour vous ! (mais VOUS assumez, moi pas) Sinon…
A écouter avec… euh… soit un 666ème degré – ou de force – aigu (sinon, c’est vous qui êtes graves), soit avec le book d’Elize Ryd dans une main, l’autre étant forcément occupée à… à… changer de piste. Il en faut pour tous les gouts…
Tracklist:
1. Maximize (3:10)
2. Boomerang (3:23)
3. That Song (3:13)
4. 21 (3:05)
5. On the Rocks (3:09)
6. Limitless (3:10)
7. Fury (2:58)
8. Faster (3:26)
9. Break down and cry (3:56)
10. Supersonic (3:18)
11. Fireball (3:15)
12. Endlessly (3:44)
Facebook: https://www.facebook.com/AmarantheBand/
Site officiel: http://amaranthe.se/
Spotify: https://play.spotify.com/album/7uv14epUqfCDAFbdds82VC
Youtube: https://www.youtube.com/user/AmarantheMusicVEVO
Laissez un commentaire