Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 10/10

Je l’annonce direct : cet album sera mon album de l’été !
C’est depuis 2015, lorsque j’ai découvert le trio avec leur quatrième album “Hawkdope”, que je suis devenu extrêmement fan, la faute à une musique qui me prend aux tripes immédiatement.
Ces dignes héritiers tant de MC5, Blue Cheer, Hawkwind, Black Sabbath, Kyuss, Monstermagnet, Fu Manchu ou Queens Of The Stone Age que de Motörhead reviennent en cette fin de printemps, avec ce qui est sans doute leur meilleure réalisation à ce jour.
Et quand on connait la qualité des sept albums qui ont précédé ce “Superskull”, ce ne sont pas des mots à prendre à la légère.

On ne va pas se mentir : Black Rainbows tient son son, et ne compte par le révolutionner.
Non, depuis 2020 et le déjà incroyable “Cosmic Ritual Supertrip”, Black Rainbows compose et peaufine les titres de ce nouveau jet, et ça s’en ressent à son écoute.
A peine perturbés par un changement de batteur, Filippo Ragazzoni remplaçant Alberto Croce après tout plein d’années de bons et loyaux martelages de fûts chez le trio Romain, les voilà qui nous envoient douze titres toujours ancrés dans un stoner / psych rock des plus enfumés et des plus efficaces.

Enregistré et mixé par Fabio Sforza au Forward Studio et masterisé par Claudio Pisi Gruer au Pisistudio à Rome en Italie, l’album ne souffre d’aucune faiblesse : alternant les titres courts d’une intensité remarquable avec d’autres plus longs aux envolées musicales très prenantes, Black Rainbows laisse libre court à l’auditeur soit de secouer la tête tous azimuts à chaque partie bien heavy, ou de s’imaginer explorer des univers psychédéliques aux grandes couleurs criardes qui feront à elles toutes seules l’effet d’un LSD musical, à l’image de l’artwork signé Pedro Correa.
Gabriele Fiori (guitares / chant et également propriétaire du label Heavy Psych Sounds) le décrit lui-même : « Cet album ne contient pas seulement d’incroyables perles heavy et stoner rock, mais aussi une chanson cosmique acoustique, une suite psychédélique ainsi qu’une ballade mélodique trippante qui forment une mixture parfaite pour ce qui est certainement notre meilleur album à ce jour ! ».
Si même lui le dit…

Bref, les adorateurs des sons combinés entre heavy metal, psych rock et stoner seront aux anges, tant les riffs flous et tourbillonnants donnent un côté à la limite du space rock d’un certain Hawkwind de la grande époque qui aurait rencontré la bande à Dave Wyndorf un soir de fumerie intense.
Le chant, un rien sous réverb’, renforce cette sensation embrumée et tout le potentiel vocal de Gabriele Fiori est présent au sein de cet album : voilà un chanteur capable de nous coller des frissons lors de magnifiques envolées dans les aigus – merde, la montée en puissance sur le long et addictif “The Pilgrim Son” est purement magnifique – ou de nous faire ressentir les émotions dans lesquelles il compte nous emmener.
Du grand art.

Black Rainbows a LA recette pour nous composer du titre court d’une efficacité redoutable taillé pour la scène : les “Apocalypse march”, “Superhero dopeproof”, “Children of fire and sacrifices”, “Till the outerspace”, “Lone wolf”, “Desert Sun” et “Megalomania” sont autant d’invitations à chanter leurs refrains imparables à tue-tête en levant le poing pendant les concerts.
Quant à “King snake”, sublime ballade intelligemment placée en milieu d’album comme pour casser la dynamique de l’album, elle s’insère comme un passage calme au milieu d’un voyage cosmique chaotique.
Plus rock, “All the chaos is mine” sort aussi des sentiers battus de l’album pour proposer un moment fuzzy des plus profonds. Et “The pilgrim son”, c’est juste une merveille de chanson qui débute de façon éthérée et enfumée, pour une montée en puissance des plus incroyables, tant au niveau du chant qu’au niveau des guitares, ouvrant la porte, en concert, à des improvisations instrumentales et psychédéliques qui pourront s’étirer sur de très longues minutes, pour le plaisir des fans.
Et que dire du final en apothéose “Fire in the sky”, qui reprend à la sauce Black Rainbows toute l’outrance que le space rock peut apporter en matière de sonorités spatiales ?

Un must, une nouvelle fois.
Et définitivement mon album de chevet pour cet été !

Tracklist :

1. Apocalypse March (5:02)
2. Superhero Dopeproof (4:36)
3. Children Of Fire And Sacrifices (4:37)
4. Cosmic Ride Of The Crystal Skull (3:49)
5. The Pilgrim Son (8:39)
6. Till The Outerspace (3:30)
7. Lone Wolf (5:15)
8. King Snake (4:56)
9. Desert Sun (5:51)
10. All The Chaos In Mine (4:47)
11. Megalomania (4:23)
12. Fire In The Sky (3:10)

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