Line-up sur cet Album
Joachim Lyngfelt – Chant/ Martin Sjögren – Guitares / Ragnar Hedtjärn Ullenius – Basse / Ämir Batar – Batterie. Guests : Johan "Jonken" Jansson - Chant sur 11 / Chris Monroy - Chant sur 4 / Tiago Dias - Chant sur 10.
Style:
Pure crusty Gold Death MetalDate de sortie:
03 mai 2024Label:
Transcending Obscurity RecordsNote du SoilChroniqueur (Hostlost) : 9.9/10
Quelque part en 1993 …
– Hey bro ! Tu ne devineras jamais ce que j’ai fait, comme expérience, hier soir !!! Ce qu’on ne fait pas maintenant avec la téléportation, ché pô croyabe … Tu rentres dans un genre de caisson et là, une fois que la porte s’est refermée sur toi, tu as juste à mettre un casque sur ta tête et rentrer des mots-clés, une date, un lieu où tu souhaites te rendre. Pfff ! Tu m’connais, il ne m’a pas fallu longtemps pour programmer Monsters Of Rock 17/08/1985. Ado, je regrettais être né un peu trop tard et rater Metallica sur la tournée Ride The Lightning me frustrait trop. Bah, tu sais quoi !!? Hier j’étais au premier rang face à Cliff Burton et je le voyais comme je te vois maintenant. Délire hein !!?
– Moi : Enorme !!! Je veux en être !!! Tu crois qu’il serait possible de trouver la suite logique de Clandestine d’Entombed, le meilleur skeud Death-Metal de tous les temps, et d’être par exemple à la fin du mixage avec les zikos ? Parce que bon, Hollowman n’est pas mauvais pour autant mais on est d’accord qu’il y a comme une volonté de faire évoluer la bête entre ces deux monuments et que j’aurais bien repris une petite prolongation de comment doit sonner le Metal de la mort !!! Je veux de la guitare tronçonneuse, ce son qui te décolle une à une chaque vertèbre. Je veux me sentir poisseux comme un oiseau mazouté après un échouage de l’Amoco Cadiz !
– Bah ouais mec ! Suis-moi ! En plus, avec le C.E de mon père, ça ne te coûtera que 50 balles …
Un peu plus tard, une fois délesté d’un billet gris Quentin de La Tour, casque vissé sur le crâne et bien installé dans le fauteuil cosy, je rentre fébrilement les mots clés « Best Death-Metal album Post 2000 » et me voilà propulsé tel un obus 155 mm du canon d’un char Leclerc en novembre 2023. Bourdonnement. Désintégration. Défragmentation. Décellullisation. Aïe ! Ça pique. Je me retrouve à The Overlook Blackmon studio à Gävle en Suède. C’est l’hiver. Dehors il fait aussi froid que dans la chambre de surgélation de la boucherie de Rungis. William Blackmon vient à l’instant de mettre la touche finale à cet Altar Of Disgust et les quatre suédois de Crawl ne sont pas peu fiers de leur travail enregistré quelques semaines plus tôt avec Ulf Blomberg à l’Hobo Rec studios. Le digne successeur de Clandestine (En même temps, « Crawl » est un titre de cet album … logique quand tu nous tiens !) a été couché sur bande et dans quelques secondes je vais pouvoir l’écouter avec eux. Will appuie sur Play. Uppercut au foie. Pouah ! Ce son de porcasse … et ce chant, bonne mère (merde, durant le voyage, j’ai perdu mon accent ch’ti troqué pour celui de la cité phocéenne) !!!!! Rythmiquement, « Undead Crypts » est hyper varié. Visuellement, ce titre me fait penser à un panzer lancé pied au plancher, pulvérisant tout dans son sillage. Quelle entame ! Bye Bye ma nuque !!!
Après j’vous connais hein ! Ça balance sa grosse cartouche dès le départ pour scotcher l’auditeur et puis du petit plomb pour palombe jusqu‘à la fin ! « Throne Of Molten Bones », le titre suivant, commence par un gros blast-bea(s)t. Pas de temps mort. Pour quoi faire ? D’ailleurs il n’y en aura aucun sur l’autel du dégoût, des larsens stridents font office de transition entre chaque bombe histoire de faire perdurer cette fessée auditive. Refrain de warrior. La voix éraillée de Joachim Lyngfelt est au papier abrasif grain 40 ce que celle de Carla Bruni est au gazouillis. Ça éructe, glaviotte, racle et crache sa haine. On tient là un des highlights de l’album !
S’en suit « Knives » (Use me as your knives) et « Curse Of The Morbid » (Chris Monroy de Skeleton Remains vient y pousser la chansonnette), deux brûlots Crusty-punk bien dans ta face qui vont faire des victimes dans les pits. Ouf. Ma carte vitale est à jour … Petite « pause » niveau BPM pour le cogneur Ämir Batar sur le pachydermique « Ethereal Dephts ». Ce morceau où Joachim nous démontre la puissance de son coffre fait très très mal. La basse de Ragnar Hedtjärn Ullenius s’y montre vrombissante tel le bombardier Tupolev Tu-114.
Ethereal Dephts
My spirit loosing it’s crown
Ethereal Dephts
As corpses dragging me down
Comme pour mieux reprendre son souffle, un court « interlude » nous est proposé avec quelques mots en suédois avant de nous replonger la tête dans la mélasse à grand coup de rangers. Sur cette Blasty song qu’est « Enslaved In Filth », le growler en chef est à deux doigts de se briser la voix.
Bridges burnt
Well deserved
We will not
Feed your hand
On you knees
You will beg
« Vision Of Burning Apparitions » continue de nous maintenir hors d’air et ce n’est pas « Until They Crawl » (porte bien son nom celui-là) qui va changer la donne. Tes ailes poisseuses, maintenant inutiles, te serviront tout au plus à ramper dans ce magma visqueux et nauséabond. Il te reste quelques forces ? Sur « Into sordids rifts » à l’intro hyper catchy et efficace, Joachim change de registre et passe en mode criard. Ce mec a une sacrée palette vocale et ce ne sont pas les cris démoniaques qui clôturent ce brûlot qui viendront me contredire ! À moins que ce ne soit Tiago Dias de Bastard Grave venu lui prêter larynx fort ?
I know where to fucking dig
Into sordid
« Buried Lust » est le dernier gros obus largué du bombardier Crawl. Dans le siège du copilote, Johan Jansson d’Interment a pris place en renfort. Le champ, 1500 pieds plus bas, n’est que désolation. Il ne reste plus rien si ce n’est un violent bourdonnement. Onze déflagrations. Trente minutes. La durée parfaite pour ce genre d’album. Je ne vais pas vous faire un dessin, avec une moyenne de trois minutes au mieux par morceau, on n’est pas là pour ciseler le persil. Ici on serait plutôt à arracher le pied avec la motte de terre et fourrer les naseaux du bestiau sans ménagement. Je bascule soudainement en arrière comme si une force me choppait par le col de ma veste à patchs. Suis-je blessé, agonisant ou bien mort ? Est-ce la téléportation sur le retour qui s’est mal déroulée ou ce que je viens d’entendre qui me laisse comme une poupée de chiffon désarticulée sur mon fauteuil ?
Ouch ! Vertiges ! La porte s’ouvre dans un dernier larsen. Je mets quelques secondes avant d’encaisser l’expérience que je viens de vivre.
– Merci mecton !! J’en suis persuadé, Crawl fera partie des meilleurs groupes de Death Metal dans les années 2020 et Altar Of Disgust un sacré disque de référence. J’ai bien envie de tester la prochaine fois le premier concert de Paradise Lost au Frog and Toad à Bradford le 23 juin 1988 …
– Et pourquoi pas l’enregistrement d’un de tes autres albums cultes, The Cube de Supuration ?
Euh ? Hey mec, t’es passé où ?
…. Pof vriuuuuuuut fait la capsule en direction du C.M.A de Valenciennes …
Tracklist :
1. Undead Crypts (3:13)
2. Throne Of Molten Bones (3:07)
3. Knives (2:03)
4. Curse Of The Morbid (2:41)
5. Ethereal Depths (3:00)
6. Where No Light Escapes (2:28)
7. Enslaved In Filth (1:44)
8. Vision Of Burning Apparitions (2:48)
9. Until They Crawl (2:43)
10. Into Sordid Rifts (3:42)
11. Buried Lust (3:13)
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