Line-up sur cet Album
Chant : Bruno Guitare : Seb Basse : Dom Batterie : Fifi
Style:
Heavy MetalDate de sortie:
01 Mars 2010Label:
Pervade ProductionsNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
8 / 10
La scène Metal française n’en est pas à un paradoxe près. Dans notre pays, le seul en Europe, les médias sclérosés et à la solde du pouvoir en place persistent à vouloir nous faire croire que les R’N’B, Rap, et autres Raï, sont les justes courants musicaux actuels engendrés par nos racines culturelles. Et ce afin d’acheter ou de préserver une Paix sociale éphémère ou la majorité autochtone doit s’intégrer à la minorité exponentielle en faisant fi de son identité historique sous de faux semblants fallacieux humanistes et politiquement corrects. Partout sur le vieux continent, le Metal est « La musique »majoritaire, à l’instar d’un Black collant même à l’emblème norvégien comme la révolution ou les trois couleurs à notre étendard hexagonal.
Sur quel cheminement ou sentier égaré essaie de vous conduire cet aparté surprenant si ce ne sont ceux des réflexions qu’ils se doivent d’engendrer dans votre libre arbitre. Le plus gros Webzine Metal français a le nombre de connexions du vingtième de nos cousins germains, les releases gauloises sont infimes quantitativement, les tournées mondiales de pointures de notre style mélodique adulé ne passent que parcimonieusement nous visiter; la liste d’arguments visant à notre conditionnement sociologique n’étant pas exhaustive malheureusement. Et donc plutôt que d’en arriver à cracher ma bile contre cet état de faits et à la face de cette élite dogmatique détenant seule les justes pensées et raisons, coupons court. En espérant seulement que ces quelques lignes vous incitent à réfléchir d’une part, et en faisant la transition de l’autre sur cette chronique de Black Horizon, combo français d’Etampes existant depuis 1991 –soit bientôt deux décennies-et délivrant enfin un premier album…
La genèse du combo sud parisien connu aussi sous l’appellation Half Breed, est due aux frères Seb et Dom Crispino (guitariste et bassiste) et au gratteux Hervé B, I.N.R.I en 1993 ; le groupe devenant alors Black Horizon en hommage aux initiales du défunt BH. Remaniement de line up, avec les arrivées de Xo derrière les futs, Alex aux six cordes et enfin Bruno au chant ; et l’envol et les pérégrinations ultérieures à se coltiner à la scène Metal française s’afficheront avec entre autres quatre démos autoproduites et des contributions dans des Fests et des compilations. Avant enfin cette entrée en studio en 2008 pour la ponte de ce « The Choice », labelisé Gofannon / Pervade, mixé par Achim Koehler et véritable premier album. Quoique…
Tous les titres délivrés étant en effet issus des essais discographiques précédents et s’étalant sur près de dix ans, autant vous dire d’emblée que l’un des points forts de cet opus sera la maturité et la qualité de compositions « fignolées » et certainement remises maintes et maintes fois sur l’ouvrage. Album point de départ, ou épitaphe ultime et point d’orgue d’une carrière dans l’ombre ? Peu importera en vérité de savoir si l’on se trouve face à un « best of », l’essentiel et la seule nécessité s’imposant étant que le ressenti nous soit agréable. Et ce dernier s’avérera plus que positif quand bien même les influences proclamées par les cinq parisiens (Iron Maiden, Judas Priest, Pantera,Helloween, Metallica, Savatage…) pourraient laisser penser qu’un « régurgité » risque de se calquer sur la tracklist délivrée…
A mi chemin entre Mystery Blue et M.Z, nuancé de Rozz., « The Choice » est viscéralement et immédiatement fait. Du Hard Rock/Heavy Metal traditionnel dégoulinant les années quatre vingt. Sans surprises et sans prétentions certes, mais sans manquements ni plagiats, et surtout accolant sur les Black Horizon une réelle personnalité, voir unicité. En dix titres, -l’intro ambiante vous invitant juste à savoir si vous « did you see the door in this dream last night ? » et la boucle se fermant dans l’Aurora instrumental de clôture-, les franciliens vous invitent à un come back dans cette époque bénie qui ravira avec jouvence tous les quadras. L’âge d’or des patchs, badges, chevelures longues et frisées à la Nono de Trust, moules paquet en Skai à la Bernie, amplis Marshall crachant à donf, et vomissures issues de trop plein de canettes… Toute une époque pas si révolue que cela si l’on en juge par le retour en force des Lonewolf, Shakin’Street, Adx ou autres Rozz précités…
Dès le riff de l’élancé et aiguisé « Bastard », l’alchimie musicale concoctée fera mouche sans coups férir. Tempo soutenu sans être speed, grosse rythmique carrée, guitares saillantes et soli assénant, break sur mesure et chant puissant et parfaitement calqué. Hey Metalheads, let’s go. Headbanging !!! Ce jet initial se targuera d’être un faux semblant tel l’arbre masquant la forêt car les Black Horizon évolueront le plus souvent dans une allure plus modérée, mais toute autant corrosive et forçant le joug. Tout le panel de l’agrément sera en outre de sortie, telle une intro en arpège à la basse sur « Did You See It ? », des multitudes de chœurs sur le titre éponyme à l’album, un « champ de bataille » progressif et emphatique ou les lignes de guitares rivaliseront de prouesses et de luttes incessantes, une pause quasi ambiante et acoustique sur « Silence »… Et même un « Réagis », titre délaissant la langue de Shakespeare pour celle de Molière, nous ravivant souvenirs à la « Fils du Metal » de Satan Jokers et autres « Soviet » de Vulcain.
« Blasphème », « sortilège », non cela ne vire pas dans le « Nightmare » ancestral et il ne faudra pas abuser sur ces réminiscences car la production moderne sera là pour vous rappeler que ce « Choice » est bien contemporain. Sans entrer dans la nasse d’un son énorme à la Tue Madsen et collant plus à des sorties véritablement Metal, celui délivré « chaud et rondouillard » se révélera graduellement sur mesure plus vous pousserez les watts. Tout comme les musicos se font plaisir, nous contaminant de manière indélébile, Black Horizon propose ici une ode nuancée « On The Battlefield »de la « vierge d’acier ». Tous les bercés dans leur enfance par la NWOBHM, leurs ainés, et tous les amateurs du genre s’en délecteront voluptueusement… Les autres, modernistes enferrés dans leurs carcans rejetant l’antan, trouveront cela bien désuet et passeront à coté d’une vérité bien profonde.
Le Metal est une religion, un état d’esprit, une manière de vivre. Ni un vernis, ni une mode, ni une illusion. Tout comme Rozz, Black Horizon EST le French « Hard Rock », le « Heavy » génétique non artificiel et dénaturé. La confrérie, la secte originelle est toujours bien présente et toujours debout, en témoigne ce « Choice » -vite et facilement fait !!!-, et n’en déplaisent à ceux en notre bel hexagone s’entêtant à vouloir nous guider vers la bonne conscience spirituelle et mercantile. Si ceux-ci nous lâchaient la bride, les milliers de groupes de notre terroir auraient bien moins de turpitudes à pouvoir exister et s’exprimer. Cela blasterait dans les chaumières (sic) et forcément, cela dérangerait… Mais cette review ne se doit de ne pas tourner au coup de gueule, ni au tremplin politique, et donc pour terminer sur une bonne note, disons juste que l’adage « plus c’est long plus c’est bon » résumera parfaitement cet album. N’empêche que…
Site Internet : http://www.blackhorizon.fr/
MySpace : http://www.myspace.com/blackhorizonmetal
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