Line-up sur cet Album
Ben Harris-Hayes : chant, guitare, clavier Sam Street : batterie Shaun Rayment : basse
Style:
Rock/Metal ProgressifDate de sortie:
Mars 2012Label:
Mascot RecordsNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8,5/10
« Evolution : Creatio Ex Nihilo », le précédent album d’Enochian Theory, m’avait fait une forte impression. Ancré dans le Rock Progressif anglais, le groupe avait su se démarquer par un côté un peu barré, alignant les plans et les styles de manière parfois incohérente (deux introduction à la suite, c’est plutôt étrange). Mais bizarrement, dans leur monde, ça marchait. L’exécution était si bien faite qu’on les suivait avec un haussement d’épaule et un « d’accord ». Alors, quand j’ai vu que leur nouvel album était sorti, je me suis empressé de me jeter dessus.
« Life… And All it Entails » poursuit cette optique, tout en se révélant assez différent.
Déjà, l’artwork rappelle le précédent, mais d’un univers mélangeant la poésie d’un paysage verdoyant à une industrie polluante, on se retrouve au centre d’une machine qu’un cœur humain fait fonctionner. Toujours cette alliance naturel/artificiel, mais d’un point de vue différent.
Pour la musique, c’est un peu la même chose. On retrouve bien sûr ce qui avait fait le sel d’« Evolution… » : une musique atmosphérique, distillant ses notes petit à petit, qui nous emmène voyager sur des horizons variés. Enochian Theory nous trimbale toujours d’un Rock Progressif planant, capable d’envolées électriques et symphoniques (« This Aching Isolation », « Hz »), à de l’Ambiant presque expérimental parfois(« Non Sum Qualis Eram », « The Motives Of The Machine ») en passant par de l’Électro (« Creatio Ex Nihilo »), un petit côté jazzy (« In Times Of Silence »), sans que l’ennui ne vienne. Au fil de l’album, le côté Metal se fait de plus en plus ressentir, jusqu’à des morceaux proche d’un Death/Doom Symphonique (« For Your Glory, Great Deceiver », « Nisi Credideritis, Non Intelligetis »).
La musique du groupe paraît simple comme ça, ses membres n’hésitent pas, parfois à n’utiliser qu’un instrument, dans sa plus pure expression, sans presque rien derrière ne venant le compléter, mais ces mélodies s’alternent, s’ajoutent, s’enlèvent, régulièrement pour donner quelque chose de plus complexe. Et lorsque ça se met à jouer se met à jouer, ça joue. La basse se fait groovie, la guitare se montre assez technique, même dans les passages « a capela ». La batterie surcharge parfois même sont jeu, contrastant avec une mélodie plus directe, marquant encore le côté déjanté du groupe.
Le tout est toujours porté par la voix de Ben Harris-Hayes, somptueuse, fragile et puissante à la fois lorsqu’elle est claire, écorchée quand elle verse dans le guttural, mais toujours juste et impressionnante.
« Life… And All it Entails » diffère néanmoins de son aîné par une plus grande cohérence, apparente. Les ruptures sont moins bizarres et un ton un peu plus mélancolique se fait sentir (« Non Sum Qualis Eram »), et les envolées semblent moins nombreuses. C’est seulement une apparence car en y regardant de plus près, ces surprises sont bien là. Il arrive qu’un morceau débute de manière calme, pour s’envoler ensuite, et retomber brusquement. Enochian Theory pourrait prolonger cette alternance pendant plusieurs minutes, mais il reste au sol, comme pour frustrer l’auditeur, ne pas lui donner ce qu’il attend (« Hz », « In Times Of Silence »). À aucun moment on ne peut deviner ce que le groupe va faire, il peut partir dans n’importe quelle direction ou s’arrêter en plein milieu d’un passage. Il arrive même plus souvent qu’on soit surpris quand il poursuit sur la lancée qu’il a mis en place (« Nisi Credideritis, Non Intelligetis »).
N’allez pas croire pour autant qu’Enochian Theory n’est qu’un groupe qui accumule les plans bizarroïdes dans soucis de cohérence. Car les mélodies sont bien là, oniriques sans être entêtantes.
On suit toujours le groupe dans son univers. Avec quelques différences, « Life… And All it Entails » est la continuité d’« Evolution : Creatio Ex Nihilo », le groupe s’y réfère régulièrement, par une sonorité disséminée ici et là qui évoque une image de cet album ou le titre d’un morceau ; « Creatio Ex Nihilo » étant le plus marquant. Le bonus track de l’album « The Fire Around the Lotus », morceau remasterisé du prédécesseur ne détonne d’ailleurs pas. Et tout comme son prédécesseur, « Life… And All it Entails » est un album avec lequel il faut prendre du temps pour l’apprivoiser.
Sito officiel : www.enochiantheory.co.uk/
MySpace : www.myspace.com/enochiantheoryband
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