Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7,5/10

Plus ça va, moins ça va ! Alors qu’il pourrait partir en cacahuète, ce monde part en couilles et il ne semble pas qu’il y ait un seul endroit de la planète préservé pour des raisons et des prétextes divers et variés.
Heureusement, pour nous sortir de ce marasme et de cette morosité ambiante, on peut toujours trouver refuge dans le thrash metal, pour nous permettre de nous évader, de nous défouler mais également pour refaire le plein d’énergie afin d’affronter la connerie humaine dont les limites ne paraissent jamais atteintes.
Jetons notre dévolu Outre-Rhin pour voir ce qu’il y a de neuf en matière de thrash côté sortie d’albums ?! « Relics of Time », la première galette d’Aoryst, jeune groupe originaire d’Osnabrück & Münster retient mon attention à travers l’artwork de la pochette à la fois sobre et mystérieux, tout en étant superbe et soignée… En espérant que le contenu musical soit à la hauteur de l’expression artistique visuelle !

« Deterministic Chaos » démarre sur les chapeaux de roues avec un succession de riffs incisifs laissant la place à un solo qui l’est tout autant, avant que le titre ne donne sa pleine mesure ! Agressivité musicale et construction propre, technicité et inspiration font de ce morceau une entrée en matière qui te secoue la pulpe et te malmène façon boxeur coincé dans les cordes, espérant et priant pour que l’arbitre mette rapidement fin à ton calvaire… Un break à la Slayer à 3’30 (le riff de la fin du morceau en est d’inspiration également) te permet de te refaire un peu la cerise avant que cela ne reparte dans des rythmes endiablés qui te maintiennent en haleine jusqu’à la fin ! Saperlipopette, que ça fait du bien une bonne claque !

Du thrash bien ficelé et parfaitement amené, ce sera la ligne directrice tout au long des huit titres que contient ce long format de près de 45 minutes. La fameuse qualité allemande, diront certains, mais force est de constater que rien n’est laissé au hasard, que ce soit dans la composition des morceaux comme dans leur interprétation, ou encore dans la production qui met en exergue la dimension de chacun des thrashers, qui ne sont visiblement pas des lapins de six semaines.
Chaque titre a la capacité de s’emparer de toi et t’emmener dans un tourbillon de riffs énergisants et ravageurs, renforcés par l’agressivité vocale de Julian qui ne fléchit à aucun moment. Le jeu des guitares est énorme et surtout complémentaire, offrant une certaine violence maitrisée dans les riffs, des pics acérés dans les soli et une certaine harmonie dans les passages plus mélodiques. Quant au duo basse-batterie, inutile de vous dire qu’il répond présent avec une solidité toute germanique !
Les morceaux tournent entre cinq et six minutes en moyenne, mais filent tellement vite qu’ils en paraissent à peine la moitié.

Pas simple de faire sortir des titres du lot car aucun d’entres eux ne fait faux bond, à l’exception de l’instrumental « Exogenisis » qui me fait l’effet d’un exercice convenu ! Alors, outre « Deterministic Chaos », je dirais qu’« Etno », « Extractor of Death » ou encore « Anoxia » qui clôture l’album, ont peut-être plus que les autres un goût de reviens-y !

Aoryst sort sa première galette qui mérite largement qu’on lui accorde une oreille, pour qui est amateur de thrash rapide, agressif et technique, sans pour autant que la technique n’annihile l’essence de ce registre musical ! Nul doute qu’il y a ici clairement la matière pour en découdre au milieu de pits houblonnés !

Tracklist :

1. Deterministic Chaos 6:29
2. Call of the Void 5:05
3. Etno 5:40
4. Hybrid Forms 4:40
5. Extractor of Death 6:51
6. Exogenesis 3:42
7. Oceans Below 5:51
8. Anoxia 6:10

 
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