Atomic Trip – Strike #3

Le 15 novembre 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Grom Tattooer – Batterie
  • Jean Claude VanDoom – Guitare
  • Gary McDoom - Guitare

Style:

Stoner Doom Metal / Sludge / Psychédélique

Date de sortie:

27 octobre 2022

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Mitch) : 8/10

Installez-vous confortablement, fermez les volets, chaussez votre casque, et laissez le trio Doom instrumental lyonnais Atomic Trip vous emmener dans de longs et sombres voyages…
N’oubliez pas non plus de monter le son très fort, car ce n’est pas un snobisme ou un gimmick de mâles Rockers, leur musique se définit par ce volume même, outil pour créer ce son crayeux, tournant, qui sature l’espace et vous pénètre par tous les pores.
Ceci est encore plus vrai en live, où ce son se ressent avec tout le corps, autant qu’il s’écoute. D’ailleurs, tout y est fait pour laisser parler la musique et ne pas imposer un visuel trop présent : lumières de la salle éteintes, 2 loupiotes vertes posées sur les amplis, un gyrophare ou un stroboscope lancé par intermittence pour illustrer un mouvement, les musiciens s’effacent pour laisser les longues transes s’instiller.

Atomic Trip, c’est certainement un OVNI qu’on adore ou à côté duquel on passe avec incrédulité, tant sa démarche est jusqu’au-boutiste, barrée et minimaliste. On pourrait le résumer par « less is more », ou comment faire beaucoup avec peu. Parvenir à emmener l’auditeur avec seulement trois riffs en vingt-quatre minutes, forcément répétitifs mais toujours différents.
Au fil des écoutes, après une première sensation de redondance lancinante, on perçoit les nuances, les évolutions, les fausses pistes. Chaque riff est trituré, joué en notes, puis en accords, s’orne d’une wah-wah hurlante, se distribue sur une guitare seule, sur la batterie seule, à l’unisson, se calme, s’emballe…
Et les riffs eux-mêmes sont extrêmement lents, mais paradoxalement difficiles à scander pour l’auditeur, les « pêches » tombent à des moments surprenants, ajoutant un côté volontairement « inconfortable » à une écoute qui ne sera, du coup, jamais fastidieuse. On ne pourra pas aller jusqu’à parler de Progressif, car la démonstration et la technicité de ce qu’écoutent les amateurs de prog sont à l’opposé de ces pièces minimalistes ; toutefois la métrique volontairement bancale et l’évolution constante du jeu et des atmosphères témoignent incontestablement d’une parenté avec cette volonté de faire « progresser » les titres et leur scénario.

Et le groupe a clairement franchi un cap, sur ce troisième album, dans sa capacité à faire évoluer ses morceaux de façon pertinente, à raconter une histoire et à surprendre l’auditeur. Car, minimalisme, quand tu nous tiens, ses albums se nomment Strike #1 (composé de 2 titres, « Bomb 1″ et » Bomb 2″), Strike #2 (avec « Bomb 3 » et « Bomb 4 »), et Strike #3, avec « Bomb 5 » et « Bomb 6 », tous d’une vingtaine de minutes chacun.

Les fins de morceaux sont particulièrement soignées sur Strike #3.
Sur « Bomb 3 », une apocalypse de fuzz cède imperceptiblement la place à une batterie presque tribale, faite de roulements de toms, qui se concluent par un petit « frisé » sur le cerclage de caisse claire débarqué de nulle part, et un ultime matraquage de toms.
« Bomb 6 », enchaîne avec des larsens pénétrants, recycle les roulements de toms du 5, avant un silence brutal et l’entrée de l’enclume absolue, son riff principal qui est, à mon sens, le sommet et le résumé de tout l’univers du groupe. Et sa fin est toute aussi définitive, avec deux dernières minutes plombées qui vous vrillent le cerveau, conclues par des larsens fuyants et un ultime coup de batterie absolument définitif.

Quand on a compris, adopté, épousé cette musique sombre, crade et exigeante, on ressort de ces quarante-cinq minutes vidé, défoulé. Toute cette noirceur exorcise nos douleurs et nous rend comme « nettoyé » à la réalité.

Peut-être avez-vous découvert Atomic Trip au Sylak 2022, le samedi en fin de matinée, dans un contexte ultra ensoleillé peu raccord avec leur univers (mais qui ne les avait pas empêchés de convaincre de nombreux spectateurs).
Pour ma part, Atomic Trip et moi, c’est une longue histoire.
Tout d’abord, il y avait Cult Of Occult, le groupe de Doom-Sludge lyonnais, voisin de salle de répétition de mon propre groupe. Et quand ils arrivaient avant nous, impossible de répéter, le volume et les vibrations de leur musique couvraient toute tentative de notre part et nous obligeaient à nous rabattre sur l’apéro !
Puis leur chanteur JC Van Doom a eu des envies de guitare, et s’est associé à son complice Gary Mc Doom, pour former un groupe « garage » sans prétention, avec mon fidèle tatoueur G-Rom à la batterie. Et après quelques tentatives avec et sans chanteur, leur musique a fini par prendre son indépendance et à les entraîner vers ce Doom instrumental hypnotique et sans concession. J’ai donc pu suivre leur évolution, commençant par écouter leurs sorties d’une oreille polie, avant de laisser tomber les barrières de mon conformisme et de me plonger avec passion dans ces sons d’un autre monde.

Ah, j’allais oublier ! Atomic Trip est également actif et inspiré dans ses visuels et goodies, multipliant les passerelles avec l’univers du tatouage et du bois, « vrais métiers » de plusieurs de ses membres : pochettes d’albums et t-shirts réalisés par l’ancien tatoueur et célèbre illustrateur Jean-Luc Navette, décapsuleurs en bois, planches à découper aux couleurs du groupe, skates personnalisés…

Tracklist :

1 Bomb #5 (24:14)
2 02 Bomb #6 (24:12)

Bandcamp
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