Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7/10

Quand on pense à la Suède, c’est pour beaucoup de choses, mais certainement pas pour ses groupes de hardcore en premier, ABBA, l’hiver long et sa froideur, la blondeur de ses habitants, le black et le death metal viennent irrémédiablement bien avant ! Et pourtant, des groupes tels que Ett Dödens Maskineri, combo de hardcore scandinave, méritent qu’on s’y attarde un instant. Faisons-le à l’occasion de la sortie de leur deuxième album intitulé « Kulturkriget » (guerre culturelle) qui a rempli les bacs fin 2023.

Fidèle au hardcore, Ett Dödens Maskineri délivre des messages enragés qui fustigent tout ce que la société a de pourri à leurs yeux dans ce bas monde ! Les politiques et le jeu de dupes qu’ils mènent, les dérives autoritaires, le sur-armement de la planète, les riches et toutes les inquiétudes qui en découlent… Bref, rien de vraiment nouveau sous le soleil au niveau des sujets abordés, mais de quoi se réchauffer les cordes vocales en perspective !

« Vapen ock Ammunition » qui ouvre ce nouvel opus en est un exemple parfait dénonçant les alliances mortifères entre pays qui peuvent au final plonger dans la guerre des nations au départ neutres… A l’heure où l’entrée de la Suède au sein de l’OTAN se discute, Ett Dödens Maskineri fait entendre sa voix et sa musique par la même occasion qui est à l’instar de la diatribe, enragée et déterminée !

C’est du hardcore joué sur un rythme effréné que l’on prend telle une gifle cinglante en plein visage qui nous est proposé sur des morceaux comme « Godnatt Jord », ou encore « Högerspöket », alors que d’autres titres sont moins radicaux, amenant des rythmes moins rapides et parfois même des passages mélodiques ou encore des breaks plus calmes comme cela est le cas sur « Kulturkriget » par exemple. Même lorsque nous sommes sur des tempos plus lents comme sur « En ö I en ändlös ocean », la rage est toujours présente dans les harangues de Daniel.
A noter que les textes sont chantés dans leur langue natale, y compris « Distortion to Hell » qui aurait pu laisser entendre que la langue de Shakespeare aurait pu faire y faire une apparition, pas plus que celle de Molière n’est présente sur « Le Misanthrope ». « Distortion to Hell » est du reste quelque peu déboussolant et dénote par rapport au reste de l’album, résonnant comme une sorte d’ode triste et mélancolique. Quelques influences heavy sont également présentes et remarquables sur « Blodröd », principalement au niveau des riffs, indiquant qu’Ett Dödens Maskineri ne se restreint pas sur le style musical qu’il propose, l’intro presque psychédélique sur « Avgrundsmörkret » ou encore « Stormsteg » qui pourrait laisser penser à du Gojira s’il y avait un peu plus de lourdeur, confirmeront ce point.

Les titres semblent quand même tous être écrits dans l’instant et les textes sont envoyés par Daniel façon écorché vif, ce qui, il faut le reconnaitre, est quand même plus adapté pour donner le fond de sa pensée sur les sujets évoqués supra.

Au final, « Kulturkriget » est un album à dominante punk hardcore, mais pas aussi restrictif que cela pourrait laisser l’entendre, empreint qu’il est de multiples influences qui se ressentent tout au long de l’écoute, le rendant ainsi intéressant !

Tracklist :

1. Vapen och Ammunition 3:27
2. Människovärdighet 2:37
3. Kulturkriget 3:17
4. Distortion to Hell 3:09
5. Blodröd 3:35
6. Avgrundsmörkret 3:43
7. Högerspöket 2:09
8. Med mandomen lindad runt halsen 2:06
9. En ö I en ändlös ocean 3:51
10. Le Misanthrope 3:29
11. Stormsteg 4:55
12. Godnatt Jord 1:40

Site officiel
Facebook
Instagram
Spotify
Apple Music
YouTube