Note du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 9,5/10

« La critique est aisée mais l’art est difficile » disait Philippe Destouches…
Ce sur quoi je vais répondre « non, la critique n’est pas forcément si facile que ça », surtout dans le cas présent où moi, grand difficile devant l’Eternel dans le domaine du metal sympho, qu’il soit black, death ou sympho tout court (ceux qui me connaissent le savent), surtout des groupes de metal à chanteuses comme on peut en voir fleurir de ci de là – et souvent pas d’une qualité ou originalité transcendantes -, n’ai pour ainsi dire rien à reprocher de radicalement critique à l’encontre de ce quasi chef-d’œuvre.
Là, on parle d’art « brute » avec « Bury the Omen » de Dysrider, anciennement Trophallaxy, groupe qui nous vient de Suisse…

Et que j’aime à découvrir ce genre de petites pépites !!!

La production est super soignée, le mixage est équilibré et propre, les compos sont variées et puissantes…

Sur 10 titres, rien à jeter, tout est savamment dosé, de la puissance du Death aux interludes symphoniques avec en figure de proue le violoncelle, l’instrument expressif par excellence de la période Romantique, période dont on retrouve moult références dans les diverses pistes.
Chaque morceau met une tarte d’emblée dans la tête ! Et il faut attendre le morceau final, « Embers reflection », pour avoir un semblant de répit (je dis « semblant » parce qu’on a le temps de respirer une minute et la série de baffes reprend de plus belle).
Les instrumentistes sont d’une carritude exemplaire, les soli s’enchainent et s’emmêlent, la section rythmique est impeccable…
Dix titres, dix baffes, que j’ai ponctués par un « ouh, pinaise ! »

Bon, puisqu’il faut faire quand même quelques remarques, faisons-en. J’avoue que j’ai un peu craint au niveau vocal en entendant le premier scream de Jonathan (également claviériste du groupe) qui faisait un peu léger, crainte vite dissipée dans le même morceau… Cependant, autant le timbre et les vibratos de Joëlle, chanteuse et violoncelliste, sont tout à fait appréciables, autant je trouve que ça manque un peu de coffre et/ou de rondeur parfois.
Également, puisque le violoncelle soliste est nettement la petite touche marquante, trademark du groupe, lui donner un peut plus de rondeur sonore ou trouver une astuce pour le mettre davantage en valeur et l’exploiter encore plus, quitte pour les prochains opus (que je leur souhaite nombreux et de qualité a minima égale) à lui accorder une plage solo comme base d’un morceau…
Pour finir, si l’occasion leur est donnée, enregistrer avec un vrai chœur qui rajouterait de la puissance épique à leur musique.

« Dysrider is better than Epica », citation d’un commentaire laissé sur leur bandpage facebook sous la vidéo de « Witness our fall… »

On remarque bien évidemment la similitude, ne serait-ce qu’esthétique, avec Epica et Nightwish de la période Tarja, et, on ne va pas abuser non plus, comme je suis un sale fanboy d’Epica (Simone forever !), mon parti est forcément pris…

Néanmoins, vu le niveau atteint avec cet album, nul doute que Dysrider fasse bientôt partie de ce peloton de tête du Metal sympho à chanteuse et c’est tout ce qu’on peut leur souhaiter.

Pour résumer, en un mot : magistral !

Tracklist :
01. Emergence
02. Against your Hold
03. Bury the Omen
04. Time of Decay
05. Witness our Fall
06. The Reckoning
07. Story of Power
08. Blind Avengers
09. Bliss in Darkness
10. Embers reflection

Site officiel : http://www.dysrider.com/
Facebook : http://www.facebook.com/dysrider
Youtube : https://www.youtube.com/user/trophallaxy
BandCamp : https://dysrider.bandcamp.com/