Line-up sur cet Album
Charlene Petit – Guitares, Chant / Thierry Beretah – Batterie / Jean Goisse – Basse.
Style:
Sludge / Doom MetalDate de sortie:
08 novembre 2019Label:
Division RecordsNote du SoilChroniqueur (Le Révérend) : 8,5/10
La scène Doom actuelle n’a plus grand-chose à voir avec celle de la fin des années quatre-vingt.
Les fans comme les groupes se sont multipliés au fil des années, évoluant, en accouplant la musique originelle avec d’autre style, tel le Sludge, Stoner, Psyché, etc. La niche musicale est devenue un des sous-genres majeurs de la scène metal/rock actuel. Il n’est pas forcément facile de sortir du lot, d’arriver jusqu’à l’oreille des fans du genre, tant l’offre de groupe est grande… Et puis par moments arrivent des disques qui font dresser l’oreille, nous emportent dans un maelstrom d’émotions sans qu’on s’y attende !
Tel ce fichier (envoyé part le sérénissime Metalfreak, grand parmi les grands, boss de Soil Chronicles) écouté de manière distraite, et qui tourne depuis à en rendre fous mes voisins. Charlene Beretah nous vient de Neuchâtel, formé en 2014 d’abord en duo batterie – guitare/chant, ils ont intégré un bassiste en 2017. On ne peut pas vraiment dire que le trio est un pur groupe de Doom, tant leur musique brasse des influences et les triture avec ce premier long format, “Ram”, sortie chez le très pointu et magnifique label suisse Division Record. Leur musique emprunte bien sûr la route ténébreuse, il n’y a qu’à entendre les trois premières minutes de « Call Of Darkness ».
Une introduction à l’orgue lancinante et plaintive, une avalanche de riff gras, lourds, lents, puissamment servis par une batterie et une basse vrombissante. Du pur Doom à la Electric Wizard, Sleep… Arrive la voix et tout change, passant à un sludge des plus rugueux, hargneux, les compteurs s’affolent. Ce morceau d’ouverture fait comprendre que Charlene Beretah n’est pas qu’un groupe de plus, amenant leurs compositions dans des terres sans contraintes. Et le deuxième track « My Dream » met tout cela à la sauce crust punk, remuant les notes dans un chaos musical, où le pogo s’allie au lent headbang des Doomeux.
Dinguerie pure de sale gosse, ce morceau foutraque est une merveille d’intensité, de construction. « Hurt » avec son long début à la lenteur boueuse, au multiple break, on s’attend au morceau étendu typique du genre. Et puis à la septième minute, cela part dans un post-metal digne de Neurosis, riff déchirant les ténèbres, de notes criant leur désillusion, voix au bord de la rupture, batterie tribale. Tout prend sens, la structure étant d’une grande cohérence, jusqu’à ce final où la voix tonne seule de manière primaire.
« Amazing Disgrace » est un doigt d’honneur de deux minutes vingt-neuf secondes, parenthèse punk hardcore à l’ancienne, une virgule nihiliste amenant sans transition au dernier titre de l’album.
« Murder Game » voyage dans une intense noirceur où court la fièvre d’une colère mélancolique, frénésie a la gloire du désespoir. Un morceau laissant peut de répit, nous traînant dans une aliénation de cette boucle musicale dérangeante et névrotique !
On sort lessivé et repu, le silence nous faisant comprendre qu’on vient d’écouter un disque sortant du lot. Je n’aime pas trop d’habitude citer d’autres groupes, j’aurais aussi pu parler de Yob, Eyehategod, Iron Monkey et j’en passe : tout comme ceux déjà marqués dans la chronique, ils ne sont là que pour faire comprendre la musique du groupe. Le trio suisse s’en inspire, en a extrait l’esprit, amène toute cette influence dans leur paysage, dans leur émotion.
“Ram” n’est pas forcément parfait, mais il possède une fraîcheur, une qualité de composition, une intensité narrative qui en fait un album addictif et que tous les curieux, amoureux de cette musique doivent absolument découvrir ! Et garder aussi Charlene beretah, dans un coin de sa tête, car ils font certainement partie du futur de cette scène !
Tracklist :
1. Call of Darkness (8:45)
2. My Dream (6:00)
3. Hurt (11:09)
4. Amazing Disgrace (2:29)
5. Murder Game (11:43)
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