Un album, deux avis !!!

Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7/10 

Le mois de décembre en Alsace est synonyme de fête de Noël avec tous les clichés que cela comporte : bredele, marchés de Noël, Glühwein, j’en passe et pas forcément des meilleurs ! En l’occurrence, et sans vouloir casser l’ambiance et la magie de Noël en Alsace, décembre 2023 aura surtout été marqué par la sortie du deuxième album de Blood Reign, combo mulhousien de thrash-death, intitulé « Sunshine ». Les quatre comparses sont peu productifs sur la plan discographique puisqu’un seul album « Trommelfeuer » en 2015 et un EP en 2013 sont à mentionner à leur actif, c’est pourquoi, principe de rareté oblige, il convient de s’arrêter sur la sortie de leur deuxième méfait long format !
Autant le dire tout de suite, si tu cherchais du massif façon bulldozer à te mettre sous la dent, ou plutôt à te prendre en pleine face en cette fin d’année 2023, c’est ici qu’il fallait faire ton marché ! Ceci dit, tu peux toujours te rattraper en ce début d’année, le résultat sera le même !
La dentelle, c’est Calais et pas Mulhouse, qu’on se le dise dans les chaumières et Blood Reign ne fait pas vraiment dedans ! Les deux premiers titres sauront d’emblée t’en convaincre, s’emparant de ta carcasse en l’enrobant de brutalité musicale et vocale te figeant sur place et te laissant sans défense. Mélange de death dans l’ambiance et de thrash via des riffs qui envoient du wood, Blood Reign livre sa musique sans concession ! Il en va de même en poursuivant avec « Sunshine » qui lui est beaucoup plus thrash, notamment en ce qui concerne la rapidité d’exécution et la construction du morceau.

Des concessions, il y en a quand même et l’écoute de « Gloryhole Sun » notamment dans son premier tiers le révèlera avec une partie instrumentale plutôt calme et bien amenée avant que le titre ne se durcisse quelque peu sans toutefois devenir brutal ou d’une intensité excessive.
« Goldie » remet l’église au milieu du village si je puis dire et revient sur les basiques du groupe avec la voix caverneuse de Ludovic qui vient rajouter de la lourdeur ! Le titre regorge de changements de rythmes mais l’ensemble est envoyé sur un tempo plutôt lent.
Ceci dit, on retrouve de l’agressivité et des rythmes plus soutenus avec des morceaux comme « Preacher » même si un break calme apparait au milieu, « Mass Extinction » qui déménage tout sur son passage ou encore « Law, Lies and Order » qui a de quoi t’offrir en live des moments aussi épiques que brutaux les soirs de grand vent au pied d’une scène. Dans le cas où cela ne te suffit pas, sache qu’« Alan Dutch » est fait dans le même bois !
Quant à « Sovietland », morceau qui vient clore cet album je vous laisse la surprise !

Avec « Sunshine », Blood Reign nous livre un opus qui, à défaut d’être marqué par l’empreinte de l’originalité, s’avère solide et brut de fonderie.

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 7,5/10

L’Alsace ! Ses marchés de Noël, ses tartes flambées et… son metal, car oui, de Mulhouse, en passant par Colmar ou Strasbourg, la scène de la « musique qui fait du bruit » y est bien représentée.
La preuve en est, une fois de plus, avec le nouvel album de Blood Reign qui nous offre en pâture son deuxième bébé en la personne de « Sunshine ».
Ces Mulhousiens officient dans un thrash bien burné avec cependant, quelques spécificités, qui en font, l’air de rien, un groupe un peu à part, du moins c’est mon humble avis.

Déjà, il se dégage de leur « musique à casser la nuque » une petite fragrance death old shool sur des titres comme « Mass Extinction » et « Preacher ». La voix du hurleur de gosier y est pour quelque chose avec son grain de voix genre « je suis en colère » pas très loin du growl.
Et puis leur musique possède encore deux caractéristiques. Déjà, il y a peu de solos, mais une kyrielle non-négligeable de riffs et rythmiques diverses qui peuvent faire dire, à l’écoute de « Goldie », que s’ils ne font pas dans le thrash technique, ils n’en sont parfois pas loin.
De titre en titre, on s’en prend plein les oreilles, déjà à cause de la puissance de leur metal, mais aussi de la diversité du riffing proposé, allant parfois à ralentir la tension de leur univers sonique en proposant des plages plus « planantes » afin de calmer le jeu (« Alive »).

Ensuite, ils ont une autre démarche bien à eux : la place laissée au côté instrumental de leur propos.
Déjà, il y a « Alive » et « Gloryhole Sun » qui sont des instrumentaux, mais en plus, dans quelques compositions, la voix a très peu de place.
Alors, allez-vous me dire : peu de solos, beaucoup d’instrumentations, ça donne quoi ?
Eh bien, vu que c’est une machine bien huilée et que des brulots tels que « Alan Dutch » ou bien encore « Mass Extinction » vous enfoncent honorablement le cervelet, on sent qu’ils vivent leur sujet à fond.
Je dirai que c’est un album qui a du poids et que j’ai eu, personnellement, plaisir de découvrir.
Voilà, tout est dit !

Tracklist :

1. Spermafrost (4:52)
2. Wasteland (5:01)
3. Sunshine (4:03)
4. Gloryhole Sun (6:14)
5. Goldie (4:45)
6. Preacher (3:22)
7. Mass Extinction (2:55)
8. Lies, Law and Order (4:20)
9. Alive (5:08)
10. Alan Dutch (2:55)
11. Sovietland – Wastland Remix (2:48)

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