Note du Soil Chroniqueur (Fast Freddy) : 8,5/10

Arcas est le projet solo d’Enzo Brettschneider, qui a vu le jour à Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg, quelque part dans le sud de l’Allemagne ! En seulement deux années d’existence, voici déjà qu’un deuxième album intitulé « Where the Light Once Shone » nous est proposé, indiquant que l’intéressé ne semble pas disposé à prendre son temps entre les productions et que son inspiration est à son comble !
Il faut dire qu’après son premier opus dénommé « Arcas » sorti l’année dernière, et qui a rencontré un excellent accueil, les amateurs de black atmosphérique l’ayant plébiscité, cela a de quoi donner des ailes !
Alors jetons une oreille sur cette nouvelle réalisation qui recèle huit morceaux pour plus d’une heure d’écoute, soit quasiment le double de temps par rapport au premier album !

« Where The Light Once Shone » distille une atmosphère planante sur laquelle surgit un chaos musical et la violence d’une voix, le contraste étant à la fois surprenant, saisissant mais captivant.
Les passages musicaux tourmentés et sombres, mariés aux ambiances hypnotiques en fond de tableau nous nous immergent, sans grande imagination à avoir de notre part, au cœur de la forêt noire allemande nappée d’un brouillard persistant (toute ressemblance avec la pochette de l’album ne serait que pure coïncidence), au fond de laquelle les légendes ensorcelées les plus obscures prennent racine pour venir troubler la quiétude de notre quotidien !
Cet opus s’avère plus brutal musicalement et en termes d’ambiance que ne l’était « Arcas » ; la première partie de « Verge of Lunacy » milite en ce sens, avant qu’un break minimaliste tout en feeling ne vienne prendre le relais, comme pour te faire baisser la garde quelques instants avant que les sonorités maléfiques ne reviennent de plus belle pour s’emparer de ton âme en errance, afin de la malmener sans discontinuer jusqu’à la fin du titre.

« Folorn Soul » confirme ce sentiment avec des changements de rythmes et d’atmosphères plus fréquents qui jouent avec les émotions de l’auditeur, passant d’une fureur déchainée à une tranquillité glaciale au gré de l’écoute, sans que cela ne se fasse pour autant de manière heurtée ou forcée, les enchainements étant parfaitement amenés et maitrisés.
Les morceaux s’enchainent à la perfection, n’occasionnant pas de temps mort ; pas de trou musical, chacun pourra, au gré de son humeur, préférer l’ambiance de tel ou tel morceau, pour ma part, « Elegy », avec son rythme entrainant et sa teneur légèrement différente des autres titres, et le titre éponyme de l’album ont ma faveur ! On pourrait toutefois soustraire « The Grief of Loos » de ce constat, le morceau de presque dix minutes à l’ambiance monotone pouvant faire bailler plus d’un adepte pourtant rôdé à ce registre.

L’ambiance triste, limite dépressive, véhiculée par le piano sur le titre qui a donné son nom à l’album est on ne peut plus palpable et vient confirmer, avec la tournure que prend le morceau au fil de ses plus de treize minutes, ce que l’on pouvait pressentir dès le début : ce morceau est une vraie pépite !

Quelle créativité, quelle inspiration, quel souci de perfection dans la réalisation, chapeau bas !

Avec ce deuxième album, Arcas dispose clairement d’arguments plus que recevables pour se faire un nom au sein de la scène black metal atmosphérique made in Germany, mais bien plus encore ! Encore un exemple qui montre que le label Deutsche Qualität n’est pas galvaudé… Ici en tout cas !

Grüß Gott und Vielen Dank pour ce voyage riche en émotions !

Tracklist :

01. Cry of the Chasm 08:02
02. Verge of Lunacy 08:30
03. Forlorn Soul 06:22
04. Downfall 09:09
05. Elegy 05:55
06. The Grief of Loss 09:37
07. Where the Light Once Shone 13:06
08. … and Then There Was Silence 05:12

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